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L'opposition ivoirienne appelle à un "sursaut patriotique" avant le vote du 25 octobre

Samedi 18 Octobre 2025

L'opposition ivoirienne PDCI-PPA-CI-FPI demande l'arrêt du processus électoral après la répression de la marche du 11 octobre qui a fait deux morts en Côte d'Ivoire.


L'opposition ivoirienne appelle à un "sursaut patriotique" avant le vote du 25 octobre © Crédit photo DR
L'opposition ivoirienne appelle à un "sursaut patriotique" avant le vote du 25 octobre © Crédit photo DR
À quelques jours du scrutin présidentiel prévu le 25 octobre, l'opposition ivoirienne hausse le ton. Les députés du PDCI, du PPA-CI et du FPI demandent l'arrêt immédiat du processus électoral qu'ils qualifient d'« antidémocratique et conflictuel ». Cette déclaration commune intervient après la répression violente de la marche du 11 octobre dernier, qui a tourné au drame.

Le bilan de cette journée pèse lourd. Près de 700 manifestants ont été arrêtés, selon l'opposition. Deux personnes ont perdu la vie : un bébé de 2 ans, asphyxié par les gaz lacrymogènes à Abié dans le département d'Adzopé, et Allouan Ernest, un jeune homme tué par balle à Bonoua. Ces chiffres alimentent la colère des partis d'opposition qui dénoncent une répression disproportionnée.

Une marche légale réprimée

« L'article 20 de la Constitution garantit les libertés d'association, de réunion et de manifestation pacifique », rappellent les députés dans leur déclaration. Pour eux, la marche du 11 octobre était parfaitement légale, ne nécessitant qu'une information préalable et non une autorisation. « L'opposition ivoirienne était fondée à organiser cette marche », insistent-ils.

Ce qui les révolte davantage : le deux poids, deux mesures. Dans le même temps, des manifestations du RHDP, le parti au pouvoir, se déroulaient à Gagnoa et Korhogo sans aucune entrave. « Cette marche a fait l'objet d'une répression sauvage alors que des marches du RHDP n'ont pas été réprimées », dénoncent les élus de l'opposition. Une différence de traitement qui, selon eux, illustre la dérive autoritaire du régime.

Des personnalités politiques prises pour cible

L'opposition dénonce également des violations graves contre ses dirigeants. Noël Akossi Bendjo, ex-maire du Plateau et vice-président du PDCI, a vu « le portail de son domicile défoncé par un véhicule blindé » et sa maison « envahie par des hommes armés et encagoulés ». Une intrusion nocturne qui fait froid dans le dos.

Pascal Affi N'Guessan, ancien Premier ministre et président du FPI, n'a pas été épargné. Le député a été « séquestré en pleine nuit pendant plus de 4 heures par des éléments de la CRS et du GMI, sans mandat, sans motif ». Une opération menée en totale violation de son immunité parlementaire. Ces incidents alimentent la thèse d'une intimidation systématique de l'opposition à quelques jours du scrutin.

Face à cette situation explosive, les députés de l'opposition réclament des mesures urgentes. Ils demandent « la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées » et « l'ouverture d'une enquête indépendante sur les morts » du 11 octobre. Un message également adressé aux forces de l'ordre : « Elles n'ont pas vocation à servir un régime ou un clan mais à protéger la population dans un esprit républicain. »

L'opposition sollicite également l'aide extérieure. Elle appelle la communauté internationale à « s'impliquer davantage dans la recherche d'une solution concertée pour l'organisation d'une élection inclusive ». L'objectif : éviter « un chaos plus grave que les crises précédentes » qui ont marqué l'histoire récente du pays. « La Côte d'Ivoire se trouve aujourd'hui à la croisée des chemins : soit elle s'enfonce dans la dictature, soit elle retrouve la voie de la liberté », avertissent les députés du Front commun.

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