Le président malgache Andry Rajoelina aurait quitté Madagascar dimanche 12 octobre à bord d'un avion militaire français. L'information, révélée par RFI, intervient alors qu'Antananarivo vit une mobilisation citoyenne sans précédent. Selon le média français, l'opération se serait déroulée dans le cadre d'un accord entre Rajoelina et Emmanuel Macron. Le chef de l'État malgache aurait transité par La Réunion avant de rejoindre une destination tenue secrète.
Pourtant, un discours à la Nation est prévu ce lundi à 19 heures, heure locale. Comment Rajoelina pourrait-il s'adresser aux Malgaches depuis l'étranger ? La présidence n'a ni confirmé ni démenti l'information de RFI. Ce silence alimenté toutes les spéculations dans les rues d'Antananarivo, où la foule refuse de se disperser depuis dimanche.
Pourtant, un discours à la Nation est prévu ce lundi à 19 heures, heure locale. Comment Rajoelina pourrait-il s'adresser aux Malgaches depuis l'étranger ? La présidence n'a ni confirmé ni démenti l'information de RFI. Ce silence alimenté toutes les spéculations dans les rues d'Antananarivo, où la foule refuse de se disperser depuis dimanche.
La France avait démenti toute intervention
Plus tôt dans la journée, l'ambassade de France à Madagascar avait publié un communiqué pour couper court aux rumeurs. « Aucune intervention militaire française n'est en cours ni prévue à Madagascar », affirmait le texte. La représentation diplomatique française réaffirmait « le plein respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Grande Île ».
Ce démenti visait à éteindre les fausses informations circulant sur les réseaux sociaux malgaches. Mais la révélation de RFI change la donne. Une exfiltration n'est pas une intervention militaire au sens strict. La nuance juridique laisse place à toutes les interprétations. Dans les manifestations, certains y voient la preuve d'une complicité française avec un régime contesté.
Ce démenti visait à éteindre les fausses informations circulant sur les réseaux sociaux malgaches. Mais la révélation de RFI change la donne. Une exfiltration n'est pas une intervention militaire au sens strict. La nuance juridique laisse place à toutes les interprétations. Dans les manifestations, certains y voient la preuve d'une complicité française avec un régime contesté.
Une armée divisée rejoint la rue
Dimanche, la Place du 13 mai à Antananarivo affichait complet. Des milliers de Malgaches ont défilé, menés par les mouvements citoyens et le collectif « Gen Z Madagascar ». Leurs revendications : le départ de Rajoelina, des réformes institutionnelles et l'amélioration des services essentiels comme l'eau, l'électricité, la santé et l'éducation. La particularité de ce rassemblement : la présence de hauts gradés militaires.
Le général Démosthène Pikulas, nouveau chef d'État-major de l'armée, le général Lylison Roland de René et le colonel Mikaël Randrianirina ont manifesté aux côtés des citoyens. Une image inédite qui témoigne des fractures au sein des forces armées. « Je ne détiens ni le pouvoir exécutif, ni le contrôle de l'armée », a précisé le colonel Randrianirina, rejetant toute idée de coup d'État. « Je suis un simple officier exécutant », a-t-il insisté.
Les figures de l'opposition ont saisi l'occasion. Marc Ravalomanana, ancien président, et Rivo Rakotovao, ex-président du Sénat, ont participé au rassemblement. Leur présence donne une dimension politique à ce qui ressemble de plus en plus à un soulèvement populaire. Les manifestants réclament un changement de système, pas seulement un changement d'homme.
« La mobilisation est historique », répètent les organisateurs. Reste à savoir si Rajoelina tiendra sa promesse de s'adresser à la Nation ce lundi soir. Et surtout, d'où il parlera. Si l'information de RFI se confirme, le président malgache devra expliquer aux 29 millions de Malgaches pourquoi il a quitté le pays en pleine crise. Une tâche qui s'annonce compliquée, même à distance.
Le général Démosthène Pikulas, nouveau chef d'État-major de l'armée, le général Lylison Roland de René et le colonel Mikaël Randrianirina ont manifesté aux côtés des citoyens. Une image inédite qui témoigne des fractures au sein des forces armées. « Je ne détiens ni le pouvoir exécutif, ni le contrôle de l'armée », a précisé le colonel Randrianirina, rejetant toute idée de coup d'État. « Je suis un simple officier exécutant », a-t-il insisté.
Les figures de l'opposition ont saisi l'occasion. Marc Ravalomanana, ancien président, et Rivo Rakotovao, ex-président du Sénat, ont participé au rassemblement. Leur présence donne une dimension politique à ce qui ressemble de plus en plus à un soulèvement populaire. Les manifestants réclament un changement de système, pas seulement un changement d'homme.
« La mobilisation est historique », répètent les organisateurs. Reste à savoir si Rajoelina tiendra sa promesse de s'adresser à la Nation ce lundi soir. Et surtout, d'où il parlera. Si l'information de RFI se confirme, le président malgache devra expliquer aux 29 millions de Malgaches pourquoi il a quitté le pays en pleine crise. Une tâche qui s'annonce compliquée, même à distance.