
Conflit foncier ministère des Ressources Animales - populations de Kouassiblékro à Bouaké © Crédit photo DR
Le conflit foncier ministère des Ressources Animales - populations de Kouassiblékro à Bouaké s'envenime. Face aux revendications des populations de Kouassiblékro qui dénoncent une occupation illégale de leurs terres, le ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MIRAH) contre-attaque. Dans un communiqué officiel daté du 6 juillet 2025, l'institution gouvernementale sort de son silence pour défendre ses droits sur un terrain de 462 hectares.
"Le MIRAH occupe ce site de manière ininterrompue depuis 1950, soit une décennie avant l'accession de la Côte d'Ivoire à l'indépendance", martèle DIAKITE Ibrahim, directeur de la communication du ministère. Une occupation qu'il qualifie d'historique et parfaitement légale, documents à l'appui.
"Le MIRAH occupe ce site de manière ininterrompue depuis 1950, soit une décennie avant l'accession de la Côte d'Ivoire à l'indépendance", martèle DIAKITE Ibrahim, directeur de la communication du ministère. Une occupation qu'il qualifie d'historique et parfaitement légale, documents à l'appui.
70 ans d'occupation documentée
L'histoire remonte à 1936 selon le ministère. Une portion de terre de 462 hectares fut alors mise à disposition des services vétérinaires par la commune villageoise de Kouassiblékro pour installer un centre d'élevage. Le tout fut formalisé par un "Procès-Verbal de palabre et d'enquête" signé le 22 décembre 1949 par toutes les parties concernées.
"Cet accord a été suivi par l'arrêté du 23 octobre 1950 du Gouverneur de la Côte d'Ivoire, officialisant la réserve de ce site pour l'installation du centre d'élevage et du centre sérumlgène de Bouaké", précise le communiqué. De quoi légitimer, selon l'État, sa présence sur ces terres situées sur la route de M'bahiakro.
De 1950 à septembre 2002, plusieurs projets de développement agricole se sont succédé : Direction régionale de la Vallée du Bandama, SODEPRA, projet de lutte anti-tsé-tsé, Laboratoire National d'Appui au Développement Agricole. Seule la crise politico-militaire de 2002 a interrompu ces activités.
"Cet accord a été suivi par l'arrêté du 23 octobre 1950 du Gouverneur de la Côte d'Ivoire, officialisant la réserve de ce site pour l'installation du centre d'élevage et du centre sérumlgène de Bouaké", précise le communiqué. De quoi légitimer, selon l'État, sa présence sur ces terres situées sur la route de M'bahiakro.
De 1950 à septembre 2002, plusieurs projets de développement agricole se sont succédé : Direction régionale de la Vallée du Bandama, SODEPRA, projet de lutte anti-tsé-tsé, Laboratoire National d'Appui au Développement Agricole. Seule la crise politico-militaire de 2002 a interrompu ces activités.
Des "revendications illégales" dénoncées
C'est justement cette interruption forcée qui aurait donné des idées aux populations locales. "Les revendications de propriété sur ce site sont apparues durant la période de crise de 2002-2011", accuse le ministère. Une opportunité saisie par certains habitants pour tenter de récupérer ces terres temporairement délaissées.
Le MIRAH dénonce des "tentatives sporadiques d'occupation" remontant à 1967, toujours invalidées par les autorités préfectorales. "Dès 1967, des tentatives sporadiques d'occupation ont été invalidées par les autorités préfectorales de l'époque, confirmant la validité et l'intangibilité de l'arrêté de 1950", insiste le document officiel.
La situation s'est tendue à partir de 2006 quand "une partie de la population de Kouassiblékro a recommencé à revendiquer la propriété du site, en collaboration illégale avec certaines autorités administratives de Bouaké".
C'est justement cette interruption forcée qui aurait donné des idées aux populations locales. "Les revendications de propriété sur ce site sont apparues durant la période de crise de 2002-2011", accuse le ministère. Une opportunité saisie par certains habitants pour tenter de récupérer ces terres temporairement délaissées.
Le MIRAH dénonce des "tentatives sporadiques d'occupation" remontant à 1967, toujours invalidées par les autorités préfectorales. "Dès 1967, des tentatives sporadiques d'occupation ont été invalidées par les autorités préfectorales de l'époque, confirmant la validité et l'intangibilité de l'arrêté de 1950", insiste le document officiel.
La situation s'est tendue à partir de 2006 quand "une partie de la population de Kouassiblékro a recommencé à revendiquer la propriété du site, en collaboration illégale avec certaines autorités administratives de Bouaké".
L'État brandit ses accords
Face à la montée des tensions, une réunion s'est tenue à la préfecture de Bouaké le 31 octobre 2017. Présidée par le préfet de la région du Gbêkê, elle a abouti à des accords formalisés par un procès-verbal signé par toutes les parties. Ces accords stipulent notamment "le respect des instructions du Président de la République lors de sa visite d'État à Bouaké, ordonnant l'arrêt immédiat de tout lotissement et travaux sur le site du MIRAH".
Autre point notable : "la cession au MIRAH du reliquat de terrain de 38 hectares, correspondant à la partie du site originellement clôturé" et "l'instruction donnée par le Préfet à tous les services fonciers de Bouaké d'assister le MIRAH dans l'établissement d'un titre foncier sur ces 38 hectares restants des 462 hectares".
Autre point notable : "la cession au MIRAH du reliquat de terrain de 38 hectares, correspondant à la partie du site originellement clôturé" et "l'instruction donnée par le Préfet à tous les services fonciers de Bouaké d'assister le MIRAH dans l'établissement d'un titre foncier sur ces 38 hectares restants des 462 hectares".
Un préjudice évalué à 200 millions
Le ministère ne cache pas sa colère face aux destructions subies. "Le ministère a subi un lourd préjudice avec la destruction arbitraire de ses locaux par les populations", dénonce-t-il. Les infrastructures détruites - bureaux, centre de formation - représentent un investissement de près de 200 millions de francs CFA.
"Il n'existe par ailleurs aucun dossier juridique opposant le MIRAH, ni son Ministre, à une quelconque fraction de la population du village", assure l'institution. Une manière de rejeter toute responsabilité dans ce conflit qu'elle qualifie de "litige privé".
Le ministère conclut en réaffirmant "sa détermination à préserver l'intégrité de son patrimoine foncier, essentiel à la mise en œuvre de ses missions de développement des ressources animales et halieutiques pour le bénéfice des populations ivoiriennes".
Cette sortie officielle intervient dans un contexte où les conflits fonciers se multiplient en Côte d'Ivoire, opposant souvent État et populations locales autour de terres convoitées.
"Il n'existe par ailleurs aucun dossier juridique opposant le MIRAH, ni son Ministre, à une quelconque fraction de la population du village", assure l'institution. Une manière de rejeter toute responsabilité dans ce conflit qu'elle qualifie de "litige privé".
Le ministère conclut en réaffirmant "sa détermination à préserver l'intégrité de son patrimoine foncier, essentiel à la mise en œuvre de ses missions de développement des ressources animales et halieutiques pour le bénéfice des populations ivoiriennes".
Cette sortie officielle intervient dans un contexte où les conflits fonciers se multiplient en Côte d'Ivoire, opposant souvent État et populations locales autour de terres convoitées.