Les trois vies du trophée de la CAN © Crédit photo DR
Le trophée de la CAN raconte à lui seul toute l'histoire du football africain. Trois coupes distinctes, trois époques, trois manières de concevoir ce bout de métal devenu symbole continental. Du Soudan en 1957 au Maroc qui accueille l'édition 2025 dès le 21 décembre, la compétition a grandi. Et ses trophées aussi.
Le premier, baptisé Trophée Abdelaziz Abdallah Salem du nom du fondateur de la CAF, ressemblait à un calice élancé. Petit, sobre, presque discret sur les photos d'époque. Les capitaines le soulevaient d'une seule main. Bien loin des modèles massifs d'aujourd'hui. Pendant vingt ans, ce trophée a circulé entre les mains des champions. Puis le Ghana a tout changé.
Le premier, baptisé Trophée Abdelaziz Abdallah Salem du nom du fondateur de la CAF, ressemblait à un calice élancé. Petit, sobre, presque discret sur les photos d'époque. Les capitaines le soulevaient d'une seule main. Bien loin des modèles massifs d'aujourd'hui. Pendant vingt ans, ce trophée a circulé entre les mains des champions. Puis le Ghana a tout changé.
Le Ghana garde la première, le Cameroun prend le relais
En 1978, à Accra, les Black Stars remportent leur troisième titre. La règle de l'époque était claire : trois victoires valent la propriété définitive du trophée. Le Ghana pouvait garder la coupe chez lui. Pour toujours. Sauf que l'histoire prend un tour inattendu. Des années plus tard, le trophée disparaît des locaux de la fédération ghanéenne. Volé, jamais retrouvé. Une page glorieuse ternie par un drame patrimonial.
"C'est une perte immense pour le football africain", reconnaît un responsable de la CAF interrogé en 2018. Le Ghana reste officiellement propriétaire du premier trophée de la CAN. Mais personne ne sait où il se trouve. La CAF doit alors commander une nouvelle coupe pour accompagner les années 1980.
Le Trophée de l'Unité Africaine entre en scène en 1980. Plus imposant, plus sculptural, pensé pour l'ère de la télévision couleur. Les Lions Indomptables du Cameroun vont le faire leur. Trois sacres en 1984, 1988 et 2000 leur donnent le droit de conserver cette deuxième coupe. Contrairement au Ghana, ils l'ont toujours.
Roger Milla, légende camerounaise, se souvient de ces années. "On savait qu'après trois titres, la coupe restait au pays. C'était une motivation supplémentaire." Le triomphe de Lagos en 2000 face au Nigeria scelle la fin du deuxième trophée de la CAN. Les Camerounais ramènent définitivement la coupe à Yaoundé.
"C'est une perte immense pour le football africain", reconnaît un responsable de la CAF interrogé en 2018. Le Ghana reste officiellement propriétaire du premier trophée de la CAN. Mais personne ne sait où il se trouve. La CAF doit alors commander une nouvelle coupe pour accompagner les années 1980.
Le Trophée de l'Unité Africaine entre en scène en 1980. Plus imposant, plus sculptural, pensé pour l'ère de la télévision couleur. Les Lions Indomptables du Cameroun vont le faire leur. Trois sacres en 1984, 1988 et 2000 leur donnent le droit de conserver cette deuxième coupe. Contrairement au Ghana, ils l'ont toujours.
Roger Milla, légende camerounaise, se souvient de ces années. "On savait qu'après trois titres, la coupe restait au pays. C'était une motivation supplémentaire." Le triomphe de Lagos en 2000 face au Nigeria scelle la fin du deuxième trophée de la CAN. Les Camerounais ramènent définitivement la coupe à Yaoundé.
Le Maroc veut briser la malédiction
La CAF réalise alors que perdre un trophée tous les quinze ans coûte cher. En 2002, la règle change. Le nouveau trophée, conçu par une firme italienne, ne sera plus jamais donné. Les vainqueurs le soulèvent, posent avec, le gardent pendant leur règne. Puis ils doivent le rendre. En échange, ils reçoivent une réplique officielle grandeur nature.
L'Égypte aurait pu profiter de l'ancienne règle. Les Pharaons enchaînent trois titres consécutifs entre 2006 et 2010. Un exploit inédit. Mais avec les nouvelles règles, ils n'ont eu droit qu'à une réplique. L'équipe gagnante reçoit aujourd'hui 7 millions de dollars, une récompense qui a doublé depuis l'édition 2021.
Au Maroc, l'attente dure depuis 1976. Cette année-là, les Lions de l'Atlas ont remporté leur unique couronne continentale. Quarante-neuf ans sans soulever le trophée. "Le peuple marocain attend ce trophée depuis 1976", reconnaît le sélectionneur Walid Regragui. La pression monte à l'approche de la compétition organisée à domicile du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026.
Le trophée actuel, plaqué or, a été conçu en Italie et introduit pour la première fois en 2002. Depuis, il a voyagé dans tout le continent. Dakar, Le Caire, Libreville, Abidjan. Les capitaines le soulèvent, le globe doré capte la lumière des stades bondés. Puis il retourne au siège de la CAF, au Caire, entre deux éditions.
L'Égypte aurait pu profiter de l'ancienne règle. Les Pharaons enchaînent trois titres consécutifs entre 2006 et 2010. Un exploit inédit. Mais avec les nouvelles règles, ils n'ont eu droit qu'à une réplique. L'équipe gagnante reçoit aujourd'hui 7 millions de dollars, une récompense qui a doublé depuis l'édition 2021.
Au Maroc, l'attente dure depuis 1976. Cette année-là, les Lions de l'Atlas ont remporté leur unique couronne continentale. Quarante-neuf ans sans soulever le trophée. "Le peuple marocain attend ce trophée depuis 1976", reconnaît le sélectionneur Walid Regragui. La pression monte à l'approche de la compétition organisée à domicile du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026.
Le trophée actuel, plaqué or, a été conçu en Italie et introduit pour la première fois en 2002. Depuis, il a voyagé dans tout le continent. Dakar, Le Caire, Libreville, Abidjan. Les capitaines le soulèvent, le globe doré capte la lumière des stades bondés. Puis il retourne au siège de la CAF, au Caire, entre deux éditions.
Une tournée mondiale avant le tournoi
Le trophée de la CAN a même quitté l'Afrique ces dernières semaines. Après l'Angola, le Nigeria et l'Afrique du Sud, la France a accueilli l'un des symboles majeurs du football africain en novembre à Boulogne-Billancourt. Une étape symbolique pour toucher la diaspora africaine avant le coup d'envoi marocain.
La sécurité autour du trophée ressemble à celle d'un trésor national. Mallettes blindées, personnel spécialisé, protocoles documentés. La CAF a tiré les leçons du vol du premier trophée. Plus question de prendre des risques. Sur 34 éditions, seuls 12 pays hôtes ont réussi à garder le trophée à la maison, rappelant que l'avantage du terrain ne garantit rien.
La Côte d'Ivoire, tenante du titre après son sacre à domicile en 2024, devra défendre sa couronne dans un groupe relevé. Les Éléphants affronteront le Cameroun, le Gabon et le Mozambique. Un choc entre deux nations qui cumulent huit titres continentaux à elles seules attend les amateurs.
Le trophée de la CAN continue d'écrire son histoire. Trois modèles, soixante-huit ans d'existence, des dizaines de champions. Mais un seul objectif pour les 24 nations qualifiées : soulever ce globe doré devant leur peuple. Le Maroc en rêve depuis près d'un demi-siècle. Réponse dans quelques semaines.
La sécurité autour du trophée ressemble à celle d'un trésor national. Mallettes blindées, personnel spécialisé, protocoles documentés. La CAF a tiré les leçons du vol du premier trophée. Plus question de prendre des risques. Sur 34 éditions, seuls 12 pays hôtes ont réussi à garder le trophée à la maison, rappelant que l'avantage du terrain ne garantit rien.
La Côte d'Ivoire, tenante du titre après son sacre à domicile en 2024, devra défendre sa couronne dans un groupe relevé. Les Éléphants affronteront le Cameroun, le Gabon et le Mozambique. Un choc entre deux nations qui cumulent huit titres continentaux à elles seules attend les amateurs.
Le trophée de la CAN continue d'écrire son histoire. Trois modèles, soixante-huit ans d'existence, des dizaines de champions. Mais un seul objectif pour les 24 nations qualifiées : soulever ce globe doré devant leur peuple. Le Maroc en rêve depuis près d'un demi-siècle. Réponse dans quelques semaines.