La rébellion du 19 septembre 2002 continue d'alimenter les débats politiques en Côte d'Ivoire. Touré Moussa livre une analyse sans concession de cet épisode qui marqua profondément l'histoire du pays. Pour lui, cette date "restera, qu'on le veuille ou non, une date charnière dans l'histoire contemporaine de la Côte d'Ivoire".
Ce jour-là, Guillaume Soro et les Forces Nouvelles prenaient les armes contre le régime de Laurent Gbagbo. Cette rébellion "ouvrait une décennie de tourments, mais aussi un chemin nouveau pour un pays enfermé dans les impasses de l'exclusion politique", analyse Touré Moussa. Une prise d'armes qui allait bouleverser l'équilibre politique ivoirien pour les décennies suivantes.
Ce jour-là, Guillaume Soro et les Forces Nouvelles prenaient les armes contre le régime de Laurent Gbagbo. Cette rébellion "ouvrait une décennie de tourments, mais aussi un chemin nouveau pour un pays enfermé dans les impasses de l'exclusion politique", analyse Touré Moussa. Une prise d'armes qui allait bouleverser l'équilibre politique ivoirien pour les décennies suivantes.
Des cicatrices toujours présentes
L'analyste politique ne minimise pas les conséquences humaines de cette période. "Il serait vain de nier la douleur et les larmes qui ont accompagné cette rébellion. Des familles entières ont été impactées durablement, des vies perdues, des cicatrices toujours béantes", reconnaît-il. Cette violence politique a marqué profondément la société ivoirienne.
Touré Moussa replace néanmoins cet épisode dans une perspective historique plus large. Il compare la Côte d'Ivoire aux "grandes nations du monde, de la France issue des guerres de religion et de la Révolution, aux États-Unis forgés par la guerre de Sécession ". Ces nations se sont également "construites dans le tumulte des affrontements fratricides". Pour lui, "c'est souvent à travers ces épreuves que s'élabore l'âme d'une nation".
L'ancien président de l'Assemblée nationale Guillaume Soro n'a jamais esquivé ses responsabilités, souligne Touré Moussa. "Il a publiquement exprimé sa contrition pour les excès et les torts qui ont accompagné ce combat." Cette reconnaissance des erreurs passées témoigne selon l'analyste "de la volonté de tirer les leçons de l'histoire".
La rébellion trouvait ses origines dans "des injustices, d'une exclusion politique criante" et visait à permettre au pays de "renouer avec la compétition démocratique". Elle devait paradoxalement "rendre possible l'accession d'Alassane Ouattara à la présidence", rappelle Touré Moussa.
Touré Moussa replace néanmoins cet épisode dans une perspective historique plus large. Il compare la Côte d'Ivoire aux "grandes nations du monde, de la France issue des guerres de religion et de la Révolution, aux États-Unis forgés par la guerre de Sécession ". Ces nations se sont également "construites dans le tumulte des affrontements fratricides". Pour lui, "c'est souvent à travers ces épreuves que s'élabore l'âme d'une nation".
L'ancien président de l'Assemblée nationale Guillaume Soro n'a jamais esquivé ses responsabilités, souligne Touré Moussa. "Il a publiquement exprimé sa contrition pour les excès et les torts qui ont accompagné ce combat." Cette reconnaissance des erreurs passées témoigne selon l'analyste "de la volonté de tirer les leçons de l'histoire".
La rébellion trouvait ses origines dans "des injustices, d'une exclusion politique criante" et visait à permettre au pays de "renouer avec la compétition démocratique". Elle devait paradoxalement "rendre possible l'accession d'Alassane Ouattara à la présidence", rappelle Touré Moussa.
Le paradoxe Ouattara
Vingt-trois ans après ces événements, Touré Moussa dresse un constat sévère. "Celui qui fut hier la victime d'un verrouillage politique, reproduit aujourd'hui les mêmes mécanismes d'exclusion." Le président Ouattara "semble avoir oublié que c'est précisément son éviction de la compétition présidentielle en 2000 qui fut l'une des causes de la rébellion de 2002".
Cette reproduction des schémas du passé inquiète l'analyste. En "éliminant du jeu démocratique ses adversaires jugés gênants, en façonnant des élections à sa mesure", le régime actuel reproduit les erreurs qui avaient conduit à la crise de 2002. "L'exclusion fragilise la nation, déchire le tissu social, creuse les rancunes", avertit Touré Moussa.
L'anniversaire du 19 septembre doit servir de "boussole, non de fardeau" pour la classe politique ivoirienne, plaide l'analyste. Il rappelle qu'aucun pays "ne se construit durablement sur l'humiliation des uns et l'amnésie des autres". Cette date anniversaire "appelle à la lucidité : les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets".
Un avertissement qui résonne particulièrement à l'approche de la présidentielle de 2025, dans un contexte politique toujours tendu en Côte d'Ivoire
Cette reproduction des schémas du passé inquiète l'analyste. En "éliminant du jeu démocratique ses adversaires jugés gênants, en façonnant des élections à sa mesure", le régime actuel reproduit les erreurs qui avaient conduit à la crise de 2002. "L'exclusion fragilise la nation, déchire le tissu social, creuse les rancunes", avertit Touré Moussa.
L'anniversaire du 19 septembre doit servir de "boussole, non de fardeau" pour la classe politique ivoirienne, plaide l'analyste. Il rappelle qu'aucun pays "ne se construit durablement sur l'humiliation des uns et l'amnésie des autres". Cette date anniversaire "appelle à la lucidité : les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets".
Un avertissement qui résonne particulièrement à l'approche de la présidentielle de 2025, dans un contexte politique toujours tendu en Côte d'Ivoire