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Discours de Thiam à l'occasion du 65e anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire : "l'heure est grave"

Vendredi 8 Août 2025

Tidjane Thiam a livré un message ferme à l'occasion du 65e anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire le 7 août 2025. Un discours avant la marche du front commun PDCI- PPA-CI le 9 août à Yopougon.


Discours de Thiam à l'occasion du 65e anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire © Crédit photo DR
Discours de Thiam à l'occasion du 65e anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire © Crédit photo DR
Tidjane Thiam monte au créneau contre le gouvernement d'Alassane Ouattara dans un message prononcé à l'occasion du 65e anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire. Le président du PDCI dresse un réquisitoire sévère contre ce qu'il qualifie de "machine infernale de l'exclusion, des arrestations, de l'intimidation". Cette sortie publique intervient à moins de trois mois de l'élection présidentielle du 25 octobre 2025, dans un climat politique particulièrement tendu.

"L'heure est grave", martèle l'ancien banquier d'affaires devenu opposant politique. Contrairement à ses précédents discours d'anniversaire centrés sur les progrès du pays, Tidjane Thiam choisit cette fois l'offensive directe contre le pouvoir en place. "Malheureusement et croyez-moi, je le regrette, l'heure n'est pas aux discours de circonstances", justifie-t-il.

Appel à la libération des opposants

Le leader du PDCI cible particulièrement la question des arrestations d'opposants politiques qui se multiplient depuis plusieurs mois. "À moins de trois mois d'une élection décisive pour l'avenir de notre pays, c'est la maison Côte d'Ivoire qui est menacée", alerte-t-il. Sa demande au gouvernement se veut explicite : "Libérez-les. Ayez le courage de les libérer. Il n'est pas trop tard pour éviter à notre pays de revivre un passé récent dont tous les Ivoiriens veulent oublier le souvenir."

Cette référence aux tensions post-électorales de 2010-2011 résonne particulièrement dans le contexte actuel. Tidjane Thiam évoque également les jeunes Ivoiriens "enlevés en pleine rue" et fait référence au centre de détention de Sebroko, "un nom craint des Ivoiriens". Son plaidoyer se fait véhément : "Arrêtez, arrêtez, arrêtez. Les Ivoiriens n'en peuvent plus.

Soutien religieux et international

L'opposition ivoirienne trouve des appuis inattendus dans ses critiques du pouvoir actuel. Tidjane Thiam cite la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire qui, dans sa lettre pastorale du 29 juillet, dénonce "l'amateurisme de l'administration électorale, la fraude, la corruption et les violences multiformes". Cette caution morale renforce la légitimité de ses accusations contre l'équipe dirigeante.

Le président de la Fédération évangélique apporte également son soutien en réclamant une "élection ouverte à tous, élection à laquelle tout le monde doit compétir, élection où on n'élimine personne avant la compétition". Ces déclarations religieuses confortent la stratégie d'isolement de l'administration orchestrée par l'opposition.

Tidjane Thiam n'épargne pas les partenaires internationaux de la Côte d'Ivoire dans son réquisitoire. "Le pouvoir actuel est arrivé au pouvoir avec l'aide d'une ingérence extérieure", rappelle-t-il aux chancelleries occidentales. Cette accusation vise directement la France et les Nations Unies qui avaient soutenu Ouattara en 2011.

L'avertissement du candidat du PDCI se fait menaçant : "Si vous faites le mauvais choix ici, celui du court terme et des intérêts particuliers, le tribunal de l'histoire et les Ivoiriens vous jugeront durement." Cette stratégie vise à dissuader tout soutien international au gouvernement actuel, qualifié de "pouvoir usé, vieillissant, corrompu, sous perfusion et à court d'idées."

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