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Alino Faso, le Burkina rapatrie sa dépouille ce lundi 18 août 2025

Samedi 16 Août 2025

Le Burkina Faso annonce le rapatriement de la dépouille mortelle d'Alino Faso le 18 août 2025 après sa mort en détention en Côte d'Ivoire.


Alino Faso, le Burkina rapatrie sa dépouille ce lundi 18 août 2025 © Crédit photo DR
Alino Faso, le Burkina rapatrie sa dépouille ce lundi 18 août 2025 © Crédit photo DR
Le rapatriement de la dépouille mortelle d'Alino Faso intervient ce lundi 18 août 2025 à 14h25 à l'aéroport international de Ouagadougou. Le gouvernement burkinabè a confirmé samedi dans un communiqué officiel cette opération tant attendue par l'opinion publique. Alain Christophe Traoré, de son vrai nom, avait été retrouvé mort dans sa cellule à l'École de gendarmerie d'Abidjan le 24 juillet dernier.

Cette annonce marque l'aboutissement de plusieurs semaines de démarches diplomatiques tendues entre Ouagadougou et Abidjan. Le cyberactiviste burkinabè de 35 ans était détenu depuis le 10 janvier 2025 pour des accusations d'espionnage et d'intelligence avec des agents étrangers. Sa mort en détention a provoqué une crise diplomatique entre les deux pays voisins, le Burkina Faso dénonçant une "disparition assimilable à un assassinat".

Tensions diplomatiques persistantes

Le gouvernement de Ouagadougou a multiplié les démarches pour obtenir ce rapatriement, "de concert avec la famille Traoré", selon le communiqué officiel. Les autorités burkinabè avaient convoqué la diplomatie ivoirienne début août pour exiger des clarifications sur les circonstances du décès et le retour du corps au pays.

"Le Gouvernement rassure l'opinion nationale de son engagement à prendre toutes les dispositions idoines pour la suite judiciaire de l'affaire", précise le communiqué. Cette formulation laisse entendre que Ouagadougou compte poursuivre ses investigations malgré les conclusions ivoiriennes évoquant un suicide par pendaison.

Les relations entre les deux capitales se sont considérablement dégradées depuis cet événement. Le Burkina Faso a dénoncé une détention prolongée sans procès dans un camp de gendarmerie, contestant la version officielle ivoirienne qui évoque un suicide dans la cellule du détenu.

Un activiste controversé

Alino Faso était une figure connue du cyberactivisme burkinabè, particulièrement actif sur les réseaux sociaux où il comptait plusieurs milliers d'abonnés. Déchu de la nationalité ivoirienne, il conservait sa citoyenneté burkinabè, ce qui complique juridiquement l'affaire selon les experts.

"L'engagement patriotique pour les causes sociales demeure indélébile", souligne le gouvernement dans son hommage posthume. Cette reconnaissance officielle contraste avec les accusations portées contre lui en Côte d'Ivoire, où il était poursuivi pour atteinte à la sécurité de l'État.

L'activiste était également connu pour ses prises de position critiques envers plusieurs gouvernements de la sous-région. Ses publications sur les réseaux sociaux lui avaient valu plusieurs interpellations par le passé, notamment pour ses commentaires sur la situation sécuritaire au Sahel.

Le gouvernement burkinabè "invite les populations à rester mobilisées pour la manifestation de la vérité", selon les termes du communiqué. Cette formulation suggère que l'affaire ne sera pas classée avec le rapatriement du corps.

L'opinion publique burkinabè s'est largement mobilisée depuis l'annonce du décès, réclamant des explications sur les conditions de détention et les circonstances exactes de la mort. Plusieurs organisations de la société civile ont organisé des rassemblements de protestation devant l'ambassade de Côte d'Ivoire à Ouagadougou.

Les obsèques d'Alino Faso devraient se dérouler dans les prochains jours à Ouagadougou, en présence des autorités gouvernementales qui ont promis des "obsèques dignes et honorables". Cette cérémonie constituera un test pour la mobilisation populaire et l'ampleur de la contestation autour de cette affaire.

Le dossier judiciaire reste ouvert côté burkinabè, malgré les conclusions ivoiriennes. Les familles des deux côtés de la frontière observent désormais l'évolution de cette crise diplomatique qui dépasse largement le cadre d'un simple décès en détention.

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