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Opposition ivoirienne : quand l'union fait la force... du désordre

Mercredi 23 Juillet 2025

L'opposition ivoirienne (CAP-CI) traverse une grave crise avec le départ du PDCI-RDA, laissant Simone Gbagbo seule aux commandes d'une coalition fragilisée.


L'opposition ivoirienne (CAP-CI) traverse une grave crise avec le départ du PDCI-RDA © Crédit photo DR
L'opposition ivoirienne (CAP-CI) traverse une grave crise avec le départ du PDCI-RDA © Crédit photo DR
L'opposition ivoirienne vit des heures difficiles. Quatre mois seulement après sa création en grande pompe le 10 mars 2025, la Coalition pour l'alternance pacifique en Côte d'Ivoire (CAP-CI) fait face à une "révolution de palais", selon les termes du journaliste Ferro Bally. Ce regroupement de 25 partis politiques n'a plus de coordonnateur principal mais une présidente en la personne de Simone Ehivet Gbagbo.

Le séisme s'est produit le 19 juin dernier. Le PDCI-RDA, véritable fer de lance de cette coalition, a claqué la porte pour s'allier avec le PPA-CI dans un nouveau "Front commun". Cheick Tidjane Thiam abandonne ainsi le navire qu'il dirigeait seul, privant CAP-CI de son siège historique et de son influence politique.

L'opposition ivoirienne (CAP-CI) traverse une grave crise avec le départ du PDCI-RDA © Crédit photo DR
L'opposition ivoirienne (CAP-CI) traverse une grave crise avec le départ du PDCI-RDA © Crédit photo DR

Simone Gbagbo aux commandes

L'ancienne Première dame devient donc la nouvelle tête de file d'une **opposition ivoirienne** en pleine recomposition. Les réunions se déroulent désormais au siège de son parti, le MGC, ou à sa résidence privée. Un changement symbolique qui traduit la perte d'influence de cette coalition politique.

Comme l'observe Ferro Bally, "ceux qui voyaient l'ancien parti unique jouer un rôle de tampon entre les anciens leaders de l'ex-majorité présidentielle, devenus aujourd'hui ennemis jurés, en sont restés pour leurs frais". Le PDCI-RDA a simplement "tourné casaque", consommant définitivement le divorce le 16 juillet.

Une stratégie politique contradictoire

La situation devient encore plus complexe quand on analyse les revendications politiques. CAP-CI et le "Front commun" partagent pourtant des objectifs identiques : une présidentielle inclusive et transparente, une réforme de la CEI, la reprise du dialogue politique avec le pouvoir et la révision de la liste électorale.

Mais les méthodes divergent complètement. Pendant que le "Front commun" déclarait sa guerre pour "éviter un mandat de trop" d'Alassane Ouattara, CAP-CI recevait paradoxalement une délégation du RHDP conduite par Cissé Ibrahim Bacongo. Un "jeu d'affichage" qui révèle les contradictions de cette opposition ivoirienne.

Cette navigation à vue expose les faiblesses internes de CAP-CI. Après avoir récusé la CEI le 20 juin pour "défaut de crédibilité et légitimité", la coalition opère un virage à 180 degrés le 11 juillet en décidant de participer au parrainage citoyen.

Le FPI, ancien partenaire du RHDP, a d'ailleurs boycotté la rencontre avec le parti présidentiel, la qualifiant de "perte de temps" et d'"opération cosmétique". Cette absence révèle l'incapacité de CAP-CI à présenter un front uni, comme l'a reconnu Simone Gbagbo elle-même : "Nous parlons d'une même voix, mais pas d'une seule voix."

Cette déclaration résume parfaitement les défis de cette opposition ivoirienne qui risque de sombrer dans la cacophonie avant l'échéance présidentielle de 2025.

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