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Me Mathias Chichportich après la radiation définitive de Thiam de la liste électorale: la Côte d’Ivoire a "violé ses engagements internationaux"

Jeudi 5 Juin 2025

Tidjane Thiam, président du PDCI, a été radié de la liste électorale. Son avocat, Me Mathias Chichportich, appelle l'ONU à agir pour restaurer ses droits civils.


Me Mathias Chichportich après la radiation définitive de Thiam de la liste électorale © Crédit photo DR
Me Mathias Chichportich après la radiation définitive de Thiam de la liste électorale © Crédit photo DR
La situation politique en Côte d'Ivoire se complique alors que Tidjane Thiam, ancien directeur général de Credit Suisse et président du PDCI, a été radié de la liste électorale pour les prochaines élections. Me Mathias Chichportich, avocat de Thiam, a affirmé que « la Côte d'Ivoire a violé ses engagements internationaux », appelant le Comité des droits de l’Homme des Nations Unies à « prendre des mesures immédiates » pour rectifier cette situation.

Le 4 juin 2025, la Commission électorale indépendante (CEI) a publié la liste électorale définitive après une révision du fichier électoral. C'est avec étonnement que Thiam et son parti ont constaté son exclusion. Chichportich a réagi en soulignant l'absence de recours en droit ivoirien. « Nous ne disposons pas de voie de recours en Côte d’Ivoire et donc nous n’avions pas d’autres choix que de saisir une instance internationale », a-t-il déclaré lors d’un point de presse par visio-conférence.

Il a précisé que « ce n’est pas seulement Thiam qui est touché, mais tout le peuple ivoirien qui a le droit de choisir ses représentants », critiquant une exclusion qu’il qualifie de « procédure discriminatoire et déloyale ». 
 

Les enjeux autour de la nationalité

La décision de la justice ivoirienne, qui a ordonné la radiation de Thiam en avril 2025 sous prétexte qu'il aurait perdu la nationalité ivoirienne, soulève des interrogations. L'avocat a rappelé que Tidjane Thiam avait acquis la nationalité française en 1987, mais a récemment renoncé à cette nationalité. Selon Me Chichportich, « le principe d’égalité devant la loi s’applique ici, car des situations similaires ont été traitées différemment par le passé », se référant à la candidature de l’actuel président Alassane Ouattara, qui avait un statut similaire.

Un appel aux instances internationales

Mathias Chichportich a été clair sur les implications de cette radiation. « La Côte d’Ivoire a introduit des violations dans au moins six domaines différents qui concernent les droits civils et politiques garantis par le Pacte international. » 

Chichportich a également déploré le processus expéditif ayant conduit à cette décision. « En moins de cinq jours, la procédure était bouclée. Cela montre une ingérence manifeste du pouvoir dans le processus électoral », a-t-il ajouté, rappelant que le droit d’un candidat à participer à l’élection est fondamental pour la démocratie.

« Ce triste jour pour la démocratie ivoirienne met en péril non seulement les droits de Tidjane Thiam, mais également un principe fondamental : le droit du peuple à voter librement. La Côte d'Ivoire doit respecter ses engagements envers la communauté internationale », a-t-il affirmé.

La décision du comité des droits de l'homme de l'ONU pourrait avoir des conséquences considérables pour la Côte d’Ivoire. Selon l'avocat, une condamnation pourrait nuire à la crédibilité du pays sur la scène internationale. Il a averti que si Thiam n'était pas réinscrit sur la liste électorale, cela pourrait amener certains États à questionner la légitimité du futur pouvoir, en cas d'élection entachée d’irrégularités.

« La Côte d’Ivoire n’est pas au-dessus des lois internationales. Le peuple doit pouvoir désigner librement ses représentants, et cette élection ne doit pas être confisquée », a-t-il insisté.

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