IPv6 Côte d'Ivoire : l'ARTCI lance l'adoption de la dernière version du protocole Internet

L'IPv6 Côte d'Ivoire connaît une impulsion décisive avec l'organisation d'un atelier stratégique à Yamoussoukro, du 30 au 31 juillet 2025. L'ARTCI, en partenariat avec le cabinet OKTO TECHNOLOGIES, mobilise une vingtaine de structures publiques et privées pour valider la nouvelle stratégie nationale de migration vers l'IPv6. Cette initiative technique vise à moderniser l'infrastructure internet du pays face aux défis croissants de connectivité.

L'adoption de l'IPv6, dernière version du protocole Internet, devient indispensable pour répondre à "l'épuisement des adresses IPv4". La Côte d'Ivoire suit ainsi les recommandations de la Stratégie Nationale de Développement du Numérique (SNNCI 2021-2025), adoptée en janvier 2022. Le taux de pénétration de l'IPv6 dans le pays plafonne actuellement à 6,6%, dix ans après une première tentative en 2013.

Durant ces deux journées, les participants représentent l'écosystème numérique ivoirien : ARTCI, ccTLD .CI, CIVIX, l'AIGF, CODINORM, TELESAT, VIPNET, ORANGE CI, MOOV AFRICA, MTN CI, la SUR, MTND, GUCE CLOUD 6, AFRODEX, PRESATIC, GSB2, HUAWEI, RAXIO CI, DATA CONNECT AFRICA, GVA, KONNECT AFRICATELSAT et OKTO TECHNOLOGIES. L'atelier examine "la présentation des rapports de benchmark international et de l'état des lieux national, l'examen du projet de nouvelle stratégie de migration IPv6, la revue du plan d'action et de la feuille de route."

Les travaux incluent également "l'introduction d'un guide pratique IPv6 actualisé" pour faciliter le déploiement technique. Cette diversité d'acteurs télécom, institutionnels et techniques illustre l'ampleur du défi technologique à relever pour rattraper le retard accusé sur cette transition fondamentale.

Kouamé Philippe, Directeur de la Confiance Numérique de l'ARTCI, représentant le Directeur Général, souligne dans son discours d'ouverture que "la transition vers l'IPv6 n'est pas seulement une nécessité technique, mais également une opportunité stratégique pour la Côte d'Ivoire." Il alerte sur "le faible taux de pénétration de l'IPv6 dans le pays, qui ne s'élève qu'à 6,6%, malgré les efforts déployés."

Le responsable de l'ARTCI détaille les axes prioritaires : "la nouvelle stratégie sera construite sur des principes fondamentaux : l'inclusion de tous les acteurs, le leadership de l'ARTCI dans cette transition, le renforcement des capacités techniques, la neutralité technologique pour favoriser l'innovation, et l'interopérabilité des systèmes." Cette approche globale vise tous les segments du marché numérique ivoirien.

L'atelier de Yamoussoukro s'inscrit dans une dynamique plus large de modernisation technologique régionale. L'ARTCI ambitionne de "positionner la Côte d'Ivoire à l'avant-garde du développement numérique régional" grâce à cette migration vers l'IPv6. Les enjeux dépassent les frontières nationales dans un contexte de convergence technologique ouest-africaine.

Cette initiative technique répond aux standards internationaux de connectivité internet. L'IPv6 permet théoriquement d'attribuer une adresse unique à chaque appareil connecté sur la planète, contrairement à l'IPv4 dont les capacités d'adressage sont saturées. Pour la Côte d'Ivoire, cette transition conditionne sa compétitivité numérique future sur les marchés africain et mondial.