
Dérives sur Facebook et WhatsApp en Côte d'Ivoire, le procureur durcit le ton : "la récréation est terminée" © Crédit photo DR
Koné Braman Oumar n'a pas mâché ses mots ce 26 septembre 2025 face aux acteurs des médias sociaux ivoiriens. Le procureur de la République près le tribunal de première instance d'Abidjan a organisé une séance d'échange avec les influenceurs, blogueurs et administrateurs de sites pour les sensibiliser aux dérives langagières avant la présidentielle. "Nous sommes dans une période sensible pour l'État, qui est notre pays, la Côte d'Ivoire", a déclaré le magistrat debout, selon le protocole de sa fonction.
À 29 jours des élections, le procureur a annoncé un changement de braquet dans la répression. "Nous allons passer à un niveau supérieur", a-t-il prévenu devant une assistance de près de 100 personnes réunies dans un hôtel d'Abidjan. Cette rencontre fait suite aux nombreuses publications jugées problématiques sur les réseaux sociaux ces dernières semaines.
À 29 jours des élections, le procureur a annoncé un changement de braquet dans la répression. "Nous allons passer à un niveau supérieur", a-t-il prévenu devant une assistance de près de 100 personnes réunies dans un hôtel d'Abidjan. Cette rencontre fait suite aux nombreuses publications jugées problématiques sur les réseaux sociaux ces dernières semaines.
Les administrateurs désormais dans le viseur
Le procureur a particulièrement insisté sur la responsabilité des gestionnaires de pages et sites internet. "Un directeur de publication, un administrateur des sites, est responsable du contenu qu'il met à la disposition du public", a rappelé Koné Braman Oumar en citant l'article 103 de la loi sur la presse. Jusqu'à présent, seuls les auteurs directs de publications étaient poursuivis.
Désormais, la justice ivoirienne compte également s'intéresser aux responsables de plateformes qui laissent circuler des contenus illicites. "Si d'aventure vous ne jouez pas votre partition en retirant ou en empêchant certaines personnes de faire des publications de fausses informations sur vos pages, on aura celui qui a fait la publication plus le responsable pour complicité", a-t-il averti.
Désormais, la justice ivoirienne compte également s'intéresser aux responsables de plateformes qui laissent circuler des contenus illicites. "Si d'aventure vous ne jouez pas votre partition en retirant ou en empêchant certaines personnes de faire des publications de fausses informations sur vos pages, on aura celui qui a fait la publication plus le responsable pour complicité", a-t-il averti.
WhatsApp et groupes privés également concernés
Interrogé sur les messageries privées comme WhatsApp, utilisées par 70% de la population selon un participant, le procureur s'est montré pragmatique. "Tant que c'est un réseau social, on rentre dans la possibilité de la répression", a-t-il expliqué, encourageant les utilisateurs à dénoncer la désinformation dans leurs groupes privés.
Le magistrat a également évoqué les sanctions encourues, rappelant que les modifications de 2023 de la loi sur la cybercriminalité ont durci les peines. Pour les propos à caractère raciste ou xénophobe, la prison ferme peut désormais aller de 10 à 20 ans, contre des amendes de 5 à 20 millions de francs CFA pour la diffusion d'injures par système d'information.
Le magistrat a également évoqué les sanctions encourues, rappelant que les modifications de 2023 de la loi sur la cybercriminalité ont durci les peines. Pour les propos à caractère raciste ou xénophobe, la prison ferme peut désormais aller de 10 à 20 ans, contre des amendes de 5 à 20 millions de francs CFA pour la diffusion d'injures par système d'information.