Patrick Achi justifie sur la RTI les 35 000 milliards de dette de la Côte d'Ivoire © Crédit photo DR
Patrick Achi était en mode pédagogue samedi 18 octobre 2025 sur la RTI 1. Représentant du candidat Alassane Ouattara dans l'émission face aux électeurs, l'ex-Premier ministre a dû répondre aux inquiétudes sur la dette ivoirienne. Les chiffres donnent le vertige : de 6 000 milliards de Fcfa en 2010, le pays est passé à près de 35 000 milliards aujourd'hui. Une multiplication par six qui fait grincer des dents dans l'opposition comme chez certains économistes.
Mais Patrick Achi refuse de voir là un problème. Il balaie les critiques d'un revers de main et sort son argument massue : « Avec près de 6 000 milliards de Fcfa de dette en 2010, le ratio de la dette sur le PIB était de 69%. Donc, c'était plus élevé que maintenant, où on a 35 000 milliards Fcfa, pour un ratio de la dette sur le PIB qui est de 57% ». Comprenez : le pays s'est enrichi plus vite qu'il ne s'est endetté. Sur le papier, la logique tient. Dans les faits, elle divise.
Mais Patrick Achi refuse de voir là un problème. Il balaie les critiques d'un revers de main et sort son argument massue : « Avec près de 6 000 milliards de Fcfa de dette en 2010, le ratio de la dette sur le PIB était de 69%. Donc, c'était plus élevé que maintenant, où on a 35 000 milliards Fcfa, pour un ratio de la dette sur le PIB qui est de 57% ». Comprenez : le pays s'est enrichi plus vite qu'il ne s'est endetté. Sur le papier, la logique tient. Dans les faits, elle divise.
Des emprunts « productifs », vraiment ?
Pour l'ancien chef du gouvernement, tout dépend de l'usage fait de l'argent emprunté. « On emprunte pour financer des investissements qui vont vous permettre d'accélérer votre développement », martèle-t-il. Et d'insister : « Le problème, c'est qu'il ne faut pas prendre l'emprunt pour financer un secteur qui n'est pas productif ». Routes, ponts, barrages, zones industrielles... Patrick Achi aligne les exemples d'infrastructures financées par ces prêts. Pour lui, la rentabilité est au rendez-vous.
Il pousse même le raisonnement plus loin en détaillant les conditions d'emprunt : « Pratiquement 80% de cette dette est libellée dans une devise qui ne nous expose pas à des risques d'échange ». Traduction : pas de mauvaise surprise au moment de rembourser. Le taux d'intérêt moyen ? Environ 5%. La croissance économique du pays ? 7% par an. « On se rend bien compte que l'investissement qui est fait à partir de ces prêts, induit un accroissement de richesse qui est supérieur au taux de rémunération », conclut-il, satisfait de sa démonstration.
Il pousse même le raisonnement plus loin en détaillant les conditions d'emprunt : « Pratiquement 80% de cette dette est libellée dans une devise qui ne nous expose pas à des risques d'échange ». Traduction : pas de mauvaise surprise au moment de rembourser. Le taux d'intérêt moyen ? Environ 5%. La croissance économique du pays ? 7% par an. « On se rend bien compte que l'investissement qui est fait à partir de ces prêts, induit un accroissement de richesse qui est supérieur au taux de rémunération », conclut-il, satisfait de sa démonstration.
La question qui fâche du remboursement
Mais qu'en sera-t-il dans cinq ou dix ans ? Patrick Achi botte en touche avec une formule cinglante : « Ces gens qui nous prêtent, vous ne vous imaginez pas qu'ils se disent qu'il faut qu'on me rembourse. Connaissez-vous des institutions internationales de premier plan qui se lèvent pour aller prêter à un pays qui ne pourra pas leur rembourser ? ». L'argument a le mérite d'être direct. Les créanciers ne sont pas des philanthropes, ils ont fait leurs calculs. Si le Fonds monétaire international ou la Banque mondiale continuent de prêter, c'est qu'ils jugent le pays solvable.
Reste que la pression s'accroît sur les finances publiques. Patrick Achi le reconnaît sans détour : beaucoup de pays développés ont supprimé « des pans entiers de leurs aides au développement ». Résultat, il faudra compter sur les recettes fiscales. Le taux de pression fiscale est passé de 12% à 15%, avec un objectif de 18% d'ici 2030. La solution ? « Digitaliser le système de collecte fiscale avec des identifiants uniques pour les individus et les entreprises », annonce l'ancien Premier ministre, qui assure qu'on est « largement avancé dessus ».
Cette intervention télévisée intervient dans un timing serré : le scrutin présidentiel a lieu dans une semaine, le 25 octobre. En défendant bec et ongles la gestion économique du gouvernement, Patrick Achi tente de rassurer un électorat inquiet du poids de la dette. Car si les indicateurs macroéconomiques affichent du vert, le ressenti des Ivoiriens est tout autre. Le coût de la vie grimpe, les prix flambent, et beaucoup peinent à joindre les deux bouts.
Reste que la pression s'accroît sur les finances publiques. Patrick Achi le reconnaît sans détour : beaucoup de pays développés ont supprimé « des pans entiers de leurs aides au développement ». Résultat, il faudra compter sur les recettes fiscales. Le taux de pression fiscale est passé de 12% à 15%, avec un objectif de 18% d'ici 2030. La solution ? « Digitaliser le système de collecte fiscale avec des identifiants uniques pour les individus et les entreprises », annonce l'ancien Premier ministre, qui assure qu'on est « largement avancé dessus ».
Cette intervention télévisée intervient dans un timing serré : le scrutin présidentiel a lieu dans une semaine, le 25 octobre. En défendant bec et ongles la gestion économique du gouvernement, Patrick Achi tente de rassurer un électorat inquiet du poids de la dette. Car si les indicateurs macroéconomiques affichent du vert, le ressenti des Ivoiriens est tout autre. Le coût de la vie grimpe, les prix flambent, et beaucoup peinent à joindre les deux bouts.