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Alliance PDCI-PPA-CI : Tidiane Thiam depuis l'étranger, "Pendant 37 ans j'ai cru être Ivoirien"

Jeudi 19 Juin 2025

Tidiane Thiam a lancé ce 19 juin 2025 depuis l'étranger lors l'alliance PDCI-PPA-CI du mouvement "Trop c'est Trop" à Abidjan un appel à la mobilisation de l'opposition.


Tidiane Thiam a lancé ce 19 juin 2025 depuis l'étranger lors l'alliance PDCI-PPA-CI du mouvement "Trop c'est Trop"  © Crédit photo DR
Tidiane Thiam a lancé ce 19 juin 2025 depuis l'étranger lors l'alliance PDCI-PPA-CI du mouvement "Trop c'est Trop" © Crédit photo DR
Tidiane Thiam a pris la parole depuis l'étranger dans un message chargé d'émotion. Le 19 juin 2025, par visioconférence, le président du PDCI-RDA livre son analyse de la situation électorale ivoirienne. Ses mots résonnent dans le cabinet de Laurent Gbagbo, transformé en quartier général de l'opposition pour cette double cérémonie historique.

"2025 est une année importante pour notre pays. En effet, c'est une année où toutes les Ivoiriennes, tous les Ivoiriens, devraient avoir l'opportunité de choisir librement", déclare-t-il d'emblée. Cette intervention marque un tournant dans la stratégie de mobilisation de l'opposition ivoirienne, quatre mois avant l'échéance présidentielle d'octobre.

Quatre dysfonctionnements pointés du doigt

L'analyse de Tidiane Thiam se structure autour de quatre points précis. Premier constat accablant : "Nous avons une commission électorale dominée par les représentants de l'exécutif ou d'organisations proches du parti au pouvoir, avec 97,5% des commissions électorales locales". Cette statistique illustre selon lui la mainmise du pouvoir sur l'appareil électoral.

Le refus d'une révision de la liste électorale constitue le deuxième grief. "Après une RLE 2024 qui a vu l'inscription de 943 000 nouveaux électeurs, le refus absolu de procéder à une RLE en 2025 avant la plus importante de nos élections est incompréhensible", dénonce le président du PDCI. Il rappelle que "plus de 4 millions d'Ivoiriens en âge de voter doivent s'inscrire" pour atteindre les standards régionaux.

La qualité défaillante de la liste électorale figure parmi ses préoccupations : "Une liste électorale comprenant trop d'erreurs pour pouvoir servir de base à une élection crédible". Cette situation technique cache selon lui un enjeu politique fondamental pour la crédibilité du scrutin.
 

L'exclusion dénoncée

Le quatrième point touche personnellement Tidiane Thiam. "L'exclusion systématique de leaders politiques, en commençant par notre aîné, le président Laurent Gbagbo, ensuite Charles Blé Goudé, Guillaume Soro, Noël Abossi-Benjo et moi-même qui ai découvert récemment que pendant 37 ans, j'ai cru être Ivoirien alors que je ne l'étais pas", confie-t-il avec une pointe d'amertume.

Cette révélation personnelle illustre les mécanismes d'exclusion que dénonce l'opposition. Pour Thiam, ces pratiques "privent les Ivoiriens de leur droit le plus précieux, de choisir". Son parcours international, notamment à la tête du Crédit Suisse, rend cette remise en cause de sa nationalité particulièrement symbolique.

"Il est certain que le résultat d'une élection tenue dans ces conditions ne saurait refléter la volonté des Ivoiriens", conclut-il. Cette position justifie l'alliance stratégique avec le PPA-CI de Laurent Gbagbo, malgré leurs divergences passées.

"Tout commence aujourd'hui"

Face aux critiques sur la division de l'opposition, Tidiane Thiam adopte un ton combatif. "On nous dit c'est fini, tout est joué, vous êtes éliminés. Moi je dis au contraire tout commence, tout commence aujourd'hui", lance-t-il avec conviction. Cette formule devient le leitmotiv de sa stratégie de mobilisation.

Il établit des parallèles régionaux pour justifier sa position : "Les pays les plus stables dans notre région aujourd'hui sont ceux qui ont joué la carte de la démocratie et connu une alternance acceptée de tous. Ghana, Libéria, Sénégal". Cette comparaison vise à légitimer l'exigence d'alternance portée par l'opposition.

"C'est le premier round d'un match en 15 rounds et nous irons jusqu'au bout, jusqu'à la victoire", promet-il. Cette métaphore sportive témoigne d'une stratégie de long terme, préparant les esprits à une contestation durable si les conditions d'une élection crédible ne sont pas réunies.

Une opposition qui revendique

Le président du PDCI mobilise une citation d'Abraham Lincoln pour justifier sa confiance : "L'adhésion populaire est essentielle. Avec l'adhésion populaire rien ne peut échouer, sans elle rien ne peut réussir". Cette référence historique place le combat de l'opposition dans une perspective démocratique universelle.

"Je suis confiant parce que c'est nous qui avons le peuple avec nous", affirme Tidiane Thiam. Cette conviction fonde sa stratégie d'alliance avec Laurent Gbagbo, malgré leurs parcours différents. Le mouvement "Trop c'est Trop" devient l'instrument de cette mobilisation populaire.

L'intervention de Tidiane Thiam opposition Côte d'Ivoire marque ainsi une nouvelle étape dans la structuration du front anti-pouvoir. Depuis l'exil, le président du PDCI transforme sa contrainte géographique en force de frappe politique, mobilisant l'opinion par ses déclarations fracassantes sur l'exclusion et la manipulation électorale.

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