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Interdiction de meetings et manifestations politiques en Côte d'Ivoire : le Front commun PPA-CI PDCI répond au gouvernement

Samedi 18 Octobre 2025

Le Front commun PPA-CI PDCI-RDA a accusé le 17 octobre 2025 le pouvoir de réprimer violemment les opposants au quatrième mandat présidentiel en Côte d'Ivoire.


Interdiction de meetings et manifestations politiques en Côte d'Ivoire : le Front commun PPA-CI PDCI répond au gouvernement  © Crédit photo DR
Interdiction de meetings et manifestations politiques en Côte d'Ivoire : le Front commun PPA-CI PDCI répond au gouvernement © Crédit photo DR
Le Front commun formé par le PPA-CI et le PDCI-RDA a pris la parole jeudi 17 octobre pour dénoncer ce qu'il appelle une « répression généralisée » contre les opposants au quatrième mandat d'Alassane Ouattara. Dans une déclaration lue par Maître Habiba Touré, porte-parole du mouvement, l'opposition affirme que 700 citoyens ont été arrêtés pour avoir simplement manifesté pacifiquement. « Il n'y a pas 700 terroristes en Côte d'Ivoire. Il y a 700 patriotes qu'on veut faire taire », a lancé l'avocate devant la presse.

Ces accusations interviennent alors qu'un arrêté interministériel signé le même jour interdit pendant deux mois tous les meetings et manifestations publiques sur l'ensemble du territoire national, à l'exception de ceux liés à l'élection présidentielle prévue le 25 octobre. Le gouvernement justifie cette mesure par le maintien de l'ordre public, mais l'opposition y voit une manœuvre pour museler toute contestation.

Un dispositif d'alerte mis en place

Les tensions ont atteint leur paroxysme le 17 octobre dans la localité de Sayuaga-Nayo. Selon le Front commun, deux groupes de manifestants venus de Lukwayo et Brikuo ont été « violemment attaqués » par des jeunes se réclamant du RHDP, le parti au pouvoir. « Pendant que les forces de l'ordre, au lieu de protéger les manifestants, les dispersaient à coups de gaz lacrymogènes », relate la déclaration. L'opposition parle de « blessés » et de « dégâts », sans préciser le nombre exact de victimes.

Maître Habiba Touré accuse directement le procureur de la République, d'avoir confirmé ces 700 arrestations. Certains manifestants auraient même été condamnés à 36 mois d'emprisonnement. « Quand on criminalise la liberté, on enterre la démocratie », a-t-elle martelé, dénonçant un « deux poids, deux mesures » dans la gestion de l'ordre public.

Face à cette situation, le Front commun a annoncé la mise en place d'un numéro d'urgence (0707 4605 58) pour signaler « toutes les arrestations, disparitions et agressions ». L'opposition veut documenter ce qu'elle présente comme des violations systématiques des droits de l'homme. « Pendant que le pouvoir parle de paix, il sème la peur », a accusé la porte-parole, établissant un parallèle avec les violences de 2020 qui avaient fait plusieurs morts lors des manifestations contre le troisième mandat.

Le Front commun a cité le cas d'Allouan Ernest Christophe, présenté comme mort « pour simplement avoir dit non au 4e mandat », ainsi que celui de Kofi Toussaint en 2020, dont les circonstances du décès restent controversées. Ces références visent à dramatiser la situation actuelle et à mobiliser l'opinion publique.

Le gouvernement sur la défensive

De son côté, le pouvoir rejette ces accusations et renvoie à la décision du Conseil constitutionnel du 8 septembre 2025, qui a validé la candidature du président sortant. Le gouvernement estime que les manifestations non autorisées troublent l'ordre public et perturbent le processus électoral. L'arrêté d'interdiction signé par le ministre de l'Intérieur Vagondo Dionandé et le ministre de la Défense Téné Birahima Ouattara prévoit d'ailleurs des « poursuites judiciaires » contre les contrevenants.

Mais l'opposition ne désarme pas. « Nous redoublerons d'efforts, de preuves et d'initiatives politiques, juridiques et sociales », a prévenu Maître Habiba Touré. Le Front commun appelle ses sympathisants à « rester debout » et « rester unis », tout en promettant d'agir « avec fermeté, sagesse et mesure ». « Tant qu'ils seront emprisonnés, tant que nos libertés seront réprimées, nous marcherons », a-t-elle conclu, laissant présager de nouvelles tensions dans les semaines à venir.

La communauté internationale observe avec attention cette escalade à quelques jours du scrutin présidentiel. Amnesty International a déjà été mentionnée par l'opposition comme ayant interpellé le gouvernement ivoirien sur ces questions de libertés publiques.

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