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Le Front Commun PPA-CI PDCI conteste la réélection d'Alassane Ouattara et dénonce des violences meurtrières

Lundi 27 Octobre 2025

Le Front Commun PPA-CI et PDCI-RDA a rejeté dans une déclaration le 26 octobre 2025 les résultats de la présidentielle en Côte d'Ivoire et dénonce 87 morts dans des violences post-scrutin.


Le Front Commun PPA-CI PDCI conteste la réélection d'Alassane Ouattara et dénonce des violences meurtrières © Crédit photo DR
Le Front Commun PPA-CI PDCI conteste la réélection d'Alassane Ouattara et dénonce des violences meurtrières © Crédit photo DR
Le Front Commun PPA-CI – PDCI-RDA refuse de reconnaître les résultats des élections du 25 octobre en Côte d'Ivoire. Dans une déclaration rendue publique dimanche, l'alliance d'opposition dénonce « un coup d'État civil » et réclame l'organisation de nouvelles élections. En cause : des violences qui auraient fait 87 morts et plusieurs centaines de blessés à travers le pays, selon les chiffres avancés par les deux partis.

À Nianmey, dans le Haut-Sassandra, 4 personnes ont été tuées et 97 blessées. À Toumodi, les forces de l'ordre auraient empêché la population de voter. L'histoire de N'Guessan Kouadio Richard, 13 ans, tue un enfant nommé est particulièrement glaçante : ce jeune garçon a reçu une balle dans le cœur alors qu'il se trouvait près d'une manifestation. « Ces victimes ne sont pas des criminels : ce sont les martyrs de la démocratie », affirme la porte-parole du Front Commun, Me Habiba Touré.

Des propos présidentiels qui font polémique

La tension monte d'un cran depuis les déclarations d'Alassane Ouattara lors d'un meeting de campagne le 23 octobre. Le chef de l'État avait alors lancé : « Je vous demande d'être vigilants et de surveiller vos quartiers car les chiens peuvent toujours passer, mais nous devons être prêts à protéger la Côte d'Ivoire. »

Ces mots ont provoqué l'indignation de l'opposition, qui y voit une « animalisation » d'une partie de la population. « De tels propos, tenus par le plus haut représentant de l'État, ont directement encouragé les milices partisanes et les forces supplétives à s'en prendre aux populations », dénonce le communiqué. Pour le Front Commun, ce discours a créé un climat favorable aux exactions.

L'Ambassadeur de France en Côte d'Ivoire s'est d'ailleurs récemment affiché en chemise à l'effigie de l'épouse du président, un geste que l'opposition juge « lourd de sens » et totalement inapproprié dans ce contexte électoral tendu.

Boycott massif et accusations de fraude

Le taux de participation, particulièrement faible selon l'opposition, témoigne du rejet du scrutin par une large partie des Ivoiriens. « Le peuple n'a pas voté. Le peuple a été volé », martèle le Front Commun, qui conteste la légitimité d'un quatrième mandat qu'il qualifie d'« anticonstitutionnel ».

L'alliance rappelle le couvre-feu imposé à Yamoussoukro en pleine journée électorale, les disparitions et les arrestations arbitraires. Elle exige la libération immédiate de tous les manifestants interpellés, « dont le seul crime est d'avoir exercé leur droit constitutionnel à manifester ».

Parmi les revendications : le rétablissement de l'ordre constitutionnel, l'abandon des poursuites contre les opposants au « coup d'État civil », et surtout, des enquêtes sur toutes les violences commises contre les populations civiles.

Ce qui révolte particulièrement l'opposition, c'est l'attitude de la communauté internationale. « Un geste lourd de sens, et d'autant plus inacceptable que la Communauté internationale est restée silencieuse face au 3ème mandat, et maintenant au 4ème mandat anticonstitutionnel », fustige le Front Commun.

L'alliance rappelle que la même communauté s'était montrée bien plus ferme envers d'autres dirigeants africains accusés de violations constitutionnelles, au Mali, au Niger ou au Burkina Faso. « L'argument selon lequel la Communauté Internationale respecterait la souveraineté de la Côte d'Ivoire ne tient pas », estime Me Habiba Touré, qui rappelle les conditions dans lesquelles Alassane Ouattara est arrivé au pouvoir en 2011, avec une intervention militaire étrangère.

« La Côte d'Ivoire n'est pas une monarchie. Ce pays n'appartient ni à un homme, ni à un clan. Il appartient à son peuple », conclut le communiqué, qui appelle à la poursuite des « marches quotidiennes » jusqu'au rétablissement de l'ordre constitutionnel.

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