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Soro sur la radiation de Gbagbo et Thiam : "Où est la CEDEAO quand un président viole la constitution, exclut ses opposants et se prépare à briguer un quatrième mandat ? "

Jeudi 1 Mai 2025

Dans un discours virulent prononcé le 30 avril 2025, Guillaume Soro questionne l'inaction de la CEDEAO face aux restrictions électorales et à la candidature controversée d'Alassane Ouattara.


Guillaume Soro questionne l'inaction de la CEDEAO face aux restrictions électorales et à la candidature controversée d'Alassane Ouattara © Crédit photo DR
Guillaume Soro questionne l'inaction de la CEDEAO face aux restrictions électorales et à la candidature controversée d'Alassane Ouattara © Crédit photo DR
Guillaume Soro n'a pas mâché ses mots à l'égard de la CEDEAO. Lors de la réunion de la Commission d'Orientation et de Concertation (COC) de son mouvement Génération des Peuples Solidaires (GPS) tenue ce mercredi 30 avril 2025, l'ancien président de l'Assemblée nationale a directement mis en cause l'organisation régionale ouest-africaine.

Le ton était sans équivoque et la critique directe. « Je m'adresse à la communauté internationale et en particulier à la CEDEAO, si prompte à condamner les régimes militaires, mais étrangement silencieuse face aux coups d'État civils », a déclaré l'ancien Premier ministre devant ses partisans, dans un discours où l'indignation était palpable.

La dénonciation d'un deux poids, deux mesures

Dans son allocution, Guillaume Soro a formulé une série de questions rhétoriques qui traduisent son exaspération face à ce qu'il considère comme une partialité de l'organisation régionale. « Où est la CEDEAO quand un président viole la constitution, manipule la justice, exclut ses opposants et se prépare à briguer un quatrième mandat illégal et inconstitutionnel ? », a-t-il martelé.

L'ancien chef rebelle a poursuivi son interrogation en des termes encore plus directs : « Où est la vigilance ? Où sont les principes de la CEDEAO ? Où est-elle cette CEDEAO ? » Une succession de questions qui dénoncent l'inaction de l'institution face à la situation politique en Côte d'Ivoire à six mois de l'élection présidentielle.

Au cœur de la contestation de Guillaume Soro se trouve la radiation des listes électorales de quatre personnalités majeures de l'opposition ivoirienne. « Par une dérive autoritaire assumée, quatre grandes figures de l'opposition politique ivoirienne, représentant près des trois quarts de l'électorat national de notre pays, ont été arbitrairement radiés des listes électorales », a-t-il affirmé.

L'ancien allié d'Alassane Ouattara a nommément cité le président Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Tidjane Thiam et lui-même. Une situation qui pose selon lui la question de la légitimité même du processus électoral : « Peut-on réellement encore parler d'élection dans un pays où l'on choisit ses adversaires comme on choisit des figurants ? »

L'avertissement sur les risques de déstabilisation

Dans son discours, Guillaume Soro a également adressé une mise en garde à peine voilée concernant les risques d'instabilité liés à cette situation. « Faut-il attendre une flambée de violences pour agir ? Faut-il attendre du sang pour agir ? Faut-il attendre des morts et des morts pour que les chancelleries se réveillent ? », s'est-il interrogé.

Cette référence aux crises passées résonne particulièrement dans un pays qui a connu plusieurs épisodes de violence post-électorale. « La CEDEAO a une responsabilité historique à empêcher que la Côte d'Ivoire ne sombre à nouveau dans le chaos », a-t-il ajouté, plaçant clairement l'organisation régionale face à ses responsabilités.

Malgré cette situation, Guillaume Soro a annoncé que son mouvement présenterait un candidat à l'élection présidentielle d'octobre 2025. Il a défini une stratégie en trois points : agir pour la réinscription des candidats radiés, mobiliser les Ivoiriens contre « l'injustice », et préparer la participation politique du mouvement « sous toutes ses formes », une formulation qui reste délibérément ambiguë quant aux moyens d'action envisagés.

Cette intervention de Guillaume Soro intervient dans un contexte politique tendu, où la candidature potentielle d'Alassane Ouattara pour un quatrième mandat fait l'objet de vives contestations, tant sur le plan national qu'international.

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