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Affaire "Magistria" de Kandia Camara : Adama Diomandé répond à André Silver Konan

Mercredi 18 Juin 2025

Adama Diomandé répond à André Silver Konan qui critique Kandia Camara dans l'affaire "Magistria", polémique autour du terme employé par le Président du Sénat ivoirien.


Adama Diomandé a défendu Kandia Camara contre les critiques d'André Silver Konan dans l'affaire "Magistria" © Crédit photo DR
Adama Diomandé a défendu Kandia Camara contre les critiques d'André Silver Konan dans l'affaire "Magistria" © Crédit photo DR
Magistria fait débat dans les milieux politiques et journalistiques ivoiriens. L'utilisation de ce terme par Kandia Camara, Président du Sénat, a déclenché une polémique après les critiques formulées par le journaliste André Silver Konan. Ce dernier a contesté l'emploi de cette expression peu commune dans le discours de la haute personnalité politique.

Adama Diomandé a pris la défense de Kandia Camara dans une réponse détaillée qui remet en question la légitimité des critiques formulées. Il invite le journaliste à « faire preuve de rigueur dans sa recherche » avant de remettre en cause une personnalité de cette envergure. Cette joute verbale révèle les tensions qui peuvent naître autour de l'usage de la langue française dans le discours politique ivoirien.

L'affaire magistria illustre parfaitement les débats linguistiques qui animent régulièrement la scène intellectuelle ivoirienne. Elle questionne également les limites de la critique journalistique face aux figures politiques établies et l'importance accordée à la précision lexicale dans les interventions publiques.

Adama Diomandé justifie l'usage du terme

La réponse d'Adama Diomandé se structure autour de quatre arguments principaux pour légitimer l'emploi du terme magistria par Kandia Camara. Il développe d'abord la notion d'« autorité et responsabilités », expliquant qu'un maire « détient une autorité sur la commune et prend des décisions importantes pour la gestion locale ». Selon lui, le mot magistria peut parfaitement « évoquer cette notion de pouvoir et de responsabilité inhérente à la fonction de maire ».

Le défenseur de Kandia Camara évoque ensuite le « rôle de leadership » exercé par tout maire en tant que « chef de l'exécutif communal ». Il souligne que cette fonction implique « un certain degré de magistrature en termes de leadership et d'autorité » lors de la direction et coordination des services municipaux.

L'argumentation d'Adama Diomandé s'appuie également sur le « contexte historique » du terme. Il rappelle que « magistrat » et « magistrature » renvoient traditionnellement à « des fonctions officielles au sein de la gouvernance et de la justice ». Cette filiation historique justifierait l'emploi de magistria pour caractériser l'action d'un responsable territorial.

Concernant la « langue et usage », il concède que le terme « peut sembler quelque peu désuet » dans le français contemporain, tout en maintenant sa pertinence dans un registre formel ou académique.

André Silver Konan dans le viseur

Adama Diomandé ne se contente pas de défendre le choix lexical de Kandia Camara. Il contre-attaque en s'en prenant directement à la crédibilité professionnelle d'André Silver Konan. « Finalement, c'est votre propre crédibilité d'éminent journaliste qui pourrait être mise à mal par une telle réaction », lance-t-il au journaliste.

Cette attaque frontale révèle l'intensité des tensions entre les cercles politiques et certains représentants des médias. Adama Diomandé reproche implicitement à André Silver Konan un manque de professionnalisme dans sa démarche critique, suggérant que ses reproches ne reposent pas sur une analyse suffisamment approfondie.

La formulation « avant de critiquer une figure telle que Madame le Président du Sénat » établit une hiérarchie claire dans l'esprit du défenseur de Kandia Camara. Elle sous-entend que certaines personnalités méritent plus de respect ou de précaution dans les critiques qui leur sont adressées.

Cette approche soulève des questions importantes sur la liberté de la presse et le droit de critique des journalistes face aux responsables politiques, même les plus éminents.

Un débat révélateur

L'affaire magistria dépasse le simple différend personnel entre trois personnalités ivoiriennes. Elle révèle les enjeux complexes liés à l'usage du français dans l'espace public ivoirien. Le choix des mots par les responsables politiques fait régulièrement l'objet de débats passionnés qui reflètent les rapports de force entre différentes conceptions de l'expression publique.

Adama Diomandé conclut sa défense en affirmant qu'« il est envisageable d'affirmer qu'un maire dirige sa commune avec magistria si l'on sous-entend par là qu'il exerce son autorité avec compétence et responsabilité ». Cette position nuancée reconnaît les limites de l'usage tout en maintenant sa légitimité contextuelle.

Le débat illustre également les tensions entre registres de langue formels et populaires dans le discours politique. Il questionne l'accessibilité du message politique quand celui-ci emprunte des termes peu familiers au grand public. Cette polémique révèle finalement les attentes contradictoires pesant sur les responsables politiques : être à la fois accessibles et érudits, populaires et distingués.

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