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Blé Goudé lance un appel solennel à Ouattara pour un dialogue politique

Mercredi 18 Juin 2025

Charles Blé Goudé lance un appel solennel au président Ouattara pour un dialogue politique. Radié de la liste électorale, il prône la réconciliation.


Blé Goudé lance un appel solennel à Ouattara pour un dialogue politique © Crédit photo DR
Blé Goudé lance un appel solennel à Ouattara pour un dialogue politique © Crédit photo DR
Charles Blé Goudé sort de son silence après la publication de la liste électorale définitive du 4 juin 2025. L'ancien ministre de la Jeunesse, dont le nom ne figure pas sur cette liste, lance un appel direct au président Alassane Ouattara pour organiser un dialogue politique national. "Monsieur le Président, convoquez-nous. Appelez tous les fils et toutes les filles de la Côte d'Ivoire", déclare-t-il dans une vidéo diffusée publiquement.

Cette prise de parole intervient dans un contexte pré-électoral tendu, à quatre mois des élections présidentielles d'octobre 2025. Le président du Congrès panafricain pour la justice et l'égalité des peuples assume sa radiation tout en appelant à la désescalade. "Ma radiation de la liste électorale, j'en prends acte. Mon nom est radié de la liste électorale définitive, mais ma radiation n'est pas définitive", affirme-t-il avec détermination.

Une radiation contestée mais assumée

La Commission électorale indépendante (CEI) a exclu Charles Blé Goudé de la liste électorale définitive, conséquence de sa condamnation à 20 ans de prison prononcée par contumace. L'ancien leader estudiantin avait déjà entrepris plusieurs recours, d'abord devant la CEI qui a jugé sa requête "irrécevable", puis devant le tribunal de Gagnoa qui l'a également rejetée.

"J'ai été condamné par contumace, c'est-à-dire à mon absence", rappelle-t-il, sans revenir sur les détails de cette procédure judiciaire. Plusieurs autres figures politiques subissent le même sort : Laurent Gbagbo, l'ancien Premier ministre et président de l'Assemblée nationale, ainsi que Tidiane Thiam, président du PDCI-RDA, sont également radiés de la liste électorale.

Cette situation créée un précédent dans l'histoire politique ivoirienne contemporaine, privant l'opposition de plusieurs de ses leaders historiques à l'approche d'un scrutin présidentiel décisif.

Un appel pressant à la réconciliation

Face à cette situation, Charles Blé Goudé privilégie la voie du dialogue plutôt que celle de l'affrontement. "Au nom de la santé mentale des Ivoiriens, au nom de la quiétude des Ivoiriens, au nom de la tranquillité des Ivoiriens, asseyons et parlons", plaide-t-il avec insistance. Cette démarche rompt avec l'escalade verbale observée ces dernières semaines sur la scène politique ivoirienne.

L'ancien ministre propose plusieurs formats de concertation : "Un dialogue politique, des assises nationales, un conclave national". Il évoque les "questions qui crispent la conscience politique et qui risquent de nous entraîner dans une crise" que personne ne souhaite. Sa référence aux crises de "2010, 2011, 2015, 2020" rappelle les périodes d'instabilité que le pays a traversées.

"Le dialogue est l'arme des forts", cite-t-il en référence à Félix Houphouët-Boigny, premier président de la Côte d'Ivoire. Cette approche vise à rassurer les citoyens ordinaires qui, selon lui, "ont peur à l'approche d'octobre 2025".

Dialogue national

Charles Blé Goudé identifie plusieurs sujets prioritaires pour ce dialogue : "La révision de la liste électorale, le découpage électoral, la réforme de la CEI, la réintégration des figures politiques radiées de la liste électorale". Ces réformes structurelles conditionnent la crédibilité du processus électoral à venir.

"On ne finit jamais de construire un pays. La construction d'un pays est dynamique", philosophe-t-il en reconnaissant que certains problèmes trouveront "une solution immédiatement" tandis que d'autres "continueront certainement de faire l'objet de discussions".

Cette approche pragmatique vise à "baisser la tension" et "rassurer les Ivoiriens" mais aussi "les partenaires de la Côte d'Ivoire au niveau du développement". L'ancien ministre met en garde : "On aura construit tout, mais en un jour, la guerre détruit tout".

Dans son intervention, Charles Blé Goudé s'adresse directement aux "extrémistes de tout bord" pour une "désescalade dans le verbe". Il constate que "cette dernière semaine, le curseur est trop monté" et met en garde contre le risque de "répéter notre histoire".

"Ma situation personnelle n'est pas au-dessus de la Côte d'Ivoire", affirme-t-il en se démarquant d'une démarche purement personnelle. Il privilégie "un règlement global de la situation en Côte d'Ivoire" plutôt que la seule résolution de son cas individuel.

Cette posture de rassembleur contraste avec le climat de tensions qui caractérise généralement les périodes pré-électorales en Côte d'Ivoire. Reste à savoir si cet appel au dialogue trouvera un écho favorable auprès du pouvoir en place et des autres acteurs politiques.

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