Candidature de Ouattara à la présidentielle 2025 : le Parti communiste français exige que Macron condamne le nouveau mandat

Dimanche 3 Aout 2025

Le PCF a interpellé Emmanuel Macron dans une déclaration publiée dans un communiqué le 1er août 2025, pour qu'il dénonce la candidature d'Alassane Ouattara à la présidentielle 2025.


Candidature de Ouattara à la présidentielle 2025 : le Parti communiste français exige que Macron condamne le nouveau mandat © Crédit photo DR
Le Parti communiste français hausse le ton contre Emmanuel Macron. Dans un communiqué publié le 1er août 2025, les communistes exigent que le président français condamne publiquement la candidature d'Alassane Ouattara pour la présidentielle ivoirienne de 2025. Cette réaction du PCF intervient après l'annonce de la candidature de l'actuel chef d'État ivoirien, âgé de 83 ans.

"Face à cette dérive gravissime, le Parti communiste français exprime sa pleine solidarité avec le peuple ivoirien, privé une fois de plus de sa souveraineté", dénonce le communiqué. Les communistes accusent Ouattara de "violation totale de la Constitution ivoirienne " et réclament une position ferme de l'Élysée sur cette candidature controversée.

Paris accusé

Le PCF pointe directement la responsabilité française dans cette crise électorale. Les communistes dénoncent le détournement du projet "État civil pour tous", officiellement soutenu par CIVIPOL, opérateur du ministère des Affaires étrangères depuis mai 2024.

"Ce soutien technique et financier, destiné à garantir la transparence, est aujourd'hui détourné pour valider une entreprise de fraude massive", accusent les communistes dans leur déclaration. Cette collaboration entre Paris et l'Office national ivoirien de l'état civil faciliterait selon eux les manipulations du fichier électoral en cours d'actualisation.

Le PCF rappelle qu'Ouattara "est arrivé au pouvoir en 2011 non par la volonté des urnes, mais grâce à une intervention militaire française". Cette référence aux événements de 2011, qui avaient fait plus de 3000 morts, souligne les craintes d'une nouvelle crise postélectorale.

Exclusions massives

L'exclusion de quatre figures de l'opposition, dont l'ancien président Laurent Gbagbo, constitue pour le PCF la preuve d'un "verrouillage politique" orchestré par Abidjan. Le régime d'Ouattara a écarté le chef du Parti des peuples africains - Côte d'Ivoire (PPA-CI) de la compétition présidentielle.

"Le régime d'Abidjan a exclu de la compétition présidentielle quatre figures majeures de l'opposition", dénonce le communiqué du PCF. Cette stratégie vise selon les communistes à garantir une réélection sans concurrence véritable, reproduisant le schéma électoral contesté de 2020.

Les communistes français estiment que "son silence ne serait rien d'autre qu'une complicité active face aux dérives d'un pouvoir illégitime". Cette mise en demeure directe à Macron s'accompagne d'un appel à "exiger des autorités ivoiriennes qu'elles prennent des mesures immédiates pour restaurer les conditions d'un scrutin libre".

Appel à la mobilisation internationale

Le PCF réaffirme "son engagement aux côtés de toutes les forces démocratiques ivoiriennes qui œuvrent à éviter une nouvelle crise postélectorale qui pourrait être meurtrière". Cette déclaration fait écho aux violences qui avaient ensanglanté le pays entre 2010 et 2011.

Les communistes français plaident pour "la refondation de relations nouvelles entre la France et la Côte d'Ivoire" basées sur "le respect de la souveraineté démocratique des peuples". Cette position s'inscrit dans la ligne du PCF favorable à une révision des relations franco-africaines héritées de la période coloniale.

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