Exclusion de Thiam de la présidentielle 2025 : Noël Akossi Bendjo au PDCI, "armons-nous de courage pour faire reculer cette tyrannie" © Crédit photo DR
"Armons-nous de courage et de détermination pour faire reculer cette injustice flagrante dans notre pays, cette tyrannie et la peur". Ces mots de Noël Akossi Bendjo ont résonné samedi à Abidjan devant des milliers de partisans du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI). S'exprimant au nom de Tidjane Thiam, le vice-président du parti a donné le ton d'une opposition qui durcit sa position face au pouvoir.
Le rassemblement de samedi constitue la démonstration de force la plus importante du PDCI depuis la radiation de Tidjane Thiam des listes électorales. Le 22 avril, un tribunal a estimé que l'ancien banquier international avait perdu sa nationalité ivoirienne lors de son inscription en 2022, l'excluant de fait de la course présidentielle d'octobre.
Le rassemblement de samedi constitue la démonstration de force la plus importante du PDCI depuis la radiation de Tidjane Thiam des listes électorales. Le 22 avril, un tribunal a estimé que l'ancien banquier international avait perdu sa nationalité ivoirienne lors de son inscription en 2022, l'excluant de fait de la course présidentielle d'octobre.
Une mobilisation qui s'intensifie
"Débarrassez-vous de votre peur. C'est parce que vous avez peur qu'ils continuent de faire ce qu'ils font, à nous écraser", a martelé Bendjo devant une foule galvanisée. Le PDCI ne compte pas s'arrêter à cette seule manifestation. Un rassemblement des jeunes du parti est programmé dimanche au siège de Cocody, suivi d'un meeting jeudi au Plateau, centre névralgique du pouvoir à Abidjan.
"À partir d'aujourd'hui, on ne dort plus... de façon à ce que notre Titi soit sur la liste électorale", a lancé Emmou Sylvestre, Secrétaire exécutif du PDCI. Une détermination partagée par Véronique Aka, présidente de l'Union des femmes PDCI rurale, qui a exhorté les militants à sortir de leur zone de confort : "Fini la politique du salon, sortez !"
"À partir d'aujourd'hui, on ne dort plus... de façon à ce que notre Titi soit sur la liste électorale", a lancé Emmou Sylvestre, Secrétaire exécutif du PDCI. Une détermination partagée par Véronique Aka, présidente de l'Union des femmes PDCI rurale, qui a exhorté les militants à sortir de leur zone de confort : "Fini la politique du salon, sortez !"
Le dossier de la nationalité au cœur du contentieux
La bataille juridique autour de la nationalité de Tidjane Thiam cristallise les tensions. Né en Côte d'Ivoire, l'ancien dirigeant du Crédit Suisse a obtenu la nationalité française en 1987 avant d'y renoncer en mars dernier pour se conformer à la législation électorale ivoirienne qui interdit les candidatures de binationaux.
Mais les autorités judiciaires s'appuient sur l'article 48 du code de la nationalité datant des années 1960, qui stipule que l'acquisition d'une nationalité étrangère entraîne automatiquement la perte de la nationalité ivoirienne. Une interprétation fermement contestée par le PDCI qui "clame haut et fort que le président Tidjane Thiam est ivoirien et sa nationalité ne souffre d'aucune contestation", selon les mots de Bendjo.
L'exclusion de Tidjane Thiam s'inscrit dans un contexte plus large où les principales figures de l'opposition se retrouvent écartées de la course présidentielle. L'ancien président Laurent Gbagbo (2000-2011) ne peut se présenter en raison de condamnations judiciaires. Le 26 avril, il lançait le mot d'ordre "Trop, c'est trop", dénonçant un pays "fracturé en deux" entre "opprimés" et "privilégiés".
Dans ce concert de protestations, Guillaume Soro, ancien Premier ministre vivant en exil, a également fait entendre sa voix. Dans une vidéo diffusée le 1er mai, il a dénoncé une "dérive autoritaire assumée" des autorités ivoiriennes qui ont "choisi l'injustice comme méthode, l'arbitraire comme politique, la peur comme stratégie".
Face à cette montée en puissance de l'opposition, le président Alassane Ouattara, 83 ans, au pouvoir depuis 2011, maintient le flou sur ses intentions. S'il ne s'est pas encore officiellement déclaré candidat à sa propre succession, il s'est néanmoins dit "désireux de continuer à servir son pays".
Pour les partisans du PDCI venus en nombre samedi, l'enjeu est clair. "Thiam peut aider la Côte d'Ivoire. Il a des idées novatrices. Donc l'empêcher d'être candidat à la présidentielle est une injustice qu'on ne peut pas accepter", a témoigné Kouassi Adou, chauffeur de 50 ans présent dans la foule.
La publication de la liste électorale définitive, attendue pour le 20 juin, marquera une étape décisive dans ce bras de fer politique. D'ici là, le PDCI entend maintenir la pression, réaffirmant sans ambiguïté que "le président Tidjane Thiam est l'unique candidat du PDCI à l'élection présidentielle" et qu'il n'existe "aucun autre plan en dehors du candidat Tidjane Thiam".
Mais les autorités judiciaires s'appuient sur l'article 48 du code de la nationalité datant des années 1960, qui stipule que l'acquisition d'une nationalité étrangère entraîne automatiquement la perte de la nationalité ivoirienne. Une interprétation fermement contestée par le PDCI qui "clame haut et fort que le président Tidjane Thiam est ivoirien et sa nationalité ne souffre d'aucune contestation", selon les mots de Bendjo.
L'exclusion de Tidjane Thiam s'inscrit dans un contexte plus large où les principales figures de l'opposition se retrouvent écartées de la course présidentielle. L'ancien président Laurent Gbagbo (2000-2011) ne peut se présenter en raison de condamnations judiciaires. Le 26 avril, il lançait le mot d'ordre "Trop, c'est trop", dénonçant un pays "fracturé en deux" entre "opprimés" et "privilégiés".
Dans ce concert de protestations, Guillaume Soro, ancien Premier ministre vivant en exil, a également fait entendre sa voix. Dans une vidéo diffusée le 1er mai, il a dénoncé une "dérive autoritaire assumée" des autorités ivoiriennes qui ont "choisi l'injustice comme méthode, l'arbitraire comme politique, la peur comme stratégie".
Face à cette montée en puissance de l'opposition, le président Alassane Ouattara, 83 ans, au pouvoir depuis 2011, maintient le flou sur ses intentions. S'il ne s'est pas encore officiellement déclaré candidat à sa propre succession, il s'est néanmoins dit "désireux de continuer à servir son pays".
Pour les partisans du PDCI venus en nombre samedi, l'enjeu est clair. "Thiam peut aider la Côte d'Ivoire. Il a des idées novatrices. Donc l'empêcher d'être candidat à la présidentielle est une injustice qu'on ne peut pas accepter", a témoigné Kouassi Adou, chauffeur de 50 ans présent dans la foule.
La publication de la liste électorale définitive, attendue pour le 20 juin, marquera une étape décisive dans ce bras de fer politique. D'ici là, le PDCI entend maintenir la pression, réaffirmant sans ambiguïté que "le président Tidjane Thiam est l'unique candidat du PDCI à l'élection présidentielle" et qu'il n'existe "aucun autre plan en dehors du candidat Tidjane Thiam".