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Le 4e mandat de Ouattara met Gbagbo en ordre de bataille

Dimanche 17 Août 2025

La candidature d'Alassane Ouattara pour un quatrième mandat pour la présidentielle ivoirienne 2025 relance les débats en Côte d'Ivoire où Laurent Gbagbo se positionne en opposant frontal.


Le 4e mandat de Ouattara met Gbagbo en ordre de bataille © Crédit photo DR
Le 4e mandat de Ouattara met Gbagbo en ordre de bataille © Crédit photo DR
Selon l'analyse du journaliste ivoirien Ferro Bally, l'élection présidentielle du 25 octobre 2025 en Côte d'Ivoire s'annonce comme un nouveau face-à-face explosif entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Depuis l'annonce officielle de la candidature du chef de l'État sortant le 29 juillet dernier, l'ancien président et leader du PPA-CI multiplie les déclarations pour dénoncer ce qu'il qualifie de "quatrième mandat anticonstitutionnel".

Cette opposition frontale rappelle les tensions de 2020, lorsque Ouattara avait déjà brisé sa promesse de retrait politique. Le président sortant s'était alors justifié par un "cas de force majeure" après le décès de son dauphin Amadou Gon Coulibaly en juillet 2020. Cinq ans plus tard, le même scénario se répète avec une opposition déterminée à empêcher ce nouveau mandat.

Une promesse de retrait non tenue

Alassane Ouattara avait pourtant été catégorique en novembre 2020 : "En 2025, il me sera difficile et même impossible d'être candidat à l'élection présidentielle". Cette déclaration intervenait après un troisième mandat remporté dans un contexte particulièrement tendu, marqué par des violences post-électorales qui avaient fait plusieurs dizaines de morts.

Le chef de l'État s'était même officiellement retiré de la course présidentielle devant le Congrès réuni à Yamoussoukro le 5 mars 2020, affirmant vouloir "laisser la place à une nouvelle génération". Mais le décès brutal d'Amadou Gon Coulibaly le 8 juillet 2020 avait bouleversé ses plans, le poussant à revenir sur sa décision le 6 août suivant.

Gbagbo fait de l'opposition une "ligne rouge"

Pour Laurent Gbagbo, rapporte Ferro Bally, le quatrième mandat d'Ouattara constitue une "ligne rouge à ne pas franchir". Le président du Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI) en a fait son principal cheval de bataille pour 2025. "Non, il ne faut pas rêver. Il n'y aura pas de quatrième mandat. Je suis candidat contre un quatrième mandat", a-t-il martelé le 16 août dernier lors de son meeting à Yopougon.

Cette position tranche avec l'attitude adoptée en 2020, où l'opposition avait largement boycotté le scrutin, laissant le champ libre à Ouattara face au seul Kouadio Konan Bertin (KKB), transfuge du PDCI-RDA. Cette fois, Gbagbo semble déterminé à mener la bataille jusqu'au bout, mobilisant ses troupes contre ce qu'il dénonce comme un "hold-up institutionnel".

L'affrontement qui se dessine entre ces deux figures politiques majeures de la Côte d'Ivoire contemporaine dépasse le simple cadre électoral. Il cristallise les tensions autour de la question constitutionnelle et de l'alternance démocratique dans le pays. La Constitution ivoirienne limite pourtant le nombre de mandats présidentiels à deux, mais l'interprétation de ce texte reste source de controverses.

Le journaliste Ferro Bally qualifie cette confrontation de "bras de fer à l'issue incertaine entre deux frères, qui s'aiment comme chien et chat". Cette formule illustre parfaitement la complexité des relations entre Gbagbo et Ouattara, anciens alliés devenus adversaires politiques acharnés depuis la crise post-électorale de 2010-2011.

La mobilisation de l'opposition, menée par Gbagbo, pourrait cette fois être plus massive qu'en 2020, où le boycott avait privé le scrutin d'une partie de sa légitimité. L'enjeu pour 2025 sera de savoir si cette opposition parviendra à s'unir efficacement face à la machine électorale du parti au pouvoir, le RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix).

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