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Démission de Thiam : "la justice transformée en théâtre" selon Ferro Bally

Lundi 12 Mai 2025

Démission de Thiam : Le président du PDCI-RDA cède sa place au doyen Ernest Nkoumo Mobio pour contrer les manœuvres judiciaires visant le parti. Ferro Bally décrypte les enjeux de cette crise politique.


Démission de Thiam : "la justice transformée en théâtre" selon Ferro Bally © Crédit photo DR
Démission de Thiam : "la justice transformée en théâtre" selon Ferro Bally © Crédit photo DR
La démission de Thiam de la présidence du PDCI-RDA marque un nouveau chapitre dans la crise que traverse le plus ancien parti politique ivoirien. Face aux pressions judiciaires, Cheick Tidjane Thiam n'a eu d'autre choix que de se mettre en congé de ses fonctions au profit du doyen d'âge du parti, Ernest Nkoumo Mobio, devenant ainsi président délégué.

Cette décision intervient alors qu'un Bureau politique du parti a été convoqué en urgence ce lundi 12 mai 2025. Elle représente une tentative désespérée de sauver l'institution face à des procédures judiciaires qui menacent son existence même, selon les analyses des observateurs politiques.

Une justice à deux vitesses

Les démêlés judiciaires de Thiam s'inscrivent dans un contexte politique tendu, où la justice semble instrumentalisée. Ferro Bally, journaliste ivoirien, souligne cette disparité de traitement : « À Tiassalé, le député-maire Assalé Tiémoko a fait chou blanc dans ses démarches, en 2023, pour les élections municipales. Le président du tribunal s'étant déclaré incompétent, il n'a pas obtenu la radiation de la liste électorale. »

La situation de Thiam contraste fortement avec ce précédent. « En revanche, à Abidjan et pour les mêmes faits, des requérants sont parvenus à leurs fins. Ils ont obtenu, devant le tribunal, la radiation du président en exercice du PDCI-RDA de la liste électorale », poursuit le journaliste. Cette décision judiciaire empêche de facto sa participation à l'élection présidentielle du 25 octobre 2025.

Des dissensions internes exploitées

Les difficultés du président du PDCI-RDA ne se limitent pas à sa radiation des listes électorales. Une fronde interne menée par Valérie Yapo, membre du Bureau politique, constitue une menace supplémentaire. « Son adversaire juré est dame Valérie Yapo, qui ne lui pardonne pas de l'avoir ignorée pour porter son choix sur Yapo Calixte comme son haut représentant dans la Mé », explique Ferro Bally.

Cette rivalité personnelle a pris une dimension institutionnelle majeure. Valérie Yapo conteste la légitimité même de l'élection de Thiam à la tête du parti en décembre 2023, « arguant qu'il n'était pas Ivoirien au moment de son élection comme président du PDCI-RDA ». Elle réclame « son dégommage de la direction du parti, l'annulation de toutes ses décisions et la mise du parti sous administration provisoire », une perspective qui menace l'existence même de cette formation historique.

Face à ces attaques coordonnées, la direction du PDCI-RDA tente une manœuvre d'évitement. Selon Ferro Bally, la démission stratégique de Thiam vise à « rendre sans objet la procédure actuelle » judiciaire. Cette décision fait suite à un précédent recul tactique lorsque le parti avait réintégré Valérie Yapo au Bureau politique après sa suspension.

« Le jeu d'ombres pour sceller le sort de Tidjane Thiam a transformé la justice ivoirienne en un théâtre aux mains de marionnettistes et ventriloques qui, par l'instrumentalisation et la manipulation, se livrent une lutte sans merci de pouvoir », analyse sévèrement le journaliste ivoirien. Cette stratégie défensive illustre les enjeux considérables de ce conflit interne, qui dépasse le cadre d'une simple lutte de pouvoir.

Tags suggérés : PDCI-RDA, Cheick Tidjane Thiam, politique ivoirienne, Ernest Nkoumo Mobio, Valérie Yapo, justice Côte d'Ivoire, élection présidentielle 2025

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