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Trop c'est Trop PDCI - PPA-CI : Gbagbo au RHDP, "on ne joue pas avec un pays"

Jeudi 19 Juin 2025

Lors de la signature de l'alliance PDCI-PPA-CI du mouvement "Trop c'est Trop" ce 19 juin 2025, Laurent Gbagbo a théorisé sa résistance contre le "parti unique déguisé".


Trop c'est Trop PDCI - PPA-CI : Gbagbo au RHDP, "on ne joue pas avec un pays" © Crédit photo DR
Trop c'est Trop PDCI - PPA-CI : Gbagbo au RHDP, "on ne joue pas avec un pays" © Crédit photo DR
Laurent Gbagbo retour parti unique déguisé devient le thème central de son intervention du 19 juin 2025. Lors de la cérémonie de signature de l'alliance PPA-CI/PDCI-RDA, l'ancien président livre son diagnostic sur l'évolution du système politique ivoirien. "Ce qu'on voit là, c'est un retour déguisé au parti unique. Mais je ne peux pas accepter ça", déclare-t-il avec force, pointant les dérives qu'il observe dans la gestion du processus électoral.

Cette analyse s'inscrit dans une vision historique longue, nourrie par son expérience de militant pour le multipartisme depuis les années 1990. Gbagbo transforme ainsi le lancement du mouvement "Trop c'est Trop" en acte de résistance démocratique fondamental.

Un diagnostic historique

L'ancien président revendique son rôle historique dans l'avènement du multipartisme. "Moi qui me suis battu pour que le multipartisme naisse, je ne peux pas rester silencieux devant les dérives que je vois en ce moment qui veulent nous faire retourner au parti unique", affirme-t-il. Cette légitimité historique fonde son autorité morale pour critiquer les évolutions actuelles.

Il évoque ses souvenirs des débuts du multipartisme : "On dit le multipartisme est revenu. On était à une réunion au Nouvel Hôtel. Lui avec Zadi, moi avec Sangaré et Lansana Gon. Et on a décidé d'aller faire le premier meeting du multipartisme à Korhogo, chez Lansana". Ces détails personnels ancrent son discours dans une expérience vécue.

"D'abord, on ne savait même pas, moi je ne savais pas comment un meeting se faisait", confie-t-il avec humilité. Cette authenticité renforce sa crédibilité face aux nouvelles générations politiques qui n'ont pas connu cette époque pionnière.

Critique de la gestion des exclusions

L'analyse de Gbagbo se concentre sur les mécanismes d'exclusion politique. "Vous êtes au pouvoir. Et vous décidez que tous vos adversaires ne sont pas candidats. C'est quoi ça ? C'est quoi ça ? On va où là ?" interroge-t-il. Cette répétition exprime son incompréhension face à ce qu'il considère comme une régression démocratique.

Sa philosophie politique transparaît dans cette formule : "Quand Solon est arrivé, au siècle de Périclès, on a créé le principe de la démocratie, ça veut dire qu'on a constaté qu'on n'est pas d'accord". Cette référence antique illustre sa conception de la démocratie comme espace de débat contradictoire.

"Si vous n'êtes pas d'accord, mais il faut que chacun s'exprime quand même, il faut que chacun s'exprime, c'est pourquoi on a créé le principe de la démocratie", développe-t-il. Cette vision fondamentale justifie son refus des exclusions systématiques.

Un appel à la résistance démocratique

L'ancien président assume pleinement le rapprochement avec le PDCI-RDA. "On a fait l'accord avec le PDCI, entre le PDCI et le PPA-CI. Ce qui est une bonne chose. Parce que sur les points communs, il y a des points communs sur lesquels il faut qu'on se batte", explique-t-il pragmatiquement.

Cette alliance dépasse les rivalités personnelles historiques. "Je voudrais d'abord remercier et saluer la délégation du PDCI. Parce que vous aurez remarqué, c'est deux cérémonies", reconnaît Gbagbo, saluant la présence massive de ses anciens adversaires politiques.

L'indignation de Gbagbo transparaît dans sa critique des politiques sociales : "Maintenant on dit voilà, on va choisir 2000 familles pauvres et leur donner je ne sais pas combien, jusqu'à décembre 2025. Et il y a 2000 familles seulement, qui sont pauvres en Côte d'Ivoire. Mais celui qui prend ça des yeux, il ne connaît pas la Côte d'Ivoire".

Cette critique révèle sa connaissance du terrain : "Il n'a qu'à aller parcourir le village. Il va voir le visage hideux de la misère". Son expérience présidentielle nourrit cette analyse sociale concrète.

"On ne joue pas avec un pays. On ne joue pas avec un pays. On ne joue pas", martèle-t-il. Cette répétition exprime sa conception de la responsabilité politique comme service public, non comme jeu de pouvoir.

Laurent Gbagbo retour parti unique déguisé s'achève sur une note d'espoir combatif. "Aucune lutte n'est désespérée. Aucune lutte n'est désespérée", répète-t-il en conclusion. Cette maxime devient le credo du mouvement "Trop c'est Trop", transformant les obstacles en opportunités de mobilisation démocratique.

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