Tidjane Thiam exhorte le pouvoir à choisir le dialogue plutôt que la violence

Dimanche 19 Octobre 2025

Dans un message publié le 18 octobre 2025, le président du PDCI-RDA Tidjane Thiam appelle les autorités ivoiriennes à renouer avec l'esprit de paix d'Houphouët-Boigny.


Tidjane Thiam exhorte le pouvoir à choisir le dialogue plutôt que la violence © Crédit photo DR
Le président du PDCI-RDA Tidjane Thiam a choisi une date symbolique pour s'adresser aux Ivoiriens. Le 18 octobre 2025, jour anniversaire de la naissance de Félix Houphouët-Boigny et de la création du RDA, l'ancien banquier a livré un message sans concession aux dirigeants du pays. Depuis Paris, il appelle à tourner le dos à la violence et à privilégier la discussion. Son texte, publié vendredi, sonne comme un rappel à l'ordre adressé aux responsables politiques qui "se réclament tous des valeurs de l'houphouëtisme".

Thiam ne mâche pas ses mots. Il interpelle directement le pouvoir sur sa capacité à honorer l'héritage du père-fondateur. "Avons-nous su suffisamment œuvrer pour la paix ?", interroge-t-il. Pour le patron du PDCI, la question ne relève pas de la rhétorique. Elle traduit une inquiétude face à la situation actuelle du pays. L'opposition dénonce régulièrement des restrictions de libertés et des tensions qui montent. Le message tombe à un moment où les discussions entre majorité et opposition patinent.

Le dialogue, seule issue selon Thiam

"La restriction des libertés et l'usage de la violence, de la force répressive rabaissent tout pouvoir", écrit Tidjane Thiam dans son message. Une phrase qui résonne comme une critique directe des méthodes employées par les autorités. L'ancien ministre de Bédié va plus loin en affirmant que "le dialogue disait Houphouët-Boigny reste l'arme des forts". Une référence qui vise à rappeler que la force ne fait pas la légitimité.

Le président du PDCI veut croire que rien n'est perdu. "Jamais il n'est trop tard pour dialoguer. La paix est encore possible", assure-t-il. Derrière cette formule optimiste, on devine pourtant une certaine urgence. Les observateurs notent que les lignes bougent peu depuis des mois. Les rencontres entre camps opposés se font rares. Les déclarations belliqueuses, elles, se multiplient.

Un appel qui dépasse les frontières

Fait notable : Thiam a signé son message depuis Paris. Une localisation qui ne doit rien au hasard. Le leader du PDCI vit entre la France et la Suisse depuis plusieurs années. Ses détracteurs lui reprochent régulièrement cette distance avec le terrain ivoirien. Mais ses partisans y voient une liberté de parole que la situation locale ne permettrait pas toujours.

"Évitons pendant qu'il est encore temps, la voie sans issue créée par le règne de la manipulation, de la violence, de l'injustice et l'exclusion", poursuit le message. Des termes forts qui décrivent une vision sombre de la situation. Le PDCI, parti fondé il y a exactement 80 ans ce 18 octobre, entend peser dans le débat politique. Reste à savoir si cet appel trouvera un écho du côté du pouvoir.

"Agissons maintenant. Le monde nous regarde. L'histoire nous jugera !", conclut Tidjane Thiam. Une formule qui sonne comme un avertissement. Pour l'ancien banquier, l'heure n'est plus aux atermoiements. Le choix est simple : dialogue ou chaos. "Que la Paix soit dans nos cœurs !", lance-t-il en guise de vœu. Un souhait pieux dans un climat politique qui reste tendu.

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