À 4 jours de l'élection présidentielle ivoirienne, Simone Gbagbo, 76 ans, sort du silence. L'ancienne première dame, candidate pour la première fois à la magistrature suprême, reçoit Jeune Afrique dans un contexte tendu. « Je n'avais pas prévu d'être candidate », confie-t-elle d'emblée. Pendant des décennies, elle a accompagné Laurent Gbagbo, président du PPA-CI, dans son combat politique.
Son engagement trouve sa source dans une conviction : le projet politique qu'elle partage avec son ex-mari n'est pas terminé. « Tout le projet que nous devions réaliser dans ce pays, nous n'avons pas fini de le réaliser », martèle-t-elle. Mais derrière cette ambition personnelle se cache une autre raison, plus brûlante : l'exclusion de Laurent Gbagbo du scrutin.
Son engagement trouve sa source dans une conviction : le projet politique qu'elle partage avec son ex-mari n'est pas terminé. « Tout le projet que nous devions réaliser dans ce pays, nous n'avons pas fini de le réaliser », martèle-t-elle. Mais derrière cette ambition personnelle se cache une autre raison, plus brûlante : l'exclusion de Laurent Gbagbo du scrutin.
L'injustice faite à Laurent Gbagbo
Pour Simone Gbagbo, la décision des juges qui ont privé son ex-mari de ses droits civiques relève de l'injustice pure. « Voici un monsieur qui a été chef d'État. Pendant qu'il était chef d'État, son régime a été attaqué », rappelle-t-elle, évoquant le blocage des fonds ivoiriens par la BCEAO. Condamné à 20 ans pour avoir puisé dans les caisses de la banque centrale afin de payer les fonctionnaires, Laurent Gbagbo ne peut se présenter. Une sanction que son ancienne épouse juge « tout à fait unique ».
« Le président de la République aurait dû casser ce procès en faisant prendre une loi d'amnistie », lâche-t-elle, visant directement Alassane Ouattara. Sans cette réhabilitation, impossible d'apaiser le climat. « Voilà son peuple qui est dans la rue. Voilà les difficultés dans le pays, la tension qui monte », observe-t-elle. Les manifestations qui secouent la Côte d'Ivoire trouvent là leur origine, selon elle.
Libérée, Simone Gbagbo n'a cessé de prêcher la réconciliation. Mais celle-ci reste un vœu pieux. « Ce pays a connu la guerre. Une guerre civile qui a opposé des Ivoiriens à d'autres Ivoiriens », rappelle-t-elle. Les bilans officiels parlent de 3 000 morts.
Sa méthode ? Un triptyque : demander pardon, restituer les biens spoliés, rendre hommage aux morts. « Il faut qu'on signe un pacte, qu'il y ait une véritable alliance patriotique entre les différentes communautés », plaide-t-elle. En prison, elle raconte avoir dû apprendre à pardonner à Alassane Ouattara lui-même. « J'avais grossi le cœur contre ce monsieur-là, contre son parti politique, contre les Français qui l'ont soutenu. » Une semaine de prières quotidiennes l'a « guérie de toute rancune ».
« Le président de la République aurait dû casser ce procès en faisant prendre une loi d'amnistie », lâche-t-elle, visant directement Alassane Ouattara. Sans cette réhabilitation, impossible d'apaiser le climat. « Voilà son peuple qui est dans la rue. Voilà les difficultés dans le pays, la tension qui monte », observe-t-elle. Les manifestations qui secouent la Côte d'Ivoire trouvent là leur origine, selon elle.
Libérée, Simone Gbagbo n'a cessé de prêcher la réconciliation. Mais celle-ci reste un vœu pieux. « Ce pays a connu la guerre. Une guerre civile qui a opposé des Ivoiriens à d'autres Ivoiriens », rappelle-t-elle. Les bilans officiels parlent de 3 000 morts.
Sa méthode ? Un triptyque : demander pardon, restituer les biens spoliés, rendre hommage aux morts. « Il faut qu'on signe un pacte, qu'il y ait une véritable alliance patriotique entre les différentes communautés », plaide-t-elle. En prison, elle raconte avoir dû apprendre à pardonner à Alassane Ouattara lui-même. « J'avais grossi le cœur contre ce monsieur-là, contre son parti politique, contre les Français qui l'ont soutenu. » Une semaine de prières quotidiennes l'a « guérie de toute rancune ».
Des alliances compliquées à gauche
Les négociations pour unir la gauche. « Je ne suis pas contre le fait de se mettre ensemble. Mais bon, on fait comme on peut », répond-elle, prudente. Avec le PPA-CI de Laurent Gbagbo, les discussions « ne vont pas très loin ». Le Front commun, créé sans elle, a cassé la dynamique de la CAP Côte d'Ivoire qu'elle avait contribué à fonder.
Quant à ses relations avec le président Ouattara, elles se limitent au strict minimum. Simone Gbagbo redoute-t-elle une crise post-électorale comme en 2010-2011 ? « Ce n'était pas mon souhait. Mon souhait, c'est que cette année, nous puissions avoir des élections tranquilles. » Mais elle constate que rien n'a été fait pour apaiser le jeu. Ni dialogue politique, ni réformes de la Commission électorale indépendante, ni révision du découpage électoral. « Les élections, c'est dans quelques jours. Donc, c'est après. C'est remis à plus tard », déplore-t-elle.
« Qu'est-ce qui va se passer ? Moi, je n'en sais rien. S'il y a des affrontements et que les élections ne peuvent pas s'organiser, les élections ne seront pas organisées », prévient-elle, fataliste. À l'en croire, la solution était pourtant simple : laisser Laurent Gbagbo concourir. « S'il est aimé, il gagne. S'il n'est pas aimé, il perd. Les élections, c'est ça. » Tout le reste n'est que tension inutile.
Quant à ses relations avec le président Ouattara, elles se limitent au strict minimum. Simone Gbagbo redoute-t-elle une crise post-électorale comme en 2010-2011 ? « Ce n'était pas mon souhait. Mon souhait, c'est que cette année, nous puissions avoir des élections tranquilles. » Mais elle constate que rien n'a été fait pour apaiser le jeu. Ni dialogue politique, ni réformes de la Commission électorale indépendante, ni révision du découpage électoral. « Les élections, c'est dans quelques jours. Donc, c'est après. C'est remis à plus tard », déplore-t-elle.
« Qu'est-ce qui va se passer ? Moi, je n'en sais rien. S'il y a des affrontements et que les élections ne peuvent pas s'organiser, les élections ne seront pas organisées », prévient-elle, fataliste. À l'en croire, la solution était pourtant simple : laisser Laurent Gbagbo concourir. « S'il est aimé, il gagne. S'il n'est pas aimé, il perd. Les élections, c'est ça. » Tout le reste n'est que tension inutile.