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Affaire procès Valérie Yapo : Me Suy Bi avocat Thiam, "on nous demande d'annuler une sanction au PDCI qui n'existe pas"

Jeudi 15 Mai 2025

Me Suy Bi, avocat de Tidjane Thiam, a affirmé lors de l'audience du 15 mai 2025 que la sanction de Valérie Yapo a été annulée. Verdict attendu le 22 mai dans cette affaire du PDCI.


Affaire procès Valérie Yapo : Me Suy Bi avocat Thiam © Crédit photo DR
Affaire procès Valérie Yapo : Me Suy Bi avocat Thiam © Crédit photo DR
« La sanction de Valérie Yapo a été annulée (...) on nous demande d'annuler une sanction au PDCI-RDA qui n'existe pas », a déclaré Me Suy Bi, avocat de Tidjane Thiam, lors de l'audience du 15 mai 2025. Cette affirmation constitue l'un des arguments centraux de la défense du président réélu du PDCI-RDA dans le contentieux qui l'oppose à Valérie Yapo. Le tribunal, après avoir entendu les parties, a fixé le délibéré au 22 mai 2025, une semaine seulement après les plaidoiries, soulignant l'urgence de cette affaire.

Cette procédure judiciaire s'inscrit dans un contexte politique tendu, marqué par la récente réélection de Tidjane Thiam à la tête du parti. Lors d'un congrès électif extraordinaire tenu le 14 mai 2025, soit la veille de l'audience, l'ancien banquier a obtenu 5.190 voix sur 5.211 votants, représentant un soutien de 99,7% des militants. Cette manœuvre stratégique visait à contourner les éventuelles conséquences juridiques liées à sa double nationalité lors de sa première élection en décembre 2023.

Deux lignes de défense distinctes

La stratégie juridique déployée par la défense de Tidjane Thiam repose sur deux arguments complémentaires. D'une part, Me Suy Bi conteste l'existence même d'une sanction à l'encontre de Valérie Yapo, rendant ainsi caduque sa demande d'annulation. D'autre part, la démission volontaire de Thiam de la présidence du parti le 11 mai, suivie de sa réélection massive trois jours plus tard, vise à régulariser sa situation statutaire indépendamment de la décision judiciaire à venir.

En face, Me Alain Bokola, avocat de Valérie Yapo, a sollicité un franc symbolique de dommages et intérêts, soulignant que l'objectif de sa cliente est avant tout de "laver son honneur". La plaignante soutient que Tidjane Thiam n'était pas exclusivement ivoirien lors de son élection à la présidence du PDCI en décembre 2023, ce qui contreviendrait aux statuts du parti. L'enjeu dépasse donc la simple question monétaire pour s'inscrire dans un débat plus large sur le respect des règles internes du parti historique.

Des implications pour la présidentielle

Cette bataille juridique s'inscrit dans un contexte électoral déterminant. En avril 2025, la justice avait déjà ordonné la radiation du nom de Tidjane Thiam de la liste électorale, considérant qu'il avait perdu sa nationalité ivoirienne lors de son inscription en 2022. Cette décision, fondée sur le Code de la nationalité stipulant que "perd la nationalité ivoirienne, tout Ivoirien qui acquiert une autre nationalité", constitue un obstacle majeur à sa candidature à l'élection présidentielle d'octobre 2025.

La veille de l'audience, dans une vidéo adressée aux militants depuis l'Europe, Tidjane Thiam avait explicitement lié les deux procédures : « Nous sommes victimes d'injustice, il nous reste une grosse bataille à mener pour que je puisse être candidat à l'élection présidentielle, puisque vous m'avez désigné comme le candidat du parti, que je puisse être inscrit sur la liste électorale ». L'ex-CEO de Crédit Suisse, qui n'a renoncé à sa nationalité française qu'en mars 2025 après l'avoir acquise en 1987, joue donc son avenir politique dans cette affaire. Le verdict du 22 mai pourrait influencer non seulement la gouvernance interne du PDCI-RDA, mais également reconfigurer le paysage politique ivoirien à quelques mois du scrutin présidentiel.

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