La réconciliation entre Laurent Gbagbo et Affi N'guessan fait réagir les observateurs politiques ivoiriens. Venance Konan, ancien directeur général de Fraternité Matin, livre une analyse sans concession de ces retrouvailles intervenues après le recalage des deux hommes par le Conseil constitutionnel.
"J'ai été très touché de voir Laurent Gbagbo et Affi N'guessan enfin réunis", confie Venance Konan. L'ancien journaliste décrit une scène émouvante : "Gbagbo Laurent a enfin consenti à recevoir Affi N'guessan, à lui serrer la main, à lui prendre même les deux mains, à lui sourire." Une réconciliation qui intervient dans un contexte particulier, celui de l'exclusion électorale des deux leaders.
"J'ai été très touché de voir Laurent Gbagbo et Affi N'guessan enfin réunis", confie Venance Konan. L'ancien journaliste décrit une scène émouvante : "Gbagbo Laurent a enfin consenti à recevoir Affi N'guessan, à lui serrer la main, à lui prendre même les deux mains, à lui sourire." Une réconciliation qui intervient dans un contexte particulier, celui de l'exclusion électorale des deux leaders.
Années de brouille politique
Cette réconciliation met fin à plusieurs années de tensions. Venance Konan rappelle que "lorsque le Christ de Mama était en prison aux Pays-Bas, il avait obstinément refusé de recevoir celui qui fut son Premier ministre et le président de son parti." Même après sa libération, Gbagbo maintenait sa position : "Affi avait fait le voyage de Bruxelles pour essayer de rencontrer son ancien patron. Et celui-ci avait encore refusé de le rencontrer."
La rupture remonte aux ambitions politiques d'Affi N'guessan. L'ancien Premier ministre "avait commis le crime de lèse-majesté d'avoir voulu prendre son autonomie" en souhaitant devenir vice-président du FPI. Face à cette "convoitise", Gbagbo avait réagi en créant le Parti des Peuples Africains (PPA-CI) avec cette formule : "je te laisse l'enveloppe vide et je pars avec le contenu."
Le Conseil constitutionnel a rejeté les candidatures de Gbagbo et d'Affi pour des raisons juridiques précises. Pire encore pour l'ancien président, "les candidatures de Simone Ehivet et de Don Mello ont été acceptées" et "le Conseil constitutionnel n'a pas accepté d'enlever le nom Gbagbo à Simone." Une "double gifle" selon Venance Konan.
Cette situation contraint Gbagbo à revoir sa stratégie. "Maintenant qu'il veut se battre, et qu'il lui faut des sofas, il a retrouvé son Affi", observe l'analyste. La réconciliation apparaît donc tactique, motivée par la nécessité de faire front commun contre cette décision institutionnelle.
La rupture remonte aux ambitions politiques d'Affi N'guessan. L'ancien Premier ministre "avait commis le crime de lèse-majesté d'avoir voulu prendre son autonomie" en souhaitant devenir vice-président du FPI. Face à cette "convoitise", Gbagbo avait réagi en créant le Parti des Peuples Africains (PPA-CI) avec cette formule : "je te laisse l'enveloppe vide et je pars avec le contenu."
Le Conseil constitutionnel a rejeté les candidatures de Gbagbo et d'Affi pour des raisons juridiques précises. Pire encore pour l'ancien président, "les candidatures de Simone Ehivet et de Don Mello ont été acceptées" et "le Conseil constitutionnel n'a pas accepté d'enlever le nom Gbagbo à Simone." Une "double gifle" selon Venance Konan.
Cette situation contraint Gbagbo à revoir sa stratégie. "Maintenant qu'il veut se battre, et qu'il lui faut des sofas, il a retrouvé son Affi", observe l'analyste. La réconciliation apparaît donc tactique, motivée par la nécessité de faire front commun contre cette décision institutionnelle.
L'éternel contestataire
Venance Konan dresse le portrait d'un Gbagbo qui ne s'incline jamais devant les institutions. "Gbagbo Laurent, le combattant intrépide qui a toujours raison sur les institutions de son pays", ironise-t-il. Cette attitude remonte loin : "Depuis qu'il est opposant, depuis Houphouët-Boigny, et jusqu'à sa défaite dans les urnes en 2010."
L'ancien journaliste rappelle les précédents : "Sous Houphouët-Boigny, sous Bédié, c'était les marches et les casses lorsqu'une institution prenait une décision qui ne cadrait pas avec ses désidératas." En 2010, malgré les accords signés reconnaissant l'arbitrage international, Gbagbo avait contesté les résultats, "provoquant une guerre qui a coûté la vie à quelques trois mille personnes."
Venance Konan conclut par un rappel historique. Il évoque les déclarations de Gbagbo lorsqu'il était au pouvoir : "Celui qui ne voulait pas respecter la loi devait s'attendre à la subir", appelant à "mater sans pitié tous ceux qui ne se plieraient pas aux décisions des juges." Ces "vidéos circulent sur tous les réseaux sociaux", précise l'analyste.
Un message d'avertissement qui résonne aujourd'hui : "Espérons que celui qui s'appelle Gbagbo s'en souviendra et que Affi aussi se remettra de ses émotions d'avoir retrouvé son maître pour reprendre ses esprits."
L'ancien journaliste rappelle les précédents : "Sous Houphouët-Boigny, sous Bédié, c'était les marches et les casses lorsqu'une institution prenait une décision qui ne cadrait pas avec ses désidératas." En 2010, malgré les accords signés reconnaissant l'arbitrage international, Gbagbo avait contesté les résultats, "provoquant une guerre qui a coûté la vie à quelques trois mille personnes."
Venance Konan conclut par un rappel historique. Il évoque les déclarations de Gbagbo lorsqu'il était au pouvoir : "Celui qui ne voulait pas respecter la loi devait s'attendre à la subir", appelant à "mater sans pitié tous ceux qui ne se plieraient pas aux décisions des juges." Ces "vidéos circulent sur tous les réseaux sociaux", précise l'analyste.
Un message d'avertissement qui résonne aujourd'hui : "Espérons que celui qui s'appelle Gbagbo s'en souviendra et que Affi aussi se remettra de ses émotions d'avoir retrouvé son maître pour reprendre ses esprits."