La livraison urbaine à Abidjan change de visage. Après avoir suspendu l'interdiction des motos et tricycles sur les principales artères du District, le gouvernement ivoirien annonce une nouvelle orientation. L'État confie désormais à la Poste de Côte d'Ivoire la supervision des activités de livraison dans la capitale économique. Une décision qui intervient quelques semaines après les manifestations des conducteurs et livreurs du secteur informel.
Jean-Marc d'Eburnie, analyste politique du GPS de Guillaume Soro, dénonce « un repli tactique ». Selon lui, le retrait de l'interdiction n'était qu'une manœuvre pour apaiser les tensions. « On a voulu faire croire à l'opinion publique que la raison avait enfin triomphé », affirme-t-il dans une tribune. Pour des milliers de jeunes qui vivent de cette activité, l'inquiétude grandit face à cette institutionnalisation du secteur.
Jean-Marc d'Eburnie, analyste politique du GPS de Guillaume Soro, dénonce « un repli tactique ». Selon lui, le retrait de l'interdiction n'était qu'une manœuvre pour apaiser les tensions. « On a voulu faire croire à l'opinion publique que la raison avait enfin triomphé », affirme-t-il dans une tribune. Pour des milliers de jeunes qui vivent de cette activité, l'inquiétude grandit face à cette institutionnalisation du secteur.
Un secteur informel dans le collimateur
La réorganisation de la livraison urbaine Abidjan transforme radicalement le paysage économique local. Ce qui constituait une activité de survie pour environ 15 000 livreurs indépendants bascule vers un modèle centralisé. La Poste de Côte d'Ivoire devient l'acteur public chargé d'encadrer, de structurer et de contrôler ces services. Dans les quartiers populaires d'Abobo, Yopougon ou Marcory, les jeunes livreurs s'interrogent sur leur avenir professionnel.
« Ce qui était hier une activité de survie pour des milliers de jeunes devient aujourd'hui un secteur verrouillé, centralisé, institutionnalisé », alerte Jean-Marc d'Eburnie. Les concernés redoutent d'être considérés demain comme des « acteurs illégaux » ou des « concurrents indésirables ». Mamadou, livreur depuis trois ans à Adjamé, résume l'angoisse ambiante : « Nous n'avons reçu aucune formation, aucune aide. Et maintenant, on nous dit que notre travail doit passer par la Poste. »
« Ce qui était hier une activité de survie pour des milliers de jeunes devient aujourd'hui un secteur verrouillé, centralisé, institutionnalisé », alerte Jean-Marc d'Eburnie. Les concernés redoutent d'être considérés demain comme des « acteurs illégaux » ou des « concurrents indésirables ». Mamadou, livreur depuis trois ans à Adjamé, résume l'angoisse ambiante : « Nous n'avons reçu aucune formation, aucune aide. Et maintenant, on nous dit que notre travail doit passer par la Poste. »
Des interrogations sur l'emploi des jeunes
La question du chômage reste au cœur des préoccupations. Cette réforme de la livraison urbaine Abidjan ne crée pas de nouveaux emplois, elle redistribue l'existant. « Cette nouvelle orientation ne règle ni le chômage massif, ni la précarité, ni l'absence d'emplois décents », souligne l'analyste politique. Le secteur informel employait jusqu'ici des jeunes sans qualification particulière, qui ont construit leur propre modèle économique face aux défaillances du marché du travail formel.
Les associations de livreurs réclament une concertation véritable. Elles proposent un cadre souple permettant la formation, la sécurisation et l'intégration progressive des acteurs existants. « On ne bâtit pas une cité moderne contre ceux qui la font vivre », insiste Jean-Marc d'Eburnie. Le gouvernement n'a pas encore précisé les modalités d'application de cette réforme ni le calendrier de mise en œuvre. Les prochaines semaines s'annoncent déterminantes pour les milliers de livreurs qui attendent des réponses concrètes sur leur statut et leurs conditions d'exercice dans ce nouveau dispositif de livraison urbaine Abidjan.
Les associations de livreurs réclament une concertation véritable. Elles proposent un cadre souple permettant la formation, la sécurisation et l'intégration progressive des acteurs existants. « On ne bâtit pas une cité moderne contre ceux qui la font vivre », insiste Jean-Marc d'Eburnie. Le gouvernement n'a pas encore précisé les modalités d'application de cette réforme ni le calendrier de mise en œuvre. Les prochaines semaines s'annoncent déterminantes pour les milliers de livreurs qui attendent des réponses concrètes sur leur statut et leurs conditions d'exercice dans ce nouveau dispositif de livraison urbaine Abidjan.






