Déclaration de Thiam après sa réélection au PDCI le 14 mai : "On verra bien ce que la justice dira"

Jeudi 15 Mai 2025

Réélu président du PDCI le 14 mai 2025 avec 99,7% des suffrages, Tidjane Thiam a lancé dans sa déclaration un défi face à l'audience prévue le lendemain dans l'affaire Yapo.


Déclaration de Thiam après sa réélection au PDCI le 14 mai © Crédit photo DR
Déclaration de Thiam aux militants du PDCI après sa réélection : « On verra bien ce que la justice dira demain, puisqu'il y a une audience le 15 mai 2025 ». Cette phrase, prononcée dans une vidéo diffusée depuis l'Europe le 14 mai 2025, illustre la posture combative adoptée par Tidjane Thiam après sa réélection éclair à la présidence du parti. Le congrès extraordinaire organisé à la hâte lui a accordé un soutien massif avec 5.190 voix sur 5.202 suffrages exprimés, soit 99,7% des votes, pour un taux de participation de 92,59%.

Cette réélection intervient dans un contexte juridique tendu pour l'ancien directeur général de Crédit Suisse. Confronté à une procédure judiciaire initiée par Valérie Yapo qui conteste sa légitimité à diriger le parti, Thiam avait démissionné de la présidence trois jours plus tôt. Cette démarche visait à anticiper une éventuelle décision défavorable du tribunal concernant sa nationalité au moment de son élection initiale en décembre 2023. En effet, il n'a renoncé à sa nationalité française, acquise en 1987, qu'en mars 2025.

Une stratégie préventive face à la justice

Dans son allocution aux militants, Tidjane Thiam a clairement exposé sa stratégie : « Aujourd'hui, on a évacué un sujet judiciaire puisqu'on disait qu'on avait trompé le PDCI sur ma nationalité ». Cette réélection express, survenue après sa renonciation officielle à la nationalité française, vise à neutraliser l'argument principal de la plainte déposée par Valérie Yapo. En procédant ainsi, l'ex-banquier tente de régulariser sa situation à la tête du parti.

La justice avait déjà ordonné en avril 2025 la radiation du nom de Tidjane Thiam de la liste électorale, estimant qu'il avait perdu sa nationalité ivoirienne lors de son inscription en 2022. Cette décision s'appuie sur le Code de la nationalité qui stipule que « perd la nationalité ivoirienne, tout Ivoirien qui acquiert une autre nationalité ». Conséquence directe : tous les actes posés par Thiam avant sa renonciation à la nationalité française en mars 2025 pourraient être frappés de nullité, y compris son élection à la présidence du PDCI en décembre 2023.

Le cap sur la présidentielle maintenu

Malgré ces obstacles juridiques, Tidjane Thiam maintient fermement son ambition présidentielle. « Ce qui m'importe, c'est de ramener le parti au pouvoir et aucune diffamation ne va me détourner de l'objectif », a-t-il affirmé dans sa déclaration du 14 mai. Plus directement encore, il a reconnu l'ampleur du défi : « Nous sommes victimes d'injustice, il nous reste une grosse bataille à mener pour que je puisse être candidat à l'élection présidentielle, puisque vous m'avez désigné comme le candidat du parti, que je puisse être inscrit sur la liste électorale ».

Face à cette situation, Thiam tente de mobiliser ses partisans : « Ce combat-là, je vous l'invite à le mener avec moi ». Dans sa communication, il insiste sur sa sérénité personnelle face aux attaques : « Je suis serein » et « je ne suis pas perturbé ». Il conclut son message par une vision politique : « On garde l'œil fixé sur l'objectif, une véritable alternance pacifique en Côte d'Ivoire pour gouverner autrement. L'Afrique nous regarde, on ne peut pas échouer dans le combat qu'on mène ». Ces propos reflètent la détermination de Thiam à surmonter les obstacles juridiques pour maintenir sa candidature à l'élection présidentielle d'octobre 2025, l'enjeu véritable de cette bataille judiciaire.

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