Blé Goudé dénonce sur la NCI un "conglomérat" qui divise la gauche ivoirienne et affaiblit Gbagbo

Le président du COJEP, Charles Blé Goudé a désigné ses adversaires lors de l'émission La Quotidienne sur la chaîne ivoirienne NCI, ce 24 novembre 2025. Face aux journalistes, l'ancien bras droit de Laurent Gbagbo a dénoncé ce qu'il appelle un « conglomérat » qui gangrène la gauche ivoirienne. « Ce conglomérat-là est en train de détruire notre combat », lance-t-il sans détour sur le plateau de la NCI.

Blé Goudé vise particulièrement Stéphane Kipré et un groupe qu'il identifie comme d'anciens membres d'ONG, tous proches de Nady Bamba, l'épouse de Laurent Gbagbo. « Il y a Stéphane Kipré, qui est parrainé par Nady Bamba, avec tout le groupe des anciens ONG. C'est eux qui aujourd'hui sont venus nous diviser à la gauche », affirme le président du COJEP. Pour lui, ces acteurs ont orchestré un plan d'infiltration pour affaiblir les figures historiques du mouvement.

Sur le plateau de La Quotidienne, Blé Goudé dresse un constat amer. Il énumère les figures de gauche emprisonnées : Lida Kouassi, Damana Picass, Koné Boubacar. « Tous les camarades de gauche sont en prison. Le conglomérat de l'ONG est dehors », observe-t-il avec amertume. Cette division le révolte, lui qui a passé 12 fois par la case prison pour défendre ses idées politiques.

Le président du COJEP explique sur la NCI que ce groupe a réussi à convaincre Laurent Gbagbo d'abandonner le FPI, son parti historique, pour créer le PPA-CI. « Quand il rentre en Côte d'Ivoire, ces conglomérats vont le convaincre de laisser le FPI de côté et de créer le PPA-CI », regrette Blé Goudé. Pour lui, cette décision a permis aux nouveaux venus de prendre le contrôle, écartant les anciens compagnons de lutte.

« Il y a un corridor qui a été installé, avec un dignitaire unique. Si tu ne passes pas par là, tu ne peux pas », dénonce le président du COJEP lors de son intervention sur la NCI le 24 novembre 2025. Blé Goudé affirme que ses anciens camarades n'osent plus l'approcher publiquement, de peur de perdre l'accès à Laurent Gbagbo. « Aujourd'hui, je ne peux même pas parler à mes amis. Il y en a même qui se cachent pour venir me voir », confie-t-il.

L'ancien leader de la Jeunesse patriotique raconte comment ce système fonctionne. « Parce que l'autre a peur de m'approcher. Parce que s'il m'approche, il ne peut plus avoir accès au président Gbagbo », explique Blé Goudé. Cette atmosphère de méfiance empoisonne la gauche ivoirienne et empêche toute discussion franche entre les militants historiques.

Pour le président du COJEP, les motivations de ce conglomérat sont purement personnelles. « Les gens n'ont pas un projet pour la Côte d'Ivoire. Ils ont des projets personnels », assène-t-il sur la NCI. Blé Goudé les accuse d'utiliser l'image de Laurent Gbagbo pour servir leurs intérêts. « Les gens abusent de lui. Les gens utilisent son nom. Les gens se cachent derrière son image pour humilier, pour mépriser, pour se faire une place », détaille-t-il.

Cette stratégie aurait même convaincu Gbagbo de participer aux élections législatives contre son propre jugement politique. « Regardez ceux qui sont en liberté, qui sont en train d'aller à des élections contre l'avis du président Gbagbo, alors que c'est eux qui ont dit 'où Gbagbo va, je vais' », souligne l'ancien détenu de la CPI.