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Le président du Burkina, Ibrahim Traoré surveille de près la présidentielle 2025 en Côte d'Ivoire : "les élections nous intéressent"

Lundi 29 Septembre 2025

Le président du Burkina Ibrahim Traoré a exprimé le 28 septembre 2025 ses inquiétudes sur l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire. Il craint violences pour diaspora burkinabè.


Le président du Burkina, Ibrahim Traoré surveille de près la présidentielle 2025 en Côte d'Ivoire  © Crédit photo DR
Le président du Burkina, Ibrahim Traoré surveille de près la présidentielle 2025 en Côte d'Ivoire © Crédit photo DR
L'élection présidentielle en Côte d'Ivoire d'octobre 2025 figure parmi les préoccupations prioritaires du président burkinabè Ibrahim Traoré. Lors d'un entretien de 90 minutes diffusé dimanche dernier à la télévision nationale, le capitaine a clairement exprimé son inquiétude face au scrutin à venir dans le pays voisin. Le chef d'État burkinabè justifie cet intérêt par la présence massive de compatriotes sur le sol ivoirien, dont la sécurité constitue selon lui un enjeu direct pour Ouagadougou.

Pour le président du Faso, la stabilité ivoirienne dépasse le simple cadre diplomatique. Elle représente une question de sécurité nationale pour le Burkina Faso. « Les élections en Côte d'Ivoire nous intéressent parce que nous avons beaucoup de compatriotes là-bas. Nous ne voulons pas qu'il y ait des crises là-bas », a déclaré Ibrahim Traoré devant la presse nationale et internationale réunie pour le troisième anniversaire de son accession au pouvoir.

Le spectre des violences électorales

Les souvenirs douloureux des tensions passées hantent le discours du président burkinabè. La communauté burkinabè installée en Côte d'Ivoire avait particulièrement souffert lors des crises électorales précédentes. « Nous avons vécu malheureusement les années passées aux violences en Côte d'Ivoire avec les opérations Bagui. Tout le monde a subi ça au Burkina », rappelle-t-il avec gravité.

Cette mémoire traumatique explique la vigilance accrue d'Ouagadougou face au prochain scrutin présidentiel. Le capitaine Traoré redoute que l'histoire ne se répète et que la diaspora burkinabè ne devienne à nouveau victime de violences intercommunautaires. Son ton reste ferme lorsqu'il évoque ces risques potentiels, même s'il évite de désigner explicitement des responsables.

Des relations diplomatiques au point mort

Les rapports entre Abidjan et Ouagadougou traversent une période glaciaire depuis l'arrivée au pouvoir d'Ibrahim Traoré. Le président burkinabè a révélé les coulisses de la rupture avec le pouvoir ivoirien. « Le 30 septembre 2022, Alassane Ouattara était le premier à m'appeler. Après, son petit frère est venu deux fois nous voir. Ils voulaient que nous suivions une direction. Nous avons dit non. Ils se sont mis contre nous », raconte-t-il sans détour.

Cette divergence initiale a dégénéré en conflit diplomatique larvé. Pour Ibrahim Traoré, cette rupture illustre l'indépendance de sa politique révolutionnaire. « Le Burkinabè est intrinsèquement révolutionnaire », affirme-t-il pour justifier son refus de suivre les recommandations du président ivoirien. Les deux capitales n'entretiennent plus de relations normales depuis près de trois ans, compliquant toute coordination sur les dossiers sécuritaires et migratoires.

Au-delà des préoccupations électorales, Ibrahim Traoré a également évoqué la situation sécuritaire ivoirienne dans des termes alarmistes. Le président burkinabè estime que la Côte d'Ivoire pourrait connaître une détérioration brutale si des crises éclataient pendant ou après le scrutin. Selon lui, la stabilité actuelle masque des arrangements fragiles qui pourraient voler en éclats.

La Côte d'Ivoire avait connu sa première attaque jihadiste à Grand-Bassam en mars 2016, faisant 19 victimes. Après plusieurs incursions dans le nord frontalier, le pays bénéficie d'une accalmie relative depuis 2021. Mais pour le chef d'État burkinabè, cette tranquillité apparente ne garantit rien face aux tensions politiques que pourrait engendrer l'élection d'octobre prochain.

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