Brédoumy Soumaïla depuis son exil : "On voulait me neutraliser"

Samedi 26 Juillet 2025

Brédoumy Soumaïla évoque son exil récent pour échapper aux menaces d'enlèvement, tandis que le PDCI dénonce les interpellations de ses cadres.


Brédoumy Soumaïla depuis son exil : "On voulait me neutraliser" © Crédit photo DR
L'exil de Brédoumy Soumaïla fait désormais partie de la réalité. Le porte-parole du PDCI-RDA a quitté précipitamment le territoire national pour échapper à ce qu'il présente comme des menaces directes contre sa personne. Cette fuite s'inscrit dans un climat de tensions politiques grandissantes qui frappe l'opposition ivoirienne.

Le parti démocratique de Côte d'Ivoire multiplie les signalements d'interpellations visant ses responsables, particulièrement au niveau de la jeunesse estudiantine. Ces arrestations alimentent un sentiment de persécution au sein de l'opposition, poussant certains dirigeants à prendre le chemin de l'exil pour préserver leur sécurité.

Des alertes venues de la direction

La fuite de Brédoumy Soumaïla trouve son origine dans des informations transmises par la hiérarchie du PDCI-RDA. "J'ai été alerté par la haute direction du PDCI-RDA de mon enlèvement par des encagoulés pour une destination inconnue", révèle-t-il lors d'un live sur PDCI TV.

Cette révélation souligne l'existence présumée d'un plan orchestré contre le porte-parole. "Je n'ai pas cru en l'information et le président Tidjane Thiam a estimé qu'il fallait que je sois à l'abri pour observer", poursuit-il, expliquant sa réticence initiale face à ces avertissements.

La validation de ces informations par des "éléments bien structurés et factuels" a finalement convaincu Brédoumy Soumaïla de la réalité du danger. Cette confirmation externe a pesé dans sa décision de quitter temporairement le territoire national.

Questions sur la nature des menaces

L'incertitude plane sur les véritables intentions des présumés agresseurs. "C'était des instructions qui ont été prises pour me neutraliser. Neutraliser dans quel sens ? Qu'est-ce que cela contient ? Ma vie ? Je ne sais pas", s'interroge publiquement le responsable politique en exil.

Cette formulation révèle l'ampleur des inquiétudes qui traversent les rangs de l'opposition ivoirienne. L'utilisation du terme "neutraliser" laisse planer un doute sur l'intensité des mesures envisagées contre les cadres du PDCI-RDA.

Le porte-parole rejoint ainsi Osman Chérif dans cette démarche préventive d'éloignement du territoire. Cette multiplication des départs témoigne d'un sentiment partagé d'insécurité au sein de l'opposition politique.

Paradoxalement, l'exil n'interrompt pas l'activité politique de Brédoumy Soumaïla. Les présidents Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam l'ont intégré dans la nouvelle structure du Front Commun, aux côtés de Lago Fabrice dit Steve Beko pour la communication.

"Je voudrais remercier le Président Tidjane Thiam et le président Laurent Gbagbo de m'avoir copté dans les instances du front commun", déclare-t-il, exprimant sa gratitude pour cette "marque de confiance" malgré son éloignement géographique.

Une force qui dérange selon l'opposant

Cette nomination s'explique selon lui par l'efficacité de leur action communicationnelle. "C'est tout cela qui nous met en difficulté vis-à-vis de ce régime RHDP parce que nous avons une force d'explication, une force de communication qui les dérange", analyse le porte-parole.

Il revendique une influence qui "va au-delà des partis politiques et qui touche les ivoiriens", justifiant ainsi les présumées tentatives de neutralisation. Cette lecture politique transforme son exil en reconnaissance implicite de son impact sur l'opinion publique ivoirienne.

L'affaire Brédoumy Soumaïla exil illustre les tensions qui caractérisent actuellement le paysage politique ivoirien, où opposition et pouvoir s'affrontent dans un climat de méfiance réciproque grandissante.

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