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Hermann Aboa salue le parcours de Laurent Gbagbo

Jeudi 23 Octobre 2025

Le journaliste Hermann Aboa salue le parcours de Laurent Gbagbo, ancien président qui a imposé le multipartisme en Côte d'Ivoire malgré prison et exil.


Laurent Gbagbo tire sa révérence : l'hommage appuyé d'Hermann Aboa © Crédit photo DR
Laurent Gbagbo tire sa révérence : l'hommage appuyé d'Hermann Aboa © Crédit photo DR
Dans un long texte publié cette semaine, le journaliste Hermann Aboa dresse un portrait sans concession de Laurent Gbagbo. Loin des polémiques habituelles, il choisit de saluer l'homme qui a bousculé le paysage politique ivoirien. « Laurent Gbagbo n'a pas hérité la politique : il l'a arrachée au silence », écrit-il d'emblée. Une formule qui résume quarante ans de vie publique tumultueuse, entre prison, exil et pouvoir.

Pour Aboa, impossible d'effacer ce que l'ancien président a apporté au pays. Dans les années 1980, alors que le parti unique régnait sans partage, Gbagbo et ses camarades du FPI ont osé réclamer la pluralité. « Le multipartisme, ce mot banal aujourd'hui, fut jadis une hérésie », rappelle le journaliste. Un combat mené dans la clandestinité, qui a conduit plusieurs fois le futur chef d'État derrière les barreaux.

Un destin brisé en 2011

L'arrivée au pouvoir en 2000 marque un tournant. Pour la première fois, l'opposition gouverne. Mais le mandat vire au cauchemar : partition du pays, rébellion armée, crise post-électorale. Le 11 avril 2011 sonne le glas de cette présidence. « D'Abidjan à La Haye, en passant par Korhogo, Laurent Gbagbo a connu pires humiliations », note Hermann Aboa avec gravité.

Les images de son arrestation ont fait le tour du monde. Dix ans de procédure internationale suivront. Acquitté par la CPI, l'homme est rentré au pays en 2021, affaibli mais toujours vivant dans les mémoires.

Le journaliste n'occulte rien des erreurs commises. Les responsabilités dans la crise, les querelles fratricides au sein même du FPI, les occasions ratées. « Même les géants trébuchent sur les pierres qu'ils ont eux-mêmes soulevées », écrit-il. Pourtant, Aboa plaide pour la reconnaissance du legs politique.

« C'est lui qui a rétabli la pluralité dans le débat public. C'est lui qui a redonné aux Ivoiriens la fierté du mot opposition », affirme-t-il. Un héritage que personne ne peut contester, selon le journaliste, même ceux qui ont combattu Gbagbo pendant des décennies.

Un retrait qui sonne comme un adieu

Aujourd'hui, à 80 ans passés, Laurent Gbagbo s'efface progressivement de la scène. Son parti est divisé, son influence décline. Hermann Aboa y voit une forme de dignité : « De tout cela, il n'a pas tiré vengeance, mais une leçon : le temps n'efface pas les convictions. Il les transforme. »

Dans sa conclusion, le journaliste file une métaphore agricole qui colle à la peau de cet ancien instituteur : « Gbagbo, c'est la houe qui laboure et la pierre qui résiste. » Une manière de dire que l'homme restera gravé dans l'histoire démocratique ivoirienne, avec ses parts d'ombre et de lumière. Le débat sur son bilan n'est pas clos. Mais son rôle de pionnier du multipartisme, lui, semble acquis.

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