Venance Konan interroge l'absence de Tidjane Thiam pendant les moments critiques de l'histoire ivoirienne © Crédit photo DR
M. Thiam est Ivoirien et Français, ce qui en soi n'est pas un péché." C'est par ces mots que Venance Konan entame son analyse du parcours de Tidjane Thiam. Une introduction qui pose d'emblée la complexité d'une double identité et ses implications dans l'engagement politique.
La chronique soulève une question fondamentale : peut-on prétendre diriger un pays qu'on a délibérément ignoré pendant ses moments les plus critiques ? Cette interrogation traverse l'ensemble de l'analyse de Konan.
La chronique soulève une question fondamentale : peut-on prétendre diriger un pays qu'on a délibérément ignoré pendant ses moments les plus critiques ? Cette interrogation traverse l'ensemble de l'analyse de Konan.
Le choix de l'éloignement
"Il avait alors choisi d'être exclusivement français, tournant résolument le dos à son autre patrie, la Côte d'Ivoire", analyse Konan. Ce choix se matérialise notamment dans un texte écrit pour l'Institut Montaigne, où Thiam exprime sa gratitude envers la France.
L'auteur cite les propres mots de Thiam : "Gratitude profonde et réelle pour l'éducation que la France m'a donnée [...] Il n'est pas possible pour moi de dire assez combien tout cela m'a servi." Une déclaration qui, selon Konan, illustre parfaitement la rupture avec son pays d'origine.
La chronologie établie par Konan est implacable. "Après son départ, la Côte d'ivoire s'est retrouvée par terre. Tout ce que nous n'avions jamais pu imaginer est arrivé à notre pays." L'auteur énumère les tragédies : guerre civile, division territoriale, bombardements, escadrons de la mort.
Plus révélateur encore, l'absence lors des moments personnels : "Même lorsqu'il a perdu son frère et sa sœur, il ne s'est pas cru obligé de venir assister à leurs obsèques." Cette distance, même dans les moments familiaux, témoigne selon Konan d'une rupture profonde avec le pays.
"Nous avons gagné la CAN en 2015. M. Thiam n'a pas daigné féliciter la Côte d'Ivoire", poursuit Konan. L'auteur souligne que l'absence ne se limite pas aux moments difficiles, mais s'étend également aux succès nationaux.
Le redressement économique, la construction d'infrastructures, les avancées sociales : autant de réalisations accomplies sans la moindre contribution ou reconnaissance de la part de Thiam. "La Côte d'Ivoire, sous Alassane Ouattara s'est péniblement mise sur un genou, ensuite sur deux, puis elle s'est tenue sur ses deux jambes."
L'auteur cite les propres mots de Thiam : "Gratitude profonde et réelle pour l'éducation que la France m'a donnée [...] Il n'est pas possible pour moi de dire assez combien tout cela m'a servi." Une déclaration qui, selon Konan, illustre parfaitement la rupture avec son pays d'origine.
La chronologie établie par Konan est implacable. "Après son départ, la Côte d'ivoire s'est retrouvée par terre. Tout ce que nous n'avions jamais pu imaginer est arrivé à notre pays." L'auteur énumère les tragédies : guerre civile, division territoriale, bombardements, escadrons de la mort.
Plus révélateur encore, l'absence lors des moments personnels : "Même lorsqu'il a perdu son frère et sa sœur, il ne s'est pas cru obligé de venir assister à leurs obsèques." Cette distance, même dans les moments familiaux, témoigne selon Konan d'une rupture profonde avec le pays.
"Nous avons gagné la CAN en 2015. M. Thiam n'a pas daigné féliciter la Côte d'Ivoire", poursuit Konan. L'auteur souligne que l'absence ne se limite pas aux moments difficiles, mais s'étend également aux succès nationaux.
Le redressement économique, la construction d'infrastructures, les avancées sociales : autant de réalisations accomplies sans la moindre contribution ou reconnaissance de la part de Thiam. "La Côte d'Ivoire, sous Alassane Ouattara s'est péniblement mise sur un genou, ensuite sur deux, puis elle s'est tenue sur ses deux jambes."
La question de la légitimité
"N'est-ce pas se moquer des Ivoiriens, à commencer par les militants du PDCI que d'avoir cette prétention-là ?" interroge Konan. La question de la légitimité politique se pose avec acuité face à une absence si prolongée.
L'auteur remet en perspective les arguments avancés : "Parce qu'il a été major à Polytechnique ? Parce qu'il a dirigé une grosse compagnie d'assurance et une banque qui a fait faillite dès qu'il l'a quittée ?" Ces succès professionnels, aussi impressionnants soient-ils, ne peuvent selon lui compenser l'absence d'engagement national.
La chronique soulève des questions fondamentales sur la nature même de l'engagement politique. Comment prétendre comprendre et diriger un pays dont on a ignoré les transformations pendant plus de deux décennies ?
"Et c'est maintenant que cette Côte d'Ivoire là retrouve des couleurs [...] que M. Thiam va venir nous dire que tout ce que nous avons fait est faux ?" Cette interrogation résume l'incompréhension face à une ambition politique tardive.
Venance Konan conclut par un appel à l'humilité : "Lorsque vous revenez dans votre pays que vous avez abandonné pendant vingt et trois ans, remerciez ceux qui l'ont tenu, qui l'ont construit, qui l'ont remis sur ses jambes."
Cette analyse dépasse le simple cas de Tidjane Thiam pour questionner les fondements mêmes de la légitimité politique. Entre réussite internationale et engagement national, entre ambition personnelle et service public, le débat soulevé par Konan touche aux questions essentielles de la gouvernance et de la démocratie en Côte d'Ivoire moderne.
L'auteur remet en perspective les arguments avancés : "Parce qu'il a été major à Polytechnique ? Parce qu'il a dirigé une grosse compagnie d'assurance et une banque qui a fait faillite dès qu'il l'a quittée ?" Ces succès professionnels, aussi impressionnants soient-ils, ne peuvent selon lui compenser l'absence d'engagement national.
La chronique soulève des questions fondamentales sur la nature même de l'engagement politique. Comment prétendre comprendre et diriger un pays dont on a ignoré les transformations pendant plus de deux décennies ?
"Et c'est maintenant que cette Côte d'Ivoire là retrouve des couleurs [...] que M. Thiam va venir nous dire que tout ce que nous avons fait est faux ?" Cette interrogation résume l'incompréhension face à une ambition politique tardive.
Venance Konan conclut par un appel à l'humilité : "Lorsque vous revenez dans votre pays que vous avez abandonné pendant vingt et trois ans, remerciez ceux qui l'ont tenu, qui l'ont construit, qui l'ont remis sur ses jambes."
Cette analyse dépasse le simple cas de Tidjane Thiam pour questionner les fondements mêmes de la légitimité politique. Entre réussite internationale et engagement national, entre ambition personnelle et service public, le débat soulevé par Konan touche aux questions essentielles de la gouvernance et de la démocratie en Côte d'Ivoire moderne.