Assalé Tiémoko veut réformer le parrainage citoyen

Lundi 15 Septembre 2025

Assalé Tiémoko, le député de Tiassalé, annonce le dépôt d'une proposition de loi pour modifier le système de parrainage citoyen après l'invalidation de sa candidature.


Assalé Tiémoko veut réformer le parrainage citoyen © Crédit photo DR
La bataille juridique de la réforme du parrainage citoyen en Côte d'Ivoire commence. Assalé Tiémoko, député-maire de Tiassalé dont la candidature présidentielle a été rejetée, annonce le dépôt d'une proposition de loi en octobre prochain. L'élu veut modifier le Code électoral pour introduire plus de transparence dans le processus de vérification des parrainages. "En tant que député, à l'ouverture de la deuxième session parlementaire en octobre prochain, je déposerai une proposition de loi visant à modifier le code électoral", a déclaré l'intéressé.

Le système actuel suscite des interrogations après les récents rejets de candidatures. Le Conseil constitutionnel a attribué à Assalé Tiémoko 33 727 parrainages, dont 11 558 ont été annulés pour "faux numéros de CNI ou doublons". Mais le député conteste ces chiffres sur sa page Facebook : "Le total des parrainages que nous avons déposés est de 41 906. Entre ce que nous avons présenté et ce que le Conseil nous a reconnu, il existe un écart de 8 179 parrainages qui ont disparu."

Affi dénonce "une élimination arbitraire"

La contestation du parrainage présidentiel en Côte d'Ivoire s'étend au-delà du cas Assalé. Pascal Affi N'Guessan, président du FPI, a vu sa candidature rejetée dans des conditions similaires. Le Conseil constitutionnel n'a conservé que 16 908 parrainages sur 37 412 requis, invalidant 29 638 signatures dont 21 143 pour "numéros de CNI erronés". L'ancien Premier ministre qualifie ces chiffres d'"hallucinants" et dénonce "une élimination politique arbitraire" lors d'une conférence de presse le 11 septembre.

"Aucune des données livrées dans l'arrêt du Conseil constitutionnel ne correspond à notre dossier de parrainages, le vrai, celui que nous avons déposé", martèle Affi N'Guessan. Le leader du FPI envisage de saisir le procureur de la République pour demander la suspension du processus électoral. Cette stratégie juridique illustre l'escalade des tensions autour du système de parrainage, perçu par l'opposition comme un outil d'exclusion politique.

Un système controversé

L'opposition du parrainage électoral en Côte d'Ivoire trouve ses références au Sénégal où ce mécanisme a été supprimé. "Des acteurs politiques et de la société civile au Sénégal ont demandé sa suppression auprès de la Cour de Justice de la CEDEAO, ce qui a été obtenu", rappelle Assalé Tiémoko. Le député menace de suivre la même voie si l'Assemblée nationale refuse sa proposition : "Je suis déterminé à saisir la Cour de Justice de la CEDEAO pour demander la suppression de ce parrainage."

La réforme proposée par Assalé vise à "introduire le principe du contradictoire dans le processus de vérification des parrainages, en permettant au candidat d'être présent au Conseil constitutionnel lors des vérifications techniques". Une mesure qui répond aux accusations d'opacité. "Nous venons de prendre conscience que le parrainage citoyen peut se muer en une arme d'élimination des candidats gênants", dénonce-t-il. Cette bataille juridique préfigure des tensions durables autour des règles du jeu électoral ivoirien à l'approche de 2030.

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