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Exclusion présidentielle 2025 : l'opposition en Côte d'Ivoire annonce un meeting à Abidjan le 31 mai

Lundi 5 Mai 2025

La Coalition pour l'Alternance Pacifique (opposition ivoirienne) a annoncé ce 5 mai 2025 un grand meeting à Abidjan pour dénoncer les conditions d'organisation de la présidentielle d'octobre 2025 et exiger l'ouverture d'un dialogue politique.


Exclusion de la présidentielle 2025 : l'opposition ivoirienne annonce un meeting à Abidjan le 31 mai © Crédit photo DR
Exclusion de la présidentielle 2025 : l'opposition ivoirienne annonce un meeting à Abidjan le 31 mai © Crédit photo DR
Meeting politique de l'opposition ivoirienne le 31 mai 2025 à Abidjan. La Coalition pour l'Alternance Pacifique en Côte d'Ivoire (CAP-CI) a annoncé lundi l'organisation d'un grand rassemblement le 31 mai prochain dans la capitale économique. Cette mobilisation s'inscrit dans une stratégie de contestation du processus électoral en cours, à cinq mois de l'élection présidentielle prévue en octobre 2025.

L'annonce a été faite lors d'une conférence de presse tenue le 5 mai par Simone Ehivet Gbagbo, porte-parole de la coalition. Le meeting constitue la première étape d'une série d'actions visant à « faire aboutir les revendications pour des élections inclusives, sans violence ». D'autres manifestations, dont les dates n'ont pas encore été précisées, suivront dans les prochaines semaines.

Un bras de fer avec le pouvoir

Ce meeting intervient dans un contexte de tensions croissantes entre l'opposition et le gouvernement. Depuis plusieurs mois, la CAP-CI tente d'obtenir l'ouverture d'un dialogue politique, sans succès. « Depuis août 2024, l'opposition a interpellé le Gouvernement sur la nécessité d'ouvrir le dialogue politique », a rappelé Simone Ehivet Gbagbo. Deux courriers ont été adressés au chef de l'État en septembre et octobre 2024, puis une nouvelle lettre de relance vient d'être envoyée.

Face à l'absence de réponse favorable, l'opposition hausse le ton. « La CAP-Côte d'Ivoire entend faire usage de tout l'arsenal légal en utilisant tous les moyens démocratiques pour se faire entendre et exprimer la volonté populaire », a déclaré la porte-parole de la coalition. Une tournée d'information auprès des chancelleries, des groupes religieux, des chefferies traditionnelles et des organisations syndicales est également prévue avant le rassemblement du 31 mai.

La suspension des représentants de trois partis d'opposition (PPA-CI, PDCI-RDA et FPI) des activités de la Commission électorale indépendante (CEI) constitue l'un des principaux motifs de mobilisation. Selon la CAP-CI, cette situation a déséquilibré l'institution électorale qui serait désormais « entièrement contrôlée par le parti au pouvoir ».

Les chiffres avancés par l'opposition sont éloquents : sur 630 commissions électorales locales, 610 seraient présidées par des militants du RHDP, le parti au pouvoir. Cette mainmise présumée conduit la coalition à considérer que « cette CEI n'a plus aucune légalité » et qu'elle « ne peut donc plus organiser d'élection légale ». L'organisation d'un scrutin dans ces conditions fait craindre à l'opposition une répétition des violences qui ont marqué les précédentes élections présidentielles.

Des revendications précises avant la présidentielle

Le meeting du 31 mai sera l'occasion pour l'opposition de réitérer ses exigences pour une élection « transparente, inclusive et crédible ». Parmi celles-ci figure la reprise de la révision des listes électorales en 2025, conformément aux dispositions du code électoral. La dernière opération, menée d'octobre à novembre 2024, n'a permis d'enregistrer que 769 747 nouveaux électeurs, loin de l'objectif de 4,5 millions initialement fixé.

La coalition réclame également « la dissolution de la CEI et la mise en place d'un autre organe véritablement indépendant capable d'organiser des élections crédibles sans la présence de représentants des partis politiques ». Elle demande par ailleurs la réintégration sur la liste électorale de plusieurs figures de l'opposition : Laurent Gbagbo, Soro Kigbafori Guillaume et Charles Blé Goudé. Elle s'oppose également à « toute tentative de radiation de Monsieur Tidjane Thiam », président du PDCI-RDA.

La mobilisation du 31 mai s'inscrit dans un contexte que l'opposition qualifie de « dégradation rapide » de la situation socio-politique. « L'environnement socio-politique s'est fortement dégradé à l'occasion de la révision de la liste électorale en 2025 et il est à craindre qu'il se dégrade encore plus, au cours de la mise en œuvre des différentes phases du processus électoral », a averti Simone Ehivet Gbagbo.

Pour appuyer son propos, la porte-parole a évoqué plusieurs tensions récentes : les « déguerpissements inhumains et anarchiques » à Yopougon, Port-Bouët et Adjamé, la question foncière qui a agité « les cœurs de tous les Abidjanais en particulier des Atchans », la mévente de la production d'anacarde dans plusieurs régions du pays et la grève des enseignants « marquée par des arrestations inexplicables ». La récente convocation « dans une préfecture de police du porte-parole du PDCI-RDA, Député de la nation, pour avoir simplement annoncé une manifestation » illustre selon elle cette crispation du climat politique.

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