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Présidentielle ivoirienne 2025 : "Comme en 2020, Gbagbo se trouve là où s'est retrouvé Bédié" selon Ferro Bally

Vendredi 12 Septembre 2025

Laurent Gbagbo, le président du PPA-CI multiplie les rencontres politiques pour unifier l'opposition après le rejet de sa candidature présidentielle 2025 en Côte d'Ivoire.


Présidentielle ivoirienne 2025 : "Comme en 2020, Gbagbo se trouve là où s'est retrouvé Bédié" selon  Ferro Bally © Crédit photo DR
Présidentielle ivoirienne 2025 : "Comme en 2020, Gbagbo se trouve là où s'est retrouvé Bédié" selon Ferro Bally © Crédit photo DR
Laurent Gbagbo se retrouve dans une position délicate similaire à celle qu'avait connue Henri Konan Bédié. Le président du Parti panafricain de Côte d'Ivoire (PPA-CI) a entamé une série de consultations politiques pour tenter de rassembler une opposition fragilisée. L'objectif affiché : maintenir la pression sur le pouvoir d'Alassane Ouattara malgré les revers subis devant les instances juridiques.

Cette démarche intervient après que le Conseil constitutionnel a validé la candidature du président sortant pour un quatrième mandat, rejetant simultanément celle de Laurent Gbagbo. Une situation qui rappelle les tensions de 2020, mais avec une opposition aujourd'hui plus divisée et moins structurée qu'à l'époque.

Une opposition fragmentée contrairement à 2020

En 2020, l'opposition ivoirienne avait réussi à présenter un front uni sous la bannière du Conseil national de transition (CNT). Cette coalition, dirigée par le défunt Henri Konan Bédié, avait lancé un appel à la désobéissance civile contre le troisième mandat d'Alassane Ouattara. Paradoxalement, Laurent Gbagbo, alors en attente du délibéré de son appel à la Cour pénale internationale, avait affaibli ce mouvement par ses positions ambiguës.

Aujourd'hui, la donne a changé. L'opposition navigue dans "un conglomérat d'intérêts et d'ambitions divergents", selon l'analyse du journaliste Ferro Bally. Contrairement à 2020, où des cadres du RHDP comme Marcel Amon-Tanoh et Albert Mabri Toikeusse avaient rejoint l'opposition, le camp adverse du pouvoir apparaît désormais éclaté et traversé par des rivalités personnelles.

La diabolisation des candidats validés

Les trois candidatures retenues par le Conseil constitutionnel - Simone Ehivet-Gbagbo, Ahoua Don Mello et Jean-Louis Billon - font l'objet d'une campagne de discréditation au sein même de l'opposition. Ces candidats sont accusés d'être de simples "figurants", à l'image de Kouadio Konan Bertin (KKB) en 2020, ce dissident du PDCI-RDA qui avait rallié le pouvoir en cours de campagne.

Cette atmosphère de suspicion généralisée complique toute stratégie d'union. "C'est l'opposition, non des stratégies, mais d'égo", souligne l'observateur politique. Dans ce contexte, envisager un soutien à l'un de ces candidats pour faire barrage au quatrième mandat d'Ouattara relève du "hara-kiri" politique pour les leaders de l'opposition.

Face à l'épuisement des recours juridiques, l'opposition semble se diriger vers un boycott électoral, reproduisant le scénario de 2020. Cette stratégie présente cependant des risques importants : elle pourrait légitimer davantage la réélection d'Alassane Ouattara en lui offrant une victoire par défaut.

"Sauf revirement de dernière minute, elle va se révéler complice d'un autre mandat du président Ouattara", prévient Ferro Bally. Cette perspective divise déjà au sein de l'opposition, entre les partisans d'un boycott total et ceux qui privilégient une participation critique aux élections pour maintenir une présence politique visible.


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