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Le président du Burkina, Ibrahim Traoré accuse Abidjan de pactiser avec terroristes : "le pouvoir flirte avec les terroristes. Il y a un pacte de non-agression"

Lundi 29 Septembre 2025

Le président burkinabè Ibrahim Traoré a accusé le 28 septembre 2025 Abidjan de nouer des accords avec des groupes terroristes et anticipe une crise sécuritaire imminente en Côte d'Ivoire.


Le président du Burkina, Ibrahim Traoré accuse Abidjan de pactiser avec terroristes © Crédit photo DR
Le président du Burkina, Ibrahim Traoré accuse Abidjan de pactiser avec terroristes © Crédit photo DR
Le président burkinabè Ibrahim Traoré a lancé des accusations graves contre la Côte d'Ivoire lors d'un entretien télévisé dimanche 28 septembre 2025. Face aux caméras de la télévision nationale, le capitaine a dénoncé ce qu'il qualifie de stratégie dangereuse d'Abidjan face au terrorisme. Ses propos, prononcés à l'occasion du troisième anniversaire de son arrivée au pouvoir, ont provoqué une onde de choc dans la sous-région ouest-africaine.

Pendant 90 minutes, le chef d'État burkinabè s'est exprimé sur cinq thématiques dont la sécurité régionale. Il pointe du doigt l'absence d'attaques terroristes sur le sol ivoirien , y voyant non pas une victoire militaire mais le résultat d'arrangements opaques. « Le pouvoir flirte avec les terroristes. Il y a un pacte de non-agression. Et quand il y a un pacte de non-agression, vous devenez une base arrière », affirme-t-il sans détour.

Des menaces à peine voilées

Ibrahim Traoré ne s'arrête pas là. Le président burkinabè prédit une détérioration brutale de la situation sécuritaire ivoirienne. Selon lui, le calme actuel pourrait basculer rapidement si les équilibres financiers changent. « S'ils ne gagnent plus ce qu'ils gagnaient, ce pays sera attaqué », prévient-il avec insistance.

Cette vision tranche avec la réalité observée depuis quatre ans. La Côte d'Ivoire avait subi sa première attaque jihadiste en mars 2016 à Grand-Bassam, faisant 19 victimes. Plusieurs incursions ont ensuite touché les zones frontalières du nord avant que le pays ne connaisse une accalmie relative depuis 2021. Pour le capitaine Traoré, cette stabilité apparente cache une réalité bien plus sombre.

Les élections ivoiriennes dans le viseur

Le chef d'État burkinabè justifie son intérêt appuyé pour les affaires ivoiriennes par la présence massive de Burkinabè en Côte d'Ivoire. Les prochaines élections présidentielles du pays voisin représentent selon lui un enjeu direct pour son propre territoire. « Les élections en Côte d'Ivoire nous intéressent parce que nous avons beaucoup de compatriotes là-bas. Nous ne voulons pas qu'il y ait des crises là-bas », explique-t-il.

Ibrahim Traoré révèle également les coulisses de sa relation avec Abidjan. Dès le 30 septembre 2022, le président ivoirien Alassane Ouattara l'avait contacté en premier. « Après, son petit frère est venu deux fois nous voir. Ils voulaient que nous suivions une direction. Nous avons dit non. Ils se sont mis contre nous », raconte le capitaine burkinabè. Cette rupture diplomatique illustre selon lui l'indépendance de la trajectoire politique actuelle de son pays.

Les déclarations du président Traoré s'inscrivent dans une stratégie plus large d'affirmation face aux voisins. Le leader burkinabè n'hésite pas à donner des leçons en matière de lutte antiterroriste. « J'ai dit aux Chefs d'État qu'on ne pactise pas avec les terroristes », martèle-t-il devant la presse nationale et internationale réunie pour marquer ses trois ans au pouvoir.

Cette sortie frontale risque d'aggraver les tensions entre Ouagadougou et Abidjan. Elle pose également la question de la coopération sécuritaire dans une zone sahélienne fragilisée par l'expansion des groupes armés. Pour Ibrahim Traoré, « le Burkinabè est intrinsèquement révolutionnaire », une formule qui résume sa volonté de tracer une voie distincte de celle de ses homologues régionaux.

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