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Les évêques ivoiriens exigent une élection présidentielle apaisée en 2025

Mardi 29 Juillet 2025

La Conférence des Évêques Catholiques de Côte d'Ivoire a demandé ce 29 juillet une élection présidentielle 2025 sans violence et appelle tous les acteurs au dialogue.


Les évêques ivoiriens exigent une élection présidentielle apaisée en 2025 © Crédit photo DR
Les évêques ivoiriens exigent une élection présidentielle apaisée en 2025 © Crédit photo DR
L'élection présidentielle en Côte d'Ivoire 2025 s'annonce sous haute tension. Face aux crispations politiques grandissantes, la Conférence des Évêques Catholiques de Côte d'Ivoire (CECCI) monte au créneau. Dans une lettre pastorale rendue publique ce mardi 29 juillet lors d'un point de presse à Riviera 3, les dignitaires religieux tirent la sonnette d'alarme.

« Il est plus que jamais urgent que la Côte d'Ivoire jouisse d'une stabilité par une élection juste, transparente, inclusive et apaisée », déclarent les évêques dans ce document de 83 pages. Une prise de position forte, 35 ans après l'avènement du multipartisme en 1990, qui intervient à quelques mois du scrutin présidentiel.

Dysfonctionnements du système électoral

Les hommes d'Église ne mâchent pas leurs mots. Ils dressent un constat alarmant des élections passées en Côte d'Ivoire. « En 2000, 2010 et 2020, tous les acteurs politiques n'ont eu de cesse de proclamer les idéaux démocratiques, alors que dans les faits, c'est la violence qui a, chaque fois, prévalu », rappellent-ils.

Les chiffres sont éloquents : plus de 85 morts lors de l'élection présidentielle de 2020, plus de 3000 victimes durant la crise post-électorale de 2010-2011. Une spirale de violence que les évêques attribuent à plusieurs facteurs : « Les crises à répétition, les violences, les fraudes, la corruption, l'exclusion, soutenues par des porteurs de trompettes de Jéricho ethno-tribales, assombrissent l'ambiance électorale. »

Des recommandations précises pour 2025

Face à ce bilan dramatique, la CECCI formule des recommandations concrètes. Premier point : la liste électorale. Les évêques s'inquiètent des 29,4 millions d'habitants ivoiriens pour seulement 8,7 millions d'inscrits sur les listes électorales. « Au Ghana, un pays voisin de 34,9 millions d'habitants, on compte 18,7 millions d'électeurs inscrits », comparent-ils.

Deuxième préoccupation : l'éligibilité des candidats. « Des contestations violentes s'expriment déjà au sujet de certaines personnalités susceptibles d'être candidates », alertent les religieux. Ils appellent à des « arrangements » pour éviter des contentieux qui pourraient dégénérer.

« Le moment est venu pour nos leaders politiques qui aiment tant la Côte d'Ivoire de prendre, avec foi et engagement, des mesures courageuses, au nom de Dieu, au nom de la Côte d'Ivoire », exhortent les évêques. Ils citent Jean XXIII : « La paix se construit dans la vérité, la justice, l'amour et la liberté. »

L'Église catholique, forte de son influence sur les 8,3 millions de fidèles ivoiriens (soit 33% de la population), entend peser sur le débat. « Nous ne saurions demeurer indifférents à tout ce qui se passe en Côte d'Ivoire », justifient les prélats.

La lettre pastorale se conclut sur un espoir : « Nous osons espérer que l'élection présidentielle d'octobre 2025 sera totalement et positivement différente des élections présidentielles précédentes. » Un message d'espoir dans un climat politique de plus en plus tendu.

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