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Vincent Toh Bi réagit après la proclamation des résultats définitifs de la présidentielle 2025 : "Victoire, et après ?"

Mercredi 5 Novembre 2025

Vincent Toh Bi Irié a réagi ce 5 novembre 2025 à la réélection d'Alassane Ouattara avec 89,77% des voix. L'ancien préfet d'Abidjan s'inquiète des divisions persistantes en Côte d'Ivoire.


Vincent Toh Bi réagit après la proclamation des résultats définitifs de la présidentielle 2025 © Crédit photo DR
Vincent Toh Bi réagit après la proclamation des résultats définitifs de la présidentielle 2025 © Crédit photo DR
La réélection d'Alassane Ouattara au premier tour, ce mardi 4 novembre 2025, avec 89,77% des suffrages, ne fait pas l'unanimité. Vincent Toh Bi Irié, ancien préfet d'Abidjan, a publié une réflexion qui résonne dans le débat public ivoirien. "Victoire déclarée à l'élection présidentielle 2025, en Côte d'Ivoire. Et après ? La Côte d'Ivoire continuera-t-elle de rester divisée ?", s'interroge-t-il publiquement. Une question qui fait écho aux tensions encore palpables après ce scrutin marqué par l'absence de poids lourds de l'opposition.

Le Conseil constitutionnel, présidé par Chantal Nanaba Camara, a confirmé hier les chiffres de la Commission électorale indépendante. Sur 8,5 millions d'inscrits, seulement 4,2 millions d'électeurs se sont déplacés, soit un taux de participation de 50,10%. Les quatre candidats de l'opposition présents dans la course n'ont totalisé que 8,63% des voix. Jean-Louis Billon arrive deuxième avec 3,09%, loin derrière le président sortant qui entame son quatrième quinquennat à 83 ans.

La fracture persiste

Vincent Toh Bi Irié ne mâche pas ses mots. "Y aura-t-il toujours cette méfiance envers les institutions et entre les communautés ? Allons-nous éternellement vivre des crises à Nahio, à Daoukro, à Dabou, à Bonoua, à Agboville, à Yamoussoukro, ou ailleurs, à chaque élection ?", liste l'ancien haut fonctionnaire. Ces localités, théâtres de violences lors de précédents scrutins, symbolisent les plaies non refermées du pays.

Le Front commun PPA-CI/PDCI avait appelé au boycott après le rejet des candidatures de Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam par le Conseil constitutionnel, le 8 septembre dernier. Une décision jugée anticonstitutionnelle par l'opposition, qui dénonce "l'exclusion" de ses leaders. Ce boycott explique en partie le faible taux de participation et le score écrasant du président sortant.

Un appel à dépasser les victoires comptables

"Tant qu'il n'y aura pas de réponses humaines et humanistes à ces questions, les célébrations de victoires électorales seront un non-événement pour une partie des Ivoiriens, dont moi", affirme Vincent Toh Bi Irié dans son message. L'ancien préfet établit une distinction nette entre légitimité mathématique et légitimité populaire. Pour lui, les 89,77% obtenus par Alassane Ouattara ne reflètent pas une adhésion massive mais plutôt l'absence d'une partie de l'électorat.

"L'histoire ne retient que les efforts de rapprochement des cœurs et des communautés, pas les victoires mathématiques résultant d'une agrégation numérique de voix", écrit-il. Une phrase qui interpelle alors que le pays doit gérer cinq années supplémentaires avec un président octogénaire. Jean-Louis Billon, seul candidat d'opposition à avoir participé activement, a reconnu sa défaite dès le 26 octobre.

"Aurons-nous espoir d'une vie nationale équitable, libre, transparente et profitable à tous ?", questionne encore Vincent Toh Bi Irié. Cette interrogation trouve un écho particulier dans un contexte où l'opposition dénonce régulièrement des dysfonctionnements institutionnels. Chantal Nanaba Camara a pourtant affirmé que "l'examen des procès verbaux ne révèle aucune irrégularité de nature à entacher la sincérité du scrutin". 

Mais au-delà des chiffres validés - 4 187 318 suffrages exprimés, 105 156 bulletins nuls - c'est la question de la cohésion nationale qui se pose. Les quatre autres candidats (Simone Ehivet avec 2,42%, Ahoua Don Mello avec 1,97%, et Henriette Lagou avec 1,15%) n'ont pas pesé sur le résultat. Le vrai défi reste celui formulé par Vincent Toh Bi Irié : transformer une victoire électorale en réconciliation durable.

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