Menu

Le PPA-CI mobilise contre un 4e mandat de Ouattara

Vendredi 4 Juillet 2025

Le PPA-CI s'allie au PDCI contre le 4e mandat d'Ouattara. Laurent Gbagbo reste candidat exclusif pour la présidentielle 2025.


Le PPA-CI mobilise contre un 4e mandat de Ouattara
Le PPA-CI mobilise contre un 4e mandat de Ouattara
Le PPA-CI monte au créneau contre la perspective d'un quatrième mandat d'Alassane Ouattara. Lors de la 38e tribune hebdomadaire du parti jeudi, Justin Koné Katinan a présenté cette initiative comme une réponse à la « crise préélectorale » orchestrée selon lui par le pouvoir. Le président du Conseil stratégie et politique du PPA-CI a clairement affiché sa détermination : un 4e mandat de Ouattara ne sera pas « accepté ».

Cette offensive politique s'articule autour d'un front commun avec le PDCI-RDA, visant à créer les conditions d'une élection « paisible, transparente et inclusive ». Le mouvement « Trop c'est Trop », mis en place par Laurent Gbagbo et confié à Dano Djédjé, se veut ouvert à tous les bords politiques. Cette stratégie d'union témoigne de la volonté de l'opposition de peser face au RHDP à l'approche de la présidentielle 2025.

Une Constitution au cœur des débats

La question constitutionnelle divise profondément la classe politique ivoirienne. Le texte fondamental limite à deux quinquennats le mandat présidentiel, mais le Conseil constitutionnel avait validé en 2020 la candidature d'Ouattara. « La révision de la Constitution en 2016 remettait le compteur à zéro », avait alors justifié l'institution. Une interprétation que conteste vigoureusement le PPA-CI.

« Il n'y a plus d'arguments valables qui puissent justifier que l'actuel chef de l'État se présente à nouveau à l'élection présidentielle », martèle Justin Koné Katinan. Cette position juridique constitue le socle de l'offensive opposition, qui dénonce une « tentative » anticonstitutionnelle. Le débat promet d'être houleux dans les mois à venir, alors que le camp présidentiel n'a pas encore officialisé ses intentions.

Le RHDP accusé de manipulation électorale

L'opposition hausse le ton contre les pratiques du parti au pouvoir. « Depuis 2010, il n'a jamais gagné une élection à la loyale », accuse Justin Koné Katinan, pointant du doigt la stratégie du RHDP. Selon lui, le pouvoir « crée artificiellement des crises » pour éliminer ses concurrents ou favoriser ses candidats. Une accusation lourde qui vise directement les scrutins passés.

« C'est une constante de la vie politique et de l'approche politique du RHDP de créer artificiellement des crises et de faire en sorte d'en tirer profit », poursuit le responsable du PPA-CI. Cette critique s'inscrit dans une stratégie plus large de délégitimation du pouvoir, accusé de biaiser les règles du jeu électoral. L'opposition promet que « cela ne passera pas, cette fois-ci ».

Cette rhérique offensive témoigne de la montée des tensions à l'approche de 2025. Le PPA-CI et ses alliés entendent contester pied à pied toute tentative de manipulation du processus électoral, promettant une campagne sous haute tension.

Des exigences concrètes pour une élection crédible

L'opposition formule des revendications précises pour garantir la transparence du scrutin. Elle réclame notamment la réinsertion sur la liste électorale de Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé. Ces figures de l'opposition, écartées pour diverses raisons juridiques, constituent des enjeux symboliques forts pour leurs partisans.

La révision de la liste électorale 2025 figure également parmi les priorités, « conformément aux dispositions de la loi électorale ». Cette exigence technique cache un enjeu politique : s'assurer que tous les électeurs potentiels puissent participer au scrutin. L'opposition soupçonne des manœuvres pour limiter l'accès au vote dans certaines zones.

La réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) constitue un autre cheval de bataille. L'opposition veut « garantir son indépendance et permettre une proclamation transparente des résultats bureau par bureau ». Cette institution, régulièrement contestée, cristallise les tensions autour de l'organisation des élections.

Laurent Gbagbo, candidat « non négociable »

Le PPA-CI lève toute ambiguïté sur sa stratégie présidentielle. « Le président Laurent Gbagbo est le candidat exclusif du PPA-CI et ce, quels que soient les arrangements que les gens feront ailleurs », tranche Justin Koné Katinan. Cette déclaration ferme coupe court aux spéculations sur d'éventuels marchandages au sein de l'opposition.

La candidature de l'ancien président reste « non négociable », « quelles que soient les modalités ». Cette intransigeance témoigne de la centralité de Laurent Gbagbo dans la stratégie du PPA-CI. Malgré les obstacles juridiques potentiels, le parti maintient sa ligne, pariant sur une mobilisation populaire.

Cette position pourrait compliquer les discussions au sein du front commun avec le PDCI. Henri Konan Bédié et ses lieutenants devront composer avec cette donnée dans leurs calculs stratégiques. L'union de l'opposition, si elle se concrétise, devra gérer ces équilibres délicats.

L'opposition appelle à « l'ouverture urgente d'un dialogue politique incluant l'ensemble des forces politiques et de la société civile ». Cette demande vise à désamorcer les tensions et créer les conditions d'un scrutin apaisé. Le PPA-CI mise sur cette approche inclusive pour légitimer ses revendications.

Ce dialogue devrait « aboutir à des élections démocratiques, apaisées et crédibles », selon les termes de l'opposition. Une démarche qui suppose la bonne volonté de tous les acteurs, pouvoir inclus. L'enjeu dépasse la seule question électorale pour toucher à la stabilité du pays.

Le mouvement « Trop c'est Trop » se veut ainsi « l'expression du ras-le-bol de ceux qui ont souffert de la gouvernance du RHDP ». Cette dimension sociale de la contestation élargit la base de mobilisation au-delà des seuls partis politiques, visant à fédérer les mécontentements.

A LIRE AUSSI


Lois et règlements | Vidéos | Actualité | Eco-Finance | Concours administratifs | Sports | Conseil des ministres | Politique | Société | Médias | Who's Who