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Assalé Tiémoko et Laurent Gbagbo refusent de soutenir les candidats à la présidentielle 2025

Mardi 21 Octobre 2025

ADCI d'Assalé Tiémoko et le PPA-CI de Laurent Gbagbo refusent de soutenir les candidats au scrutin du 25 octobre. L'ex-président annonce qu'il va s'adresser au peuple ivoirien.


Assalé Tiémoko et Laurent Gbagbo refusent de soutenir les candidats à la présidentielle 2025 © Crédit photo DR
Assalé Tiémoko et Laurent Gbagbo refusent de soutenir les candidats à la présidentielle 2025 © Crédit photo DR
Quatre jours avant l'élection, deux formations majeures de l'opposition ivoirienne tournent le dos au scrutin présidentiel. Le mouvement Aujourd'hui et Demain la Côte d'Ivoire (ADCI) d'Assalé Tiémoko et le Parti des Peuples Africains de Laurent Gbagbo annoncent qu'ils ne soutiendront aucun candidat. Une double défection qui illustre la profondeur de la crise politique que traverse le pays à quelques heures du vote.

"Après consultation de ses bases, ADCI annonce qu'il ne soutiendra aucun candidat à la présidentielle dans les conditions actuelles", a déclaré ce mardi 21 octobre Roger Huan, secrétaire exécutif du mouvement, lors d'une conférence de presse à Abidjan. De son côté, Laurent Gbagbo "a décidé de s'adresser dans les tout prochains jours au peuple de Côte d'Ivoire", annonce son parti qui refuse également de donner sa voix aux candidats en lice.

L'opposition divisée malgré

Pour ADCI, la déception est palpable. Pendant des semaines, Assalé Tiémoko, président du mouvement créé en juin 2024 à Yamoussoukro, a multiplié les rencontres à la maison citoyenne d'Abidjan. Il a reçu des candidats retenus, des candidats recalés, des acteurs politiques de tous bords. L'objectif était simple : obtenir "un consensus autour d'une candidature unique de l'opposition dès le premier tour" pour donner plus de chances de victoire face au pouvoir en place.

"A quelques jours de la fin de la campagne, ADCI note avec regret que cette recommandation qui lui aurait permis de prendre une part active à la campagne n'a pas été prise en compte, malgré les signaux qu'il a envoyés", déplore Roger Huan. Cette division de l'opposition est une occasion manquée de "renforcer les chances d'alternance", estime le mouvement qui dresse un constat sévère du processus électoral.

ADCI condamne "toute tentative de verrouillage du processus électoral" et "l'instrumentalisation de la Constitution au profit d'intérêts particuliers". Le mouvement pointe le déploiement de 44 000 membres des forces de défense et de sécurité dont "la mission n'est plus de protéger et rassurer le peuple, mais de l'effrayer, l'inquiéter et le mater". Il dénonce aussi "l'interdiction des manifestations d'organisations politiques à l'exception des rassemblements liés à l'élection présidentielle", qu'il considère comme "une violation de trop de la constitution".

Gbagbo dénonce "un quatrième mandat anticonstitutionnel"

Du côté du PPA-CI, le refus de soutenir un candidat avait été officialisé dès le 18 septembre par Habiba Touré, porte-parole du parti. Mercredi 15 octobre, Laurent Gbagbo a présidé une réunion extraordinaire du Conseil stratégique et politique au siège d'Attoban, dans l'Est d'Abidjan. L'ancien président ivoirien, déclaré inéligible par le Conseil constitutionnel, suit "de très près les événements qui se déroulent depuis quelques jours".

Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du PPA-CI, a exposé la vision du parti : "La Côte d'Ivoire est actuellement secouée par une grave crise préélectorale née des dérives autocratiques de M. Alassane Ouattara, président du RHDP." Le parti accuse le président sortant de "refuser tout dialogue politique en vue de réunir les conditions d'élection inclusives, justes et transparentes" et de "s'obstiner dans le même temps, à briguer un quatrième mandat anticonstitutionnel".

Pour le PPA-CI, Alassane Ouattara "a instrumentalisé les institutions de la République pour écarter ses adversaires les plus sérieux" : Laurent Gbagbo, Cheick Tidjane Thiam du PDCI-RDA, et Pascal Affi N'Guessan du FPI. Au total, 55 candidats ont été exclus du scrutin. Le parti refuse donc de soutenir des candidatures issues d'un processus jugé "non inclusif et non transparent".

Des violences qui font des victimes

Les deux formations politiques dénoncent les violences qui ont émaillé la période préélectorale. ADCI présente ses condoléances aux familles de victimes, dont un manifestant tué par balle à Bondoukou et le sous-lieutenant Jean-Laméry Adiobo, abattu à Grand-Lahou. "Nous voulons le dire très clairement et il faut que cela soit entendu de tous. La marche républicaine et démocratique ne tue pas et ne crée aucun désordre. C'est l'interdiction générale sans motif valable autre que de museler qui crée le désordre", a martelé Roger Huan.

Le PPA-CI dresse un bilan encore plus lourd. Le parti affirme que "la marche pacifique organisée par le Front commun le 11 octobre 2025 à Abidjan, ainsi que les marches éclatées organisées à l'intérieur du pays, ont toutes été brutalement réprimées". Il fait état de "deux personnes décédées" : "un bébé de deux ans, qui a été étouffé par les gaz lacrymogènes d'une grenade lancée par les forces de l'ordre" à Adzopé, et "le jeune Allouan Ernest, atteint au cou d'une balle tirée par les forces de l'ordre" à Bonoua.

"Le meurtre du jeune Allouan Ernest n'est pas le fait d'individus non identifiés. Les faits se sont produits sous les yeux des populations de Bonoua", insiste le parti. Le PPA-CI évoque aussi "une trentaine de blessés et plus de 700 personnes interpellées, dont 65 ont déjà été mises sous mandat de dépôt" à l'ex-MACA, la prison d'Abidjan.

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