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Le CNDH dénonce des arrestations arbitraires et violences lors de la marche du 11 octobre à Abidjan

Vendredi 17 Octobre 2025

Le Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH) pointe arrestations arbitraires et usage excessif de la force contre manifestants lors de la marche de l'opposition (PDCI PPA-CI) à Abidjan.


Le CNDH dénonce des arrestations arbitraires et violences lors de la marche du 11 octobre à Abidjan © Crédit photo DR
Le CNDH dénonce des arrestations arbitraires et violences lors de la marche du 11 octobre à Abidjan © Crédit photo DR
Le Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH) sort du silence et charge les autorités. Dans un communiqué publié le 15 octobre 2025, l'institution présidée par Namory Koné dresse un réquisitoire sans appel sur la répression de la marche de l'opposition du 11 octobre dernier à Abidjan. Arrestations arbitraires, violences physiques, entraves à la liberté de la presse : le CNDH a déployé des observateurs sur le terrain et les constats sont accablants.

La plateforme de l'opposition regroupant le PDCI-RDA et le PPA-CI avait organisé cette manifestation pour protester contre la modification de la Constitution et réclamer des élections transparentes. Interdite par les autorités préfectorales pour des raisons de sécurité, elle a été noyée dans les gaz lacrymogènes. Le CNDH documente méthodiquement les dérapages.

Des journalistes pris pour cible

« Des journalistes ont été empêchés de couvrir la manifestation et certains ont été victimes d'agressions », relève le communiqué du CNDH. L'institution rappelle fermement « l'importance de garantir la liberté de la presse ». Sur le terrain, les reporters ont été bloqués, bousculés, parfois frappés. Certains ont vu leur matériel confisqué par les forces de l'ordre.

Le dispositif sécuritaire déployé ce jour-là visait à empêcher tout rassemblement. Des barrages ont été érigés dans plusieurs quartiers d'Abidjan. Résultat : même les blessés n'ont pas pu accéder aux soins médicaux à cause de ces blocages. « Des blessés n'ont pas pu accéder aux soins médicaux nécessaires en raison des barrages routiers et de la présence des forces de l'ordre », dénonce le CNDH.

L'institution des droits de l'homme a recensé de nombreux cas problématiques. « Le CNDH a documenté les cas d'arrestations arbitraires et de détentions illégales », précise le texte. Plusieurs cadres de l'opposition figurent parmi les interpellés. Des manifestants ont été embarqués sans motif légal clair.

« Des cas de violences physiques ont été signalés par des manifestants et des journalistes. Le CNDH condamne fermement ces actes de violence », poursuit le communiqué. Les observateurs de l'institution ont recueilli des témoignages concordants. Coups, matraquages, brutalités : les récits s'accumulent depuis quatre jours.

Cinq recommandations aux autorités

Le président du CNDH, Namory Koné, formule des exigences précises. Première demande : « Respecter le droit de manifester pacifiquement, conformément aux dispositions de la Constitution et des instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme. » Un rappel cinglant aux autorités ivoiriennes.

Le CNDH réclame ensuite « une enquête approfondie et impartiale sur les allégations de violences et d'abus commis par les forces de l'ordre ». Troisième point : « Libérer immédiatement toutes les personnes détenues arbitrairement et garantir leurs droits à un procès équitable. » Les 700 interpellés annoncés par le procureur sont directement concernés.

L'institution exige aussi la protection des journalistes et l'accès aux soins pour les blessés. Un appel qui tombe à dix jours de la présidentielle du 25 octobre. « Le CNDH appelle également les acteurs politiques à privilégier le dialogue et la concertation pour résoudre les différends », conclut le communiqué.

Ce positionnement du CNDH intervient dans un contexte explosif. L'arrêté interministériel du 17 octobre a depuis interdit tous les meetings et manifestations pour deux mois. L'opposition promet de maintenir la pression malgré tout. Entre répression et appels au dialogue, la tension ne retombe pas.

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