Présidentielle ivoirienne 2025 : Amnesty International exige des réformes © Crédit photo DR
La présidentielle 2025 en Côte d'Ivoire occupe désormais le devant de la scène politique. Amnesty International vient de publier un manifeste listant six priorités incontournables pour le futur président de la République. À quelques semaines du scrutin du 25 octobre, l'organisation de défense des droits humains hausse le ton et interpelle directement tous les candidats en lice.
Cette initiative intervient alors que la liste officielle des candidats a été rendue publique le 9 septembre dernier. Pour Marceau Sivieude, directeur régional d'Amnesty pour l'Afrique de l'Ouest et centrale, le moment est venu d'agir concrètement : "Au cours des cinq prochaines années, le ou la président·e devrait s'attaquer aux violations des droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique."
Cette initiative intervient alors que la liste officielle des candidats a été rendue publique le 9 septembre dernier. Pour Marceau Sivieude, directeur régional d'Amnesty pour l'Afrique de l'Ouest et centrale, le moment est venu d'agir concrètement : "Au cours des cinq prochaines années, le ou la président·e devrait s'attaquer aux violations des droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique."
Les libertés sous surveillance
Le Code pénal ivoirien pose aujourd'hui problème selon l'ONG. Les dispositions relatives aux "fausses nouvelles" permettent d'emprisonner les voix critiques, tandis que les manifestations non déclarées exposent organisateurs et participants à des sanctions pénales. Plus préoccupant encore, les autorités peuvent dissoudre n'importe quelle organisation par simple décret, sans possibilité d'appel.
Cette situation inquiète particulièrement Amnesty International qui réclame une révision complète du cadre législatif. L'organisation demande notamment d'alléger les sanctions pour diffusion de fausses informations et de modifier la loi sur la société civile. "La personne qui sera élue doit s'engager à mettre fin aux procédures judiciaires abusives", insiste Marceau Sivieude.
Cette situation inquiète particulièrement Amnesty International qui réclame une révision complète du cadre législatif. L'organisation demande notamment d'alléger les sanctions pour diffusion de fausses informations et de modifier la loi sur la société civile. "La personne qui sera élue doit s'engager à mettre fin aux procédures judiciaires abusives", insiste Marceau Sivieude.
Cicatrices des violences électorales
Les expulsions forcées constituent le deuxième point noir du bilan ivoirien. Malgré les annonces gouvernementales, les mesures de soutien promises aux dizaines de milliers de victimes restent insuffisantes et partiellement appliquées.
L'ONG rappelle que la Côte d'Ivoire a ratifié en 1992 la Charte africaine des droits de l'homme et le Pacte international des droits économiques et sociaux. Ces textes interdisent formellement les expulsions forcées et exigent une indemnisation équitable des victimes, ainsi qu'un relogement adéquat.
L'héritage des violences postélectorales pèse encore lourdement sur le pays. Si la loi d'amnistie de 2018 a bénéficié à des centaines de personnes poursuivies pour les troubles de 2010-2011, les violences de 2020 ont fait 85 morts et des centaines de blessés. Les familles des victimes attendent toujours justice et réparation.
Amnesty déplore également que les autorités aient retiré leur déclaration permettant aux individus et ONG de saisir directement la Cour africaine des droits de l'homme. "Les efforts en faveur de la réconciliation nationale ne doivent pas compromettre les droits des victimes", martèle Marceau Sivieude.
L'ONG rappelle que la Côte d'Ivoire a ratifié en 1992 la Charte africaine des droits de l'homme et le Pacte international des droits économiques et sociaux. Ces textes interdisent formellement les expulsions forcées et exigent une indemnisation équitable des victimes, ainsi qu'un relogement adéquat.
L'héritage des violences postélectorales pèse encore lourdement sur le pays. Si la loi d'amnistie de 2018 a bénéficié à des centaines de personnes poursuivies pour les troubles de 2010-2011, les violences de 2020 ont fait 85 morts et des centaines de blessés. Les familles des victimes attendent toujours justice et réparation.
Amnesty déplore également que les autorités aient retiré leur déclaration permettant aux individus et ONG de saisir directement la Cour africaine des droits de l'homme. "Les efforts en faveur de la réconciliation nationale ne doivent pas compromettre les droits des victimes", martèle Marceau Sivieude.
Violences de genre et droits des enfants
Sur les questions de genre, les obstacles persistent malgré certaines avancées. Les survivantes de violences sexuelles doivent toujours payer un certificat médical pour porter plainte, tandis que le Code pénal maintient une présomption de consentement entre époux.
Le travail des enfants demeure également préoccupant. Le rapporteur spécial de l'ONU sur l'esclavage moderne a souligné la persistance de ce fléau malgré les progrès accomplis. L'accès à l'enregistrement civil pour tous les enfants reste par ailleurs un défi à relever.
Les terres des communautés rurales subissent une pression croissante. Expansion agricole et exploitation forestière illégale réduisent l'espace vital de ces populations, souvent sans consultation ni compensation équitable. L'extraction aurifère pollue les sources d'eau avec des produits chimiques toxiques.
Amnesty exige le respect des lois contre la déforestation illégale et l'accaparement foncier. L'organisation réclame aussi la mise en place de mécanismes de consultation et d'indemnisation pour les communautés affectées.
"Ces recommandations fournissent une feuille de route au futur président. Ces élections offrent l'occasion de renforcer le respect des droits humains en Côte d'Ivoire", conclut Marceau Sivieude. Un appel que les candidats ne pourront ignorer à l'approche du scrutin.
Le travail des enfants demeure également préoccupant. Le rapporteur spécial de l'ONU sur l'esclavage moderne a souligné la persistance de ce fléau malgré les progrès accomplis. L'accès à l'enregistrement civil pour tous les enfants reste par ailleurs un défi à relever.
Les terres des communautés rurales subissent une pression croissante. Expansion agricole et exploitation forestière illégale réduisent l'espace vital de ces populations, souvent sans consultation ni compensation équitable. L'extraction aurifère pollue les sources d'eau avec des produits chimiques toxiques.
Amnesty exige le respect des lois contre la déforestation illégale et l'accaparement foncier. L'organisation réclame aussi la mise en place de mécanismes de consultation et d'indemnisation pour les communautés affectées.
"Ces recommandations fournissent une feuille de route au futur président. Ces élections offrent l'occasion de renforcer le respect des droits humains en Côte d'Ivoire", conclut Marceau Sivieude. Un appel que les candidats ne pourront ignorer à l'approche du scrutin.