Une étudiante de l'INFAS d'Abengourou tuée par son copain

Mardi 7 Octobre 2025

Un féminicide endeuille l'INFAS d'Abengourou. L'étudiante assassinée le 6 octobre 2025 par son copain représente la deuxième victime en deux mois.


Une étudiante de l'INFAS d'Abengourou tuée par son copain © Crédit photo DR
Une étudiante de l'INFAS d'Abengourou tuée par son copain. Le féminicide survenu le 6 octobre 2025 plonge à nouveau cet établissement dans le deuil. Une jeune femme en formation d'agent de santé a été tuée par son compagnon lors d'une dispute dont l'origine reste à éclaircir. L'information a été rapportée Abengourou JE T'aime TV. Le meurtrier présumé aurait ensuite tenté de se suicider avant d'être secouru et conduit à l'hôpital dans un état grave.

Cette violence mortelle ravive les blessures encore vives d'un précédent drame. En septembre dernier, Tra Lou Grâce, 22 ans et mère de deux enfants, étudiante en deuxième année infirmière à l'INFAS, avait été poignardée à mort par son compagnon Braté Fabrice à Port-Bouët, à Abidjan. Une scène de jalousie avait dégénéré en assassinat. L'homme, employé dans la sécurité incendie à l'aéroport Félix Houphouët Boigny, ne faisait pas partie des pompiers civils officiels, comme l'a précisé l'Office National de la Protection Civile.

Deux morts en soixante jours

L'accumulation de ces drames interpelle. En l'espace de deux mois, deux étudiantes promises à la profession de soignante ont vu leur avenir brutalement interrompu par des violences conjugales. Ces morts successives soulèvent des questions urgentes sur la protection des jeunes femmes dans les relations amoureuses et sur les dispositifs d'alerte existants.

Les établissements d'enseignement supérieur se retrouvent confrontés à des situations qu'ils ne sont pas toujours équipés pour gérer. La communauté éducative de l'INFAS, comme les familles des victimes, reste sous le choc. Les enquêtes judiciaires ouvertes devront établir les responsabilités et les circonstances précises de ces homicides.

Ces féminicides replacent au centre du débat public la question des violences faites aux femmes en Côte d'Ivoire. Au-delà de l'émotion légitime, ces tragédies révèlent l'insuffisance des structures d'accompagnement psychologique et social dans les établissements de formation. Les autorités académiques et les organisations de protection des femmes appellent à une mobilisation collective.

Les étudiants réclament davantage de sensibilisation aux comportements violents et des cellules d'écoute accessibles. Pour les associations féministes, ces morts auraient pu être évitées avec des signaux d'alerte mieux détectés et un suivi renforcé des couples en difficulté. La jeunesse ivoirienne attend désormais des réponses concrètes face à ces drames qui se répètent.

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