Radiation de Thiam : le bras de fer juridique s'intensifie © Crédit photo DR
La radiation de Tidjane Thiam de la liste électorale continue d'agiter la sphère politique et judiciaire ivoirienne. Le tribunal d'Abidjan-Plateau a ordonné le 22 avril 2025 cette radiation, estimant que le président du PDCI-RDA avait perdu sa nationalité ivoirienne depuis 1987, date de sa naturalisation française. Une décision qui le rend inéligible pour la présidentielle à venir.
Le directeur des affaires civiles et pénales du ministère de la Justice, Augustin Kouamé, a tenu lundi dernier à apporter des précisions sur la situation juridique du leader politique. "De même qu'il a perdu sa nationalité ivoirienne d'origine, de façon automatique par l'effet de l'acquisition de la nationalité française, de même, dans le respect du parallélisme des formes, il recouvre sa nationalité ivoirienne automatiquement, sans formalité, et ce, depuis sa libération de son allégeance française le 19 mars 2025", a-t-il déclaré.
Le directeur des affaires civiles et pénales du ministère de la Justice, Augustin Kouamé, a tenu lundi dernier à apporter des précisions sur la situation juridique du leader politique. "De même qu'il a perdu sa nationalité ivoirienne d'origine, de façon automatique par l'effet de l'acquisition de la nationalité française, de même, dans le respect du parallélisme des formes, il recouvre sa nationalité ivoirienne automatiquement, sans formalité, et ce, depuis sa libération de son allégeance française le 19 mars 2025", a-t-il déclaré.
Un vice de procédure invoqué par la défense
Les avocats de Tidjane Thiam ont rapidement réagi en déposant un recours. Maître Luc Hadjikaku, lors d'une conférence de presse au siège du PDCI-RDA, a confirmé cette démarche : "J'ai ici un premier recours que nous avons exercé ce matin auprès du président du tribunal du plateau à Abidjan."
Le recours s'appuie principalement sur un vice de procédure. Maître Rodrigue Dadjé, membre de l'équipe de défense, explique : "Les procédures liées à l'état des personnes doivent être obligatoirement communiquées au ministère public avant qu'on ne rende une décision. C'est une obligation selon l'article 106. Dans ce cas d'espèce, ce dossier n'a pas été communiqué au ministère public. Donc, en principe, cette décision est nulle."
Cette stratégie juridique est au cœur d'une controverse technique. Alors que la décision de radiation n'est normalement pas susceptible de recours, l'équipe de défense de Thiam insiste sur ce qu'elle considère comme une irrégularité fondamentale. "Le juge est sorti de son domaine de compétences. C'est un juge qui est censé être comme un juge de référence, un juge de l'évidence. Elle n'a pas à rentrer dans le fond du débat et à préjudicier sur la nationalité ou pas de M. Tidjane Thiam", affirme Maître Dadjé.
Le recours s'appuie principalement sur un vice de procédure. Maître Rodrigue Dadjé, membre de l'équipe de défense, explique : "Les procédures liées à l'état des personnes doivent être obligatoirement communiquées au ministère public avant qu'on ne rende une décision. C'est une obligation selon l'article 106. Dans ce cas d'espèce, ce dossier n'a pas été communiqué au ministère public. Donc, en principe, cette décision est nulle."
Cette stratégie juridique est au cœur d'une controverse technique. Alors que la décision de radiation n'est normalement pas susceptible de recours, l'équipe de défense de Thiam insiste sur ce qu'elle considère comme une irrégularité fondamentale. "Le juge est sorti de son domaine de compétences. C'est un juge qui est censé être comme un juge de référence, un juge de l'évidence. Elle n'a pas à rentrer dans le fond du débat et à préjudicier sur la nationalité ou pas de M. Tidjane Thiam", affirme Maître Dadjé.
La question de la nationalité au cœur du débat
La complexité du dossier repose sur la chronologie des faits et leur interprétation juridique. Le ministère de la Justice reconnaît que Tidjane Thiam n'est pas apatride mais précise qu'il "n'avait plus sa nationalité ivoirienne au moment de s'enrôler sur la liste électorale en 2022". Ce point est déterminant puisque l'inscription sur la liste électorale nécessite la nationalité ivoirienne.
Les opposants à Thiam, représentés notamment par Me Patrice Gueu, soutiennent que le président du PDCI-RDA avait perdu sa nationalité ivoirienne depuis sa naturalisation française en 1987 et ne l'a recouvrée que le 19 mars 2025, après avoir renoncé à sa nationalité française. "M. Tidjane Thiam avait la double nationalité en février 2025. Il n'était pas éligible parce qu'il fallait être exclusivement ivoirien", a déclaré Me Gueu.
L'évolution du discours des différentes parties est également pointée du doigt. "Au départ, il a été dit que M. Thiam était ivoirien. Ils sont même allés plus loin pour dire qu'il était exclusivement ivoirien", rappelle Yacouba Doumbia, journaliste à L'Avenir. "M. Thiam, le 7 février 2025, fait une annonce où il dit qu'il entamait sa procédure de rénonciation à la nationalité française. C'était clair, c'était net."
Pour le PDCI-RDA, représenté par son porte-parole Soumaï Labredomi, "le maintien sur la liste électorale du candidat du parti est non négociable". Une position qui traduit l'enjeu politique majeur de cette affaire juridique à quelques mois de l'élection présidentielle.
Cette controverse juridique intervient dans un contexte électoral tendu en Côte d'Ivoire, où chaque décision de justice fait l'objet d'un examen minutieux. Comme l'a souligné André Silver Konan, journaliste et fondateur d'Ivoir'Hebdo : "La justice ivoirienne doit inspirer confiance, doit rassurer le citoyen sur son équité, sur son indépendance."
Les opposants à Thiam, représentés notamment par Me Patrice Gueu, soutiennent que le président du PDCI-RDA avait perdu sa nationalité ivoirienne depuis sa naturalisation française en 1987 et ne l'a recouvrée que le 19 mars 2025, après avoir renoncé à sa nationalité française. "M. Tidjane Thiam avait la double nationalité en février 2025. Il n'était pas éligible parce qu'il fallait être exclusivement ivoirien", a déclaré Me Gueu.
L'évolution du discours des différentes parties est également pointée du doigt. "Au départ, il a été dit que M. Thiam était ivoirien. Ils sont même allés plus loin pour dire qu'il était exclusivement ivoirien", rappelle Yacouba Doumbia, journaliste à L'Avenir. "M. Thiam, le 7 février 2025, fait une annonce où il dit qu'il entamait sa procédure de rénonciation à la nationalité française. C'était clair, c'était net."
Pour le PDCI-RDA, représenté par son porte-parole Soumaï Labredomi, "le maintien sur la liste électorale du candidat du parti est non négociable". Une position qui traduit l'enjeu politique majeur de cette affaire juridique à quelques mois de l'élection présidentielle.
Cette controverse juridique intervient dans un contexte électoral tendu en Côte d'Ivoire, où chaque décision de justice fait l'objet d'un examen minutieux. Comme l'a souligné André Silver Konan, journaliste et fondateur d'Ivoir'Hebdo : "La justice ivoirienne doit inspirer confiance, doit rassurer le citoyen sur son équité, sur son indépendance."