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Procès Valérie Yapo contre Tidjane Thiam : "Il n'y aura aucune décision le 15 mai" selon Me Dadje

Mercredi 14 Mai 2025

L'audience du 15 mai dans l'affaire opposant Valérie Yapo au PDCI-RDA ne devrait pas aboutir à un verdict, selon Me Dadje, prolongeant l'incertitude juridique autour du parti.


Procès Valérie Yapo à Tidjane Thiam : "Il n'y aura aucune décision le 15 mai" selon Me Dadje © Crédit photo DR
Procès Valérie Yapo à Tidjane Thiam : "Il n'y aura aucune décision le 15 mai" selon Me Dadje © Crédit photo DR
Le procès opposant Valérie Yapo à Tidjane Thiam et au PDCI-RDA connaît un nouveau rebondissement à la veille de l'audience prévue au Tribunal de première instance d'Abidjan-Plateau. Alors que toutes les parties se préparent pour cette date déterminante, Me Ange Rodrigue Dadje a jeté un pavé dans la mare en affirmant catégoriquement : « Il n'y aura aucune décision rendue le 15 mai 2025 par la justice sauf situation anormale ».

Cette déclaration contraste avec l'attente générale d'un dénouement dans cette affaire qui tient en haleine la classe politique ivoirienne depuis plusieurs semaines. L'audience du 8 mai avait déjà abouti à un report, à la demande des avocats du PDCI qui sollicitaient un délai supplémentaire pour préparer leur défense sur des points juridiques complexes, notamment la question de la nationalité de Tidjane Thiam.

Une bataille juridique aux multiples facettes

Le contentieux, initialement centré sur une décision disciplinaire interne au parti, s'est progressivement transformé en une remise en cause fondamentale de la légitimité de Tidjane Thiam à la tête du PDCI-RDA. Valérie Yapo, membre du bureau politique du parti, conteste désormais la nationalité ivoirienne de l'ancien président du parti au moment de son élection.

Me Suy-Bi Gohoré Émile, porte-parole du collectif d'avocats du PDCI-RDA, maintient que la demande est irrecevable sur la forme : « Ce n'est pas à un particulier de contester la nationalité d'un citoyen. Seul le procureur de la République peut engager une telle action ». Sur le fond, la défense arguë que l'article 48 du Code de la nationalité, au cœur des débats, ne s'applique pas à Tidjane Thiam.

« M. Thiam est né Ivoirien. Il est né d'une mère ivoirienne et d'un père français. Il n'a donc jamais acquis une nationalité étrangère de manière volontaire à sa majorité », a précisé Me Suy-Bi lors de la dernière audience. Cette interprétation juridique devrait être au centre des discussions le 15 mai, même si un verdict semble désormais improbable à cette date.
 

Un contexte politique bouleversé

L'affaire a pris une tournure inattendue avec la démission de Tidjane Thiam de la présidence du PDCI-RDA, annoncée le 11 mai 2025. Cette décision, intervenant à quatre jours de l'audience supposée déterminante, modifie considérablement les enjeux du procès.

Dans sa déclaration de démission, Thiam a dénoncé un « harcèlement judiciaire » tout en affirmant rester candidat à l'élection présidentielle d'octobre 2025, malgré sa radiation de la liste électorale ivoirienne en avril dernier. Il a également exprimé son intention de se représenter lors d'un prochain congrès électif du parti.

De son côté, Valérie Yapo maintient sa position : « Je ne divise pas le parti, je me bats pour sa dignité et la défense des règles internes ». La plaignante insiste sur la nécessité de respecter les statuts du PDCI-RDA et la transparence dans sa gouvernance, au-delà des considérations personnelles.

La démission de Thiam pourrait techniquement rendre sans objet une partie des demandes de Valérie Yapo concernant l'annulation de sa présidence, mais pas celles relatives à la suspension des actes qu'il a posés en tant que dirigeant. Cette situation complexe explique peut-être pourquoi, comme l'affirme Me Dadje, le tribunal pourrait avoir besoin de plus de temps pour statuer.

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