Le PPA-CI de Gbagbo désavoue Damana Pickass et rejette l'appel à la violence

Jeudi 16 Octobre 2025

Le PPA-CI met les choses au point après les propos de Damana Pickass ce 16 octobre 2025. Le parti de Laurent Gbagbo rejette toute interprétation violente et rappelle son attachement à la paix.


Le PPA-CI de Gbagbo désavoue Damana Pickass et rejette l'appel à la violence © Crédit photo DR
Le PPA-CI sort du silence ce mercredi 16 octobre. Le parti de Laurent Gbagbo publie un communiqué officiel pour « clarifier les propos » de Damana Pickass, vice-président du Conseil stratégique et politique. Plusieurs interprétations de ses déclarations circulent dans les médias ivoiriens. La formation politique tient à couper court à toute polémique à neuf jours de l'élection présidentielle du 25 octobre.

Le message est signé par le professeur Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du parti. « Le PPA-CI rappelle que le message du camarade Damana Pickass s'inscrit dans un cadre strictement pacifique et légal », précise le texte. La formation politique appelle ses militants « à la mobilisation citoyenne pour la défense de la démocratie et des libertés fondamentales ». Rien de plus, rien de moins.

Un rejet net de toute dérive

Le parti va plus loin dans sa mise au point. « Le PPA-CI rejette toute lecture tendant à assimiler ce message à un appel à la violence ou à la désobéissance civile », martèle le communiqué. Cette clarification intervient dans un contexte tendu après la répression des manifestations du 11 octobre. Le bilan fait état de deux morts, une trentaine de blessés et plus de 700 interpellations selon l'opposition.

La formation de l'ex-président réaffirme sa ligne politique. « Fidèle à la vision du Président Laurent Gbagbo, le parti demeure résolument attaché à la paix, à la justice, au respect des institutions et à la réconciliation nationale », insiste le document officiel. Un positionnement qui tranche avec la fermeté du discours contre le pouvoir ces derniers jours.

Laurent Gbagbo annonce une prise de parole

Cette mise au point survient au lendemain de la réunion extraordinaire du Conseil stratégique et politique. Laurent Gbagbo en personne a présidé cette session mercredi 15 octobre dans son cabinet d'Attoban. Le PPA-CI accuse le président Alassane Ouattara de « dérives autocratiques » et d'avoir « instrumentalisé les institutions » pour écarter les candidats de l'opposition.

L'ex-président ivoirien « a décidé de s'adresser dans les tout prochains jours au peuple de Côte d'Ivoire », annonce son parti. Cette intervention très attendue devrait clarifier la stratégie de l'opposition face au scrutin controversé. Le PPA-CI maintient sa ligne : « Aucune autre voie ne se présente au peuple ivoirien épris de liberté et de justice que celle de la résistance à ce régime dictatorial ». Mais une résistance pacifique, tient à préciser le communiqué de ce mercredi.

L'organisation de défense des droits humains a publié une déclaration ce 16 octobre. « Les autorités ivoiriennes doivent respecter et protéger le droit de manifester », exige Marceau Sivieude, directeur régional pour l'Afrique de l'Ouest. Amnesty dénonce l'arrestation de 255 personnes lors de la manifestation du 11 octobre à Abidjan. « La manifestation pacifique est un droit, non un privilège », rappelle l'organisation qui réclame la libération immédiate des détenus.

Le Conseil national de sécurité a déployé 44 000 membres des forces de l'ordre dans tout le pays. Les deux partis d'opposition, PPA-CI et PDCI, ont appelé le 12 octobre à des manifestations quotidiennes pour réclamer un dialogue politique. Une escalade que tente de calmer le communiqué du PPA-CI ce mercredi.

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