La Commission électorale du Bénin rejette la candidature de Renaud Agbodjo des Démocrates © Crédit photo DR
L'élection présidentielle au Bénin risque de se tenir sans le principal parti d'opposition en avril prochain. La Commission électorale nationale autonome (Cena) a rejeté la candidature de Renaud Agbodjo, avocat de 43 ans désigné par les Démocrates mi-octobre. Motif invoqué : un nombre insuffisant de parrainages d'élus, condition indispensable pour valider toute candidature.
Le code électoral béninois exige 28 parrainages d'élus pour être qualifié. Les Démocrates comptaient exactement 28 élus dans leurs rangs. Une seule défection suffisait donc pour faire basculer le dossier. C'est ce qui s'est produit : le député Michel Sodjinou a retiré son parrainage, dénonçant une "mise en scène" et ne reconnaissant pas "le processus de désignation" du candidat. Le tribunal de Cotonou a validé cette annulation, condamnant ainsi les chances d'Agbodjo.
Le code électoral béninois exige 28 parrainages d'élus pour être qualifié. Les Démocrates comptaient exactement 28 élus dans leurs rangs. Une seule défection suffisait donc pour faire basculer le dossier. C'est ce qui s'est produit : le député Michel Sodjinou a retiré son parrainage, dénonçant une "mise en scène" et ne reconnaissant pas "le processus de désignation" du candidat. Le tribunal de Cotonou a validé cette annulation, condamnant ainsi les chances d'Agbodjo.
Deux candidats validés
La Cena a retenu deux candidatures sur cinq déposées. Romuald Wadagni, ministre des Finances de 49 ans, figure en tête. Personnalité centrale du gouvernement de Patrice Talon depuis 2016, il est considéré comme l'artisan de la réussite économique du Bénin. Le pays affiche une croissance régulièrement supérieure à 6% depuis dix ans et a obtenu récemment des notations favorables des agences internationales.
L'autre candidat qualifié se nomme Paul Hounkpè. Cet ancien ministre et enseignant représente les Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), parti considéré comme "modéré" par les observateurs. Sa présence dans la course offre une alternative, mais sans le poids politique des Démocrates, principal mouvement d'opposition lié à l'ancien président Boni Yayi (2006-2016).
L'autre candidat qualifié se nomme Paul Hounkpè. Cet ancien ministre et enseignant représente les Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), parti considéré comme "modéré" par les observateurs. Sa présence dans la course offre une alternative, mais sans le poids politique des Démocrates, principal mouvement d'opposition lié à l'ancien président Boni Yayi (2006-2016).
Un scrutin qui rappelle 2021
Ce scénario n'est pas sans rappeler la présidentielle de 2021. Patrice Talon avait été réélu avec plus de 86% des voix après que la plupart des grandes figures de l'opposition eurent été écartées de la course. Des violences avaient éclaté dans le centre du pays, région natale de Boni Yayi, aujourd'hui âgé de plus de 70 ans et donc inéligible.
Salué pour le développement économique du Bénin, Patrice Talon est régulièrement accusé par ses détracteurs d'avoir opéré un virage autoritaire. Le pays, autrefois célébré pour le dynamisme de sa démocratie en Afrique de l'Ouest, traverse une phase de resserrement politique que l'opposition dénonce sans relâche.
La liste définitive des candidats sera connue le 31 octobre. La décision de la Cena reste toutefois susceptible de recours. Les Démocrates disposent encore d'une marge de manœuvre juridique pour contester ce rejet, mais le temps presse à cinq mois du scrutin.
Salué pour le développement économique du Bénin, Patrice Talon est régulièrement accusé par ses détracteurs d'avoir opéré un virage autoritaire. Le pays, autrefois célébré pour le dynamisme de sa démocratie en Afrique de l'Ouest, traverse une phase de resserrement politique que l'opposition dénonce sans relâche.
La liste définitive des candidats sera connue le 31 octobre. La décision de la Cena reste toutefois susceptible de recours. Les Démocrates disposent encore d'une marge de manœuvre juridique pour contester ce rejet, mais le temps presse à cinq mois du scrutin.
