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Thiam promet un "match en 15 rounds" contre le RHDP : "le combat ne fait que commencer, c'est le 1er round"

Jeudi 19 Juin 2025

Le président Thiam a structuré sa riposte électorale par visioconférence ce 19 juin 2025 lors à la signature de l'alliance entre le PDCI et le PPA-CI.


Thiam promet un "match en 15 rounds" contre le RHDP © Crédit photo DR
Thiam promet un "match en 15 rounds" contre le RHDP © Crédit photo DR
Le PDCI RDA et Thiam entrent dans une nouvelle phase de mobilisation politique. Depuis l'étranger, le président du plus vieux parti ivoirien livre sa vision de l'échéance électorale d'octobre. Cette intervention du 19 juin, retransmise en direct dans le cabinet de Laurent Gbagbo, révèle une opposition déterminée à contester les règles du jeu électoral actuelles.

"C'est avec une certaine émotion que je m'adresse à vous ce matin pour cette cérémonie à laquelle j'aurais tant aimé assister", confie Tidiane Thiam. Ses regrets personnels n'entament pas sa détermination politique. "Comme on dit, l'homme propose, Dieu dispose. Je ne peux pas être là, mais par la grâce de Dieu, Inch'Allah, je reviendrai", promet-il à ses militants.

Une élection confisquée selon l'opposition

L'analyse de Thiam situe l'enjeu dans une perspective historique. "65 ans après notre indépendance, cette année 2025 aurait dû être celle de la célébration d'une nation mature et libre, une véritable fête de la démocratie", regrette-t-il. Cette vision contraste avec la réalité qu'il décrit : une élection sous contrôle du pouvoir en place.

Le président du PDCI détaille méticuleusement les obstacles dressés. "Après une RLE 2024 qui a vu l'inscription de 943 000 nouveaux électeurs, le refus absolu de procéder à une RLE en 2025" constitue selon lui une manipulation délibérée. Cette position technique cache un enjeu politique : limiter l'accès au vote des nouvelles générations potentiellement hostiles au régime.

"Tous s'accordent à dire que plus de 4 millions d'Ivoiriens en âge de voter doivent s'inscrire pour que nous nous rapprochions des ratios des autres pays africains en termes de représentativité", argumente-t-il. Cette comparaison régionale vise à délégitimer la stratégie gouvernementale de restriction de l'électorat.

L'union sacrée de l'opposition

L'alliance entre le PDCI RDA Thiam 2025 et le PPA-CI prend forme dans ce contexte tendu. "Je tiens ici à tout particulièrement saluer le patriotisme, la détermination, le courage, l'expérience et la sagesse de mon aîné le président Laurent Gbagbo. C'est lui qui, le premier, a conçu l'idée de ce front commun", reconnaît Thiam.

Cette reconnaissance publique marque un tournant dans les relations entre les deux leaders historiques. "Notre front commun sous la direction éclairée du président Gbagbo va agir sans relâche à partir de ce jour pour garantir une élection transparente, inclusive et crédible", annonce le président du PDCI.

L'organisation pratique de cette alliance implique des personnalités clés : "Je veux saluer ici vos équipes qui depuis des mois ont travaillé d'arrache-pied pour créer ce front commun avec une mention toute particulière pour le professeur Danon Djédjé et le vice-président Akossi Benjio". Ces noms incarnent la coopération opérationnelle entre les deux formations.

La théorie du changement selon Thiam

Tidiane Thiam développe sa lecture sociologique de l'élection à venir. "La volonté du peuple ivoirien qui est aujourd'hui, nous le savons tous, le changement, l'alternance, la volonté du peuple ivoirien s'exprime et soit respectée", affirme-t-il avec conviction. Cette analyse fonde sa stratégie politique sur une prétendue aspiration populaire au renouvellement.

Il inverse la dialectique stabilité-changement traditionnelle : "Aujourd'hui c'est la continuité qui conduira à l'instabilité et le changement qui conduira à la stabilité". Cette formulation vise à rassurer les partenaires internationaux inquiets des risques de tensions post-électorales.

Les exemples régionaux alimentent son argumentation : "Regardez en effet autour de nous tous les pays où des efforts ont été faits pour empêcher le libre jeu des forces démocratiques. Guinée, Mali, Burkina, Niger ont connu des moments difficiles". Cette comparaison présente l'alternance comme un facteur de stabilité régionale.

Un combat qui ne fait que commencer

La métaphore pugilistique structure le discours de mobilisation de Thiam. "On nous dit c'est fini, tout est joué, vous êtes éliminés. Moi je dis au contraire tout commence, tout commence aujourd'hui. C'est le premier round d'un match en 15 rounds et nous irons jusqu'au bout, jusqu'à la victoire", proclame-t-il.

Cette vision de long terme prépare psychologiquement les militants à une contestation durable. "Le PDCI a bien montré samedi dernier que non ce n'est pas fini", rappelle-t-il, faisant référence aux dernières mobilisations du parti. L'opposition structure ainsi sa résistance sur plusieurs fronts : juridique, politique et populaire.

"Ce 19 juin 25 est une date historique. Il y aura un avant et un après dans la lutte que la démocratie règne dans notre pays", prophétise Thiam. Cette sacralisation de l'événement vise à marquer les esprits et à fédérer les énergies autour d'un moment fondateur.

Le PDCI RDA assume ainsi pleinement son rôle d'opposition frontale, transformant les contraintes de l'exil en force de mobilisation politique. Cette stratégie de tension contrôlée vise à maximiser la pression sur le pouvoir tout en préservant les chances d'une victoire électorale par l'union des forces d'opposition.

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